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Malades de la révolution
Point de Mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 02 - 2017


Par Abdelhamid Gmati
Les Tunisiens vont mal : « leur état général de santé s'est détérioré depuis 2011 avec une augmentation notable et inquiétante des maladies ». C'est la ministre de la santé, Samira Maraï, qui l'affirmait lundi dernier. Les maladies en question ne sont pas détaillées mais il est évident que depuis le 14 janvier 2014, nos compatriotes vivent dans une situation inhabituelle d'insécurité générale. Les divers attentats, les assassinats politiques et l'émergence de plusieurs types de violence ont créé une atmosphère lourde, inquiétante qui a forcément un impact sur la santé générale. Un récent rapport publié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé que la dépression est la principale cause de maladie et de handicap. « La dépression postrévolutionnaire en Tunisie s'avère être un phénomène palpable qui surgit chez les adultes comme chez les jeunes ». Le directeur d'un établissement psychiatrique connu disait que pas moins de la moitié des Tunisiens seraient des déprimés. Selon les spécialistes, « la violence fait partie du comportement dit pseudo-psychopathique. Cela est dû à des causes conjoncturelles (période post-révolution où la violence est banalisée et constitue un mode de transition et de changement d'une société en mal de repères) ».
Cette maladie, qui s'est aggravée ces dernières années, a engendré une augmentation inquiétante du nombre de suicides. On nous dit que les suicides et tentatives de suicide ont augmenté en avril 2016 par rapport à mars 2016 avec 43 tentatives dont cinq chez les enfants en plus de la catégorie d'âge comprise entre 26-35 ans qui vient en tête en termes de nombre et de tentatives de suicide. On rappelle qu'en 2015, 365 cas de suicide ont officiellement été enregistrés pour une population de 11 millions d'habitants. Les jeunes sont les plus touchés, près de la moitié des victimes ayant entre 20 et 39 ans. Fait marquant de l'après-révolution : la hausse des immolations, devenues le deuxième geste suicidaire (plus de 15%), derrière la pendaison (presque 60%) et avant l'ingestion de médicaments (6,5%). Un « effet Bouazizi», selon les spécialistes. Jeudi dernier, au centre-ville de Tunis, un jeune chômeur mettait le feu à son corps. Sauvé par les policiers, le jeune souffre de brûlures de deuxième degré mais il devra s'en sortir », estiment les médecins qui l'ont pris en charge. On note qu'outre le suicide, la violence criminelle a pris de l'ampleur, en plus de la violence éducative et de la violence sociale et familiale.
Autre mal qui ronge et préoccupe les Tunisiens : le développement du terrorisme qui a fait des dizaines de victimes tunisiennes et étrangères. Certes, les forces de l'ordre et les militaires ne cessent de ratisser toutes les régions du pays à la découverte de cellules dormantes et de terroristes, mais la menace persiste. Mercredi dernier, la police a arrêté à Zaghouan un terroriste présumé et son complice, chargés de recruter des jeunes filles pour le jihad nikah (prostitution halal au nom du jihad). La police antiterroriste a intercepté des échanges entre une jeune fille et un individu qui lui proposait de partir au jihad nikah dans les zones de conflit. Dans ces messages, le «recruteur» essayait d'embrigader la fille et il lui a même proposé de recevoir en contrepartie de son engagement dans cette activité la somme de 25.0000 dinars. Et pour dire leur opposition au terrorisme, un mouvement de protestation aura lieu, aujourd'hui, à l'avenue Habib-Bourguiba. Des personnalités indépendantes et des représentants de la société civile ont appelé les Tunisiens, toutes catégories confondues, et les acteurs de la société civile à participer massivement à cette manifestation pour exprimer leur opposition à toute transformation de la Tunisie en un vivier du terrorisme. « Nous refusons que la décennie noire vécue par l'Algérie se reproduise en Tunisie », ont-ils écrit dans leur déclaration.
Faut-il s'abandonner à cette dépression ? Nos politiques devraient arrêter de « se regarder dans le nombril », changer de discours et émettre des messages d'espoir à cette population dont une forte proportion rêve de s'exiler. On nous dit que « près de sept cent mille Tunisiens ont émigré clandestinement vers l'Europe entre 2009 et 2014 ». Et le flux ne tarit pas. Les autorités et les autres ont intérêt à se préoccuper des Tunisiens et de leur état de santé. Rien qu'en adoptant des pensées positives et à trouver des solutions aux problèmes de la population.


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