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Moncef Marzouki, garde-fou contre la corruption, en théorie
Publié dans Business News le 17 - 06 - 2013

Le président tunisien Moncef Marzouki déplore la lenteur de la lutte contre la corruption. C'est ce qui ressort de son discours prononcé mardi dernier, à l'occasion d'une conférence sur la réforme des contrôles administratif et financier et leur rôle pour lutter contre la corruption.
Le discours de l'actuel président de la République ressemble, à s'y méprendre, à tous les discours en langue de bois de son prédécesseur Zine El Abidine Ben Ali qui, lui aussi, parlait de lutte contre la corruption et de saines pratiques de gouvernance et de contrôle.
Entre le discours de Ben Ali, relayé systématiquement par l'ensemble des médias, et la pratique il y avait un gap. Un large gap mis, aujourd'hui, en exergue, paradoxalement, par l'ensemble des médias.
Mais puisque le présent nous intéresse bien plus que le passé, il est regrettable de constater qu'entre le discours de Marzouki, relayé lui aussi par l'ensemble des médias, et la pratique il y a un large gap. Et ce gap est loin d'être mis en exergue par les médias.
En quoi ce gap consiste-t-il ? En quoi le discours de Marzouki est-il assimilé à de la langue de bois, impossible à croire, sauf si l'on chausse des lunettes CPR et si l'on est aveuglé par l'intellectualisme présidentiel ?
En sa qualité de fondateur et président moral du CPR, Moncef Marzouki parle de choses que son parti et sa large famille politique (Wafa, Tayyar…) ne pratiquent guère. Au contraire.
En sa qualité de président de la République, Moncef Marzouki parle de choses qui se pratiquent encore aujourd'hui, sous sa législature, et il ne fait absolument rien pour les contrer, ne serait-ce que par la dénonciation claire et non ambigüe.
Pour ce qui est du CPR, on se rappelle du scandale dévoilé par Al Jarida et Business News, relatif à Sihem Badi (voir notre article à ce sujet). La ministre de la Femme a envoyé au Caire sa propre sœur (qui n'a aucun titre officiel) et un chargé de mission de son cabinet pour un stage financé par l'Organisation de la femme arabe. Laquelle organisation, pour son budget, se fait financer entre autres par la Tunisie à hauteur de 116.000 dinars. Un financement inapproprié, si l'on se base sur la décision de l'ancienne ministre de la Femme, et un voyage injustifié quand on sait que la sœur de Sihem Badi n'a aucune appartenance officielle au ministère de la Femme et que son chargé de mission n'a pas vraiment à aller se former, puisque son poste est provisoire. De pareils stages devraient profiter, d'abord, au personnel méritant du ministère. Un chargé de mission est, par nature, déjà formé et il est là pour faire profiter, les autres, de son know-how.
Autre scandale, passé sous silence, au CPR, le cas de son ancien conseiller Samir Ben Amor. Officiellement, M. Ben Amor a présenté sa démission. Réellement, M. Ben Amor a laissé quelques casseroles à la présidence de la République qui l'ont poussé vers la porte, sans que l'on ne sache trop pourquoi et sans qu'il n'y ait de procédures juridiques à son encontre.
Tout ce que l'on sait, c'est que Mohamed Abbou a bien parlé d'abus au sein de la présidence, qu'il en a parlé au président Moncef Marzouki, mais sans qu'il n'y ait de suites. Pourquoi le président, qui parle de lutte contre la corruption, n'a pas réagi comme il se doit quand il s'agissait de son poulain ?
Samir Ben Amor traine d'autres casseroles qui sortent, au grand jour, mais sans que l'on ne s'en émeuve particulièrement. La dernière en date est liée à son appartenance éventuelle à la police politique sous l'ancien régime. Son collègue, député, Abdelaziz Kotti a rappelé publiquement à l'ANC, cette appartenance (lire ici notre article)
et l'intéressé n'a rien démenti, contrairement à ses habitudes. Pourquoi Samir Ben Amor a-t-il été éjecté de la présidence, pourquoi est-il à l'écart du CPR, ces derniers temps, que s'est-il réellement passé, que lui reproche-t-on ? Autant de questions auxquelles une bonne et saine politique de lutte contre la corruption aurait dû apporter des réponses. On n'en est pas là et on en est même loin.
Au niveau de la famille politique de Moncef Marzouki, les scandales se suivent et ne se ressemblent pas. Azed Badi appartenait, paraît-il, au RCD. Il y aurait même une histoire de chèques, si l'on s'en tient aux propos de Tanit Press (voir notre article à ce sujet).
A la limite, on s'en moque si M. Badi appartenait ou pas au RCD, ce n'est pas un crime, mais le hic c'est que M. Badi trompe régulièrement son public, en faisant de cette lutte contre les anciens RCDistes son cheval de bataille et son fonds de commerce.
Autre scandale chez la famille politique de Marzouki, le cas de Samia Abbou qui continue à refuser d'affronter la justice en se cachant derrière son immunité parlementaire. Ce n'est pas de la corruption, ce n'est pas de la malversation, mais ce clientélisme s'inscrit dans la même famille intellectuelle.
Son époux, Mohamed Abbou, a réussi, lui, à trouver une échappatoire aux députés accusés d'avoir touché une double rémunération : « qu'ils remboursent et qu'on n'en reparle plus ! »
Chez les partenaires politiques du président, les scandales ne cessent de se multiplier. Le cas de Rafik Abdessalem et de son Sheratongate, est le plus célèbre. Sans parler des financements occultes et des valises qu'on attrape dans les aéroports. Ou encore des mariages collectifs, moutons et petits cadeaux qu'on offre lors des élections et des examens.
On aimerait bien croire à la sincérité de Moncef Marzouki, mais cette sincérité est mise à mal face à son silence complice quand les scandales touchent son entourage direct et indirect.
La corruption n'est pas que matérielle, elle est également intellectuelle. En parler, c'est bien. L'affronter réellement, c'est mieux. Mais que peut-on faire concrètement si le mauvais exemple vient d'en haut ?
Et comment peut-on lutter contre la corruption, avec efficacité, si le président de la République est adepte, comme son prédécesseur, du « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais » ?
Comment peut-on regarder la corruption en face si le président de la République, lui-même, porte des œillères, ne voit la corruption que chez les autres et oublie de balayer devant chez lui ?
Tant que Moncef Marzouki, et ses partenaires, n'ont pas réagi, d'une manière spectaculaire, pour lutter contre ceux qui, parmi les leurs, sont suspectés, aujourd'hui, de corruption, la corruption en Tunisie aura de bons jours devant elle. Car après la complaisance familiale des Ben Ali & co, nous voilà face aux adeptes de la complaisance partisane et à ses nouveaux hommes de main.


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