La Tunisie peut devenir la Suisse de la Méditerranée et la Singapour de l'Afrique, telle est la conclusion de la feuille de route élaborée par le ministère du Commerce et du Tourisme et qui sera soumise au prochain gouvernement. Il est recommandé de renforcer le secteur des services, d'encourager l'investissement et de tirer profit de l'emplacement géographique du pays. Il s'agit en outre de moderniser les infrastructures de transport et de logistiques. La Tunisie peut devenir un centre « d'offshoring » et un centre de soins rayonnant dans toute la région. Elle peut, également, retrouver sa force dans le domaine touristique après la mise à niveau de ce secteur. Le tourisme tunisien doit réaliser 10 millions d'entrée à l'horizon de 2016 pour garantir des recettes de l'ordre de 8 milliards de dinars. La concrétisation de cet objectif requiert de monter en gamme le tourisme balnéaire notamment la garantie de la propreté environnementale, la promotion de la qualité des services hôteliers, la valorisation du patrimoine historique et culturel et le développement des refuges balnéaires encore non-exploités (îles de Kerkennah). Il est nécessaire de construire une palette de produits pour séjours courts afin de développer le tourisme agro-écologique et culturel et de faire connaître les coutumes et traditions tunisiennes ainsi que les différentes formes de thérapies douces. Il est recommandé de tenir compte de la nécessité d'adopter des réglementations permettant l'essor des hébergements alternatifs et d'hôtels plus petits et plus adaptables aux évolutions futures. Il s'agit également d'investir dans la professionnalisation du personnel du secteur notamment au contact du client et à la gestion du développement. Il convient de développer le tourisme saharien via la création du projet « las Vegas pour classe moyenne » afin d'accéder à un secteur qui attire un grand nombre de touristes et dans lequel la Tunisie pourrait occuper une place avancée. Il faut accompagner les efforts de diversification du produit par des études d'évaluation des répercussions du tourisme de golf et des ports de plaisance sur l'écosystème national. Il serait plus judicieux, selon les propositions présentées, de promouvoir l'exploitation de l'existant que de réfléchir à de nouveaux projets. Dans le domaine du transport aérien. Le besoin pressant se fait sentir d'adopter pleinement l'Open Sky. Sur le plan institutionnel, il est nécessaire de restructurer la gouvernance du secteur, à travers la fusion de l'ONTT (l'Office National du tourisme tunisien) avec le ministère du Commerce et du Tourisme afin d'améliorer l'efficience, en plus de la création d'une agence de notation (catégorisation) indépendante. Au plan financier, il est suggéré de tripler le budget de promotion du secteur et de construire une équipe de vente percutante. La restructuration totale du secteur est nécessaire. Elle devrait être liée à un changement des mentalités à plusieurs niveaux, dont les principaux sont l'abandon de la mentalité d'assisté par l'Etat et les banques publiques et la concentration sur le rôle d'un vrai prestataire de services touristiques dans ses différentes étapes non seulement d'hôteliers sous-traitants des tour-opérateurs internationaux. Il s'agit également de réaliser une conciliation avec le patrimoine du pays pour mieux le proposer aux étrangers. Investir en Tunisie