L'ancien ministre des Domaines de l'Etat, Salim Ben Hamidane, a intenté un procès contre l'actuel ministre des Domaines de l'Etat Mabrouk Korchid, a déclaré le plaignant dans un post FB publié hier, mercredi, et aujourd'hui jeudi 4 janvier 2018. Depuis Paris, où il séjourne avant sa nomination au gouvernement de la troïka en 2011 et après son cuisant échec aux dernières élections de 2014, M. Ben Hamidane accuse son successeur de diffamation et de trahison à son encontre et ce dans une interview accordée au quotidien La Presse en juillet dernier. Le procès est fixé au 10 janvier et il est fort probable qu'il soit ajourné ou classé sans suite, ont estimé plusieurs observateurs de la chose judiciaire.
La raison ? Il s'agit tout simplement d'une manœuvre de diversion de la part de Salim Ben Hamidane puisque l'actuel ministre a envoyé un dossier complet à la justice dans une grosse affaire pénale. L'affaire a déjà été instruite par un juge d'instruction qui a achevé son enquête et a mis en examen l'ancien ministre depuis novembre 2016. Le dossier a été ensuite transmis à la chambre des mises en accusation et on attend le procès de Salim Ben Hamidane qui est accusé, ni plus ni moins, d'avoir exploité sa qualité de fonctionnaire public, pour un avantage personnel ou pour autrui, et d'avoir porté préjudice à l'administration, et ce dans l'affaire de la BFT. La scène politique et médiatique tunisienne attend d'ailleurs avec impatience ce procès pour voir si oui ou non Salim Ben Hamidane est coupable, comme beaucoup en sont convaincus à Tunis, ou s'il est innocent comme il le prétend lui-même. En attendant ce fameux procès, l'ancien ministre a donc intenté un autre contre son successeur ce qui aura pour avantage, au moins, d'occuper l'opinion publique et de l'éloigner de la première affaire nettement plus grave.
Dans sa publication FB, postée à la date du 3 janvier mais mentionnée pour des raisons inconnues qu'elle a été rédigée à la date du 5 janvier et bourrée de commentaires, M. Ben Hamidane espère que les médias relaient cette affaire en faisant preuve d'objectivité et de neutralité, sans se laisser influencer par des pressions étrangères. Il indique que les accusations de Mabrouk Korchid à son encontre sont inouïes, jamais proférées de toute l'histoire de la Tunisie. Il est peut-être bon de rappeler que les précédents similaires où un ministre accuse son prédécesseur de certaines infractions ou malversations ont existé en Tunisie et ont connu leur apogée sous la troïka. Salim Ben Hamidane, précisément, était et est encore un des plus grands spécialistes pour accuser à tort et à travers et salir la réputation des anciens ministres, sans présenter de preuves. Il élargit même ses accusations pour toucher les médias, les journalistes, les leaders d'opinion et ses opposants politiques et ce d'une manière régulière. Il accuse sans preuve, il insulte et il salit l'honneur de tous ceux qui s'opposent à lui. On en sait quelque chose à Business News qui fait parfois l'objet d'invectives odieuses et de mensonges éhontés de la part de l'ancien ministre, juste parce que nous avons et nous relayons des opinions contraires aux siennes. On rappelle que l'ancien ministre se présente aujourd'hui comme avocat à Paris et il a précédemment dit qu'il s'est inscrit au barreau de Paris après avoir vu sa candidature refusée au barreau de Tunis en décembre 2012 (alors qu'il était ministre). Vérification faite, il est inscrit à Paris depuis janvier 2010 et non comme il a prétendu, et il est exactement mandataire en transactions immobilières dont l'étude se trouve sur l'une des plus luxueuses artères parisiennes. Quant aux raisons de son refus d'inscription au barreau de Tunis, elles sont connues par ses pairs qui préfèrent ne pas étaler son linge sale en public. Son successeur Mabrouk Korchid figure, justement, parmi ses pairs, puisqu'il est avocat (bien inscrit) près de la cour de cassation depuis des lustres.