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Le CSP prêt à évoluer ?
Fête de la femme
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 08 - 2017

Il est temps de passer à autre chose, d'avancer encore plus sur la voie de l'égalité entre l'homme et la femme, d'abord, pour concrétiser les dispositions de la constitution de 2014, puis, pour donner à la femme, qui a beaucoup donné à la Tunisie, la place qu'elle mérite, celle d'une partenaire égale en droits et en devoirs. C'est l'un des messages lancés dans le discours du président Caïd Essebsi prononcé, hier, au Palais de Carthage, à l'occasion de la cérémonie officielle marquant la célébration de la journée nationale de la Femme (13 août) et du 61e anniversaire de la promulgation du Code du statut personnel.
D'emblée, le président de la République a rappelé un fait historique important : le CSP a vu le jour le 13 août 1956, avant la proclamation de la République en 1957, et l'adoption de la Constitution de 1959. Ceci, pour expliquer que le projet de développement et de modernisation de la société tunisienne, qui en 1956 était en proie à l'analphabétisme et au sous-développement, a été, dès le départ, basé sur l'émancipation de la femme et la promotion de ses droits. « La femme a, depuis, beaucoup travaillé, beaucoup donné au pays, elle doit être l'égale de l'homme en tout, dans tous les domaines, c'est son droit, d'autant que l'égalité totale (Article 21) est une disposition de la nouvelle Constitution (2014), a souligné le président Caïd Essebsi.
En 1956, ils ont eu le courage...
Aller plus loin dans les droits de la femme tunisienne conformément à la Constitution de 2014, c'est ouvrir des dossiers gênants pour une partie des Tunisiens, fermés jusque-là, et aborder les questions taboues. C'est le cas de l'égalité dans l'héritage. Le président Caïd Essebsi a, à ce sujet, fait remarquer que de plus en plus de familles tunisiennes appliquent l'égalité dans l'héritage en ayant recours à la donation de leur vivant. L'héritage n'est pas une affaire de religion mais humaine, on peut y réfléchir en ayant recours à Al-Ijtihad», puis décider, a-t-il recommandé. Il interpelle, à ce titre, les forces vives du pays pour examiner la question en vue de concrétiser une disposition de la Constitution de 2014 et soulignera que « ceux qui ont élaboré le CSP à une époque très difficile ont eu le courage de le faire ». Hier, le président a annoncé la création d'une commission auprès de la Présidence de la République chargée d'examiner les thèmes et les mécanismes à même de consacrer davantage les libertés individuelles et l'égalité entre l'homme et la femme. Deuxième question : le mariage avec un étranger non musulman. Là aussi, Béji Caïd Essebsi se réfère à la Constitution de la IIe République et rappelle qu'elle a apporté aux Tunisiens, qui l'ont faite et adoptée, la liberté de culte et de conscience. Il a fallu plus de deux longues années, après la chute du régime de Ben Ali, pour que l'Assemblée nationale constituante finisse par adopter cette Loi fondamentale, dans un contexte d'insécurité et de guerre politique entre les partis. La liberté de conscience et du culte a finalement été adoptée, « nous devons être conséquents avec nous-mêmes et respecter nos engagements», lance le président de la République et appelle le chef du gouvernement ainsi que le ministre de la justice à réviser la circulaire n°73 devenu « caduque ».
L'idée est lancée
D'un point de vue citoyen et juridique, les changements sociaux — la société tunisienne en a connus beaucoup depuis 1956— peuvent paraître naturels car les sociétés elles-mêmes changent, évoluent. Sous l'angle de la religion et de la lecture figée du texte coranique, ils deviennent prohibitifs. Si bien que ces deux questions n'ont jamais pu être abordées auparavant même si les courants modernistes ont toujours milité et revendiqué ces deux « évolutions ». Le moment est-il venu pour le faire ? Le CSP est-il enfin prêt pour être revisité ? Est-il devenu lui-même caduque dans certaines de ses dispositions bien qu'il reste le premier et l'unique code du genre dans le monde arabe et même ailleurs ?
Dans le domaine des droits de la femme, la Tunisie indépendante a toujours été avant-gardiste et elle le restera, car, explique Béji Caïd Essebsi, la Tunisie a toujours parié sur l'éducation du peuple, sur la femme, une force motrice, et sur les jeunes qui sont l'avenir. A la religion, les Tunisiens sont, également, attachés, indépendamment de la mouvance islamique qui, dès hier après-midi, a exprimé sa forte opposition aux propositions de Si El Béji. L'appel du président a donc été entendu, le débat houleux est apparemment lancé, pourvu qu'il ne se transforme pas en une nouvelle bataille politique et médiatique. Pour ce faire, il faudra juste avoir à l'esprit que la liberté, les droits juridiques, économiques, sociaux et politiques, acquis depuis 1956, n'ont pas détourné les femmes tunisiennes, les citadines comme les rurales, les voilées comme les « safirat », comme dirait Moncef Marzouki, du chemin de la réussite sociale, celui qu'on atteint par la force du travail, du savoir et de l'abnégation.


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