Sur les défaillances et le gâchis d'un club miné par un vide existentiel, se profilent déjà les dessous d'un avenir pas tout à fait rassurant... D'une déception à l'autre, d'un abandon à l'autre, le désarroi espérantiste est à la fois inévitable et injustifiable. Il désespère de plus en plus ses plus fidèles supporters, sans qu'une trajectoire aussi déclinante ne paraisse soulever une réelle prise de conscience, ni entraîner une mobilisation de tous les instants. Entre résultat et manière, l'équipe avance insensiblement au-devant d'un échec que l'on croyait inimaginable. Après avoir pleinement vécu, joliment chanté, séduit et enflammé, elle pose un genou à terre et il lui faudra beaucoup de ressources pour éviter d'y mettre le second et de s'incliner... Il faut dire que la vie n'est plus simple pour certains grands clubs, à l'image du CA et du CSS, mais davantage pour les «sang et or» dont l'enlisement au sein du club semble collectif. Sur le terrain, le génie et le talent sont en voie de congélation. Reconnaissons cependant que les prémices de cette dégénérescence s'étaient manifestées de manière assez nette depuis quelque temps et que rien depuis n'a réussi à les endiguer. L'EST avait commencé à pâlir et personne ne voulait en convenir. Par peur? Par aveuglement? Autant que cette perte sèche, c'est l'enclenchement pernicieux d'un mécanisme incontrôlable qui semble le plus inopportun: les faiblesses conjoncturelles qui s'ajoutent aux insuffisances congénitales, les mauvais choix qui se multiplient, les options fantaisistes qui s'accumulent, les principes qui se diluent, la cohérence qui s'évanouit. Des questions sans réponses Cela, personne ne semble aujourd'hui l'ignorer car sur les défaillances et le gâchis d'un club miné par un vide existentiel, se profilent déjà les dessous d'un avenir pas tout à fait rassurant. Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons d'un vrai malaise et d'une profonde interrogation sur un club qui ne travaille plus suffisamment ses fondamentaux. Dans la mesure où plus personne ne semble s'inquiéter de ce qui se passe au club, on ne s'étonne pas des arguments et des justifications lancés ici et là au moment où la présence, et même la compétence, de certains ne sont plus souhaitées...Que ce soit sur le plan purement sportif, ou d'ordre organisationnel et structurel, l'équipe a toujours la même carte d'identité, mais pas le même talent. On ne voit pas comment elle est tombée si bas sans que la responsabilité des différentes parties prenantes ne soit totalement engagée. Ignorés jusqu'ici sous l'effet d'arguments erronés, les véritables besoins et impératifs espérantistes ne semblent pas en effet être placés à leur juste valeur. On tarde encore à retrouver la bonne direction et encore moins à donner une raison d'être à la manière de jouer de l'équipe. Le problème se situe au niveau du groupe, des individualités, des noms, des aptitudes et des compétences, des approches... On ne voudrait pas ici trop alourdir, mais sur les détails il y a lieu de s'inquiéter à la vue de l'incapacité des joueurs retenus et recrutés à s'imposer, serait-ce face à des adversaires de niveau moyen. On pourrait aussi évacuer d'emblée les problèmes de forme qui polluent l'ambiance au sein du club, il n'en demeure pas moins que les questions essentielles pour l'avenir restent sans réponses. Là où on impose un isolement, un discours aseptisé. Là où on formate les arguments tout en restant dans l'ignorance du monde extérieur. Le pire est que les différentes parties prenantes ont vraiment le sentiment d'avoir raison. Leur appréciation de la situation leur paraît juste. Mais le problème est qu'ils ont raison tout seuls. Pour ainsi dire, l'EST d'aujourd'hui a besoin de la vérité qui dérange que de l'illusion qui réconforte. Pour avoir oublié les bonnes manières, elle se présente dans les différentes compétitions avec un handicap à court terme et une menace pour l'avenir. Pour autant, cela ne manque pas de rappeler une vérité: on joue comme on s'entraîne et comme on vit ! Et le moins que l'on puisse dire, c'est triste à mourir. Et pas seulement sur le terrain. Dans le monde «merveilleux» des responsables, des entraîneurs qui se se sont succédé ces derniers temps, plus personne ne s'y retrouve. Car plus personne n'est convaincu des raisons des choix des uns et des autres. L'impact est négligeable et les rôles sonnent faux. Pas dans le ton, pas dans le match. Pas bien dans leur peau aussi. Et trop tournés vers eux-mêmes. Par leurs attitudes, certains ont participé au développement d'un certain malaise au sein du club. Nous sommes conscients de la pression qui pèse. Mais le football engendre forcément des heureux et des déçus et la pression ne peut constituer une excuse à certains comportements. Porteurs d'images et de valeurs pour toutes les composantes de la famille espérantiste, il y a des devoirs à ne pas manquer.