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Et continue le combat pour la dignité
Femmes rurales
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 10 - 2017

Jamais pire qu'en ces temps, la femme rurale n'a connu autant de malheur et de détresse en Tunisie, où la situation de celles qui se sont dévouées pour le bien-être de leurs ménages, au prix de grands sacrifices, ne cesse de décliner, voire de se détériorer, partant des multiples agressions qu'elles continuent de subir un peu partout dans les régions de l'intérieur.
Effrayées par les multiples accidents de la route, exploitées par des propriétaires terriens avides d'argent et humiliées par des tâches ingrates, elles continuent souvent de faire bon cœur contre mauvaise fortune, en se livrant de tout leur être, pour subvenir aux besoins qui d'une famille, qui d'un père ou d'une mère souffreteuse ou handicapée.
Autant dire que l'état des lieux de la condition féminine demeure précaire dans le pays, en dépit des appels répétés pour la mise en place d'une législation et d'un code qui protégerait cette frange fragile de notre société contre les multiples dérapages auxquels la femme rurale fait face.
Il suffit de se rendre dans de nombreuses contrées de l'intérieur où l'on remarque une activité fébrile de la femme rurale dans les champs emblavés de légumes ou devant des troupeaux en train de paître dans les champs. L'air débonnaire, échaudée par la canicule, ou effroyablement engourdie par le froid, elle endure les souffrances dans un silence qui rend compte de tous les sacrifices qu'elle consent pour égayer le ménage par une recette minuscule, contre un travail de titan.
C'est au cours d'une incursion, au hasard, dans la zone de Sra Ouertane au Kef, la semaine écoulée, que l'on a rencontré nombre de femmes, toutes d'un certain âge, en train de cueillir des tomates d'arrière-saison ou de la pomme de terre des hauteurs. «On est là pour nourrir nos enfants», nous confie Salma, la cinquantaine et les cheveux enfouis dans un foulard où se confondent le rouge, le noir et le vert. «Si nous ne travaillons pas, nous ne pourrons pas nourrir nos familles», renchérit sa voisine qui n'a pas voulu donner son nom. Interrogées sur le salaire qu'elles reçoivent, elles sourient toutes deux, balançant la somme de quinze dinars par jour dans le meilleur des cas, sans assurance et pour huit heures de travail, ou selon les cageots remplis. La différence entre les deux modes est minime, car les patrons ont bien fait leurs calculs à ce niveau.
Salma habite à deux km du champ où elle travaille, sa voisine un peu plus loin, mais elles viennent le matin ensemble à pied, non sans avoir arrangé beaucoup de choses dans leurs foyers. D'autres ouvrières sont ramenées au champ par une camionnette non aménagée pour le transport mais qui représente un outil de déplacement d'un appui appréciable pour les employées, tant elles ne font que très peu de chemin à pied.
Quand l'une d'elles tombe malade, elle ne peut postuler ni à un congé de maladie, ni au remboursement des frais de soins, quand elle peut se faire soigner par un médecin. Mais généralement, c'est la débrouille personnelle avec comme mode opératoire, nous explique Hadda, une mère de famille de quatre enfants, c'est la recette de grand-mère qui intervient pour soigner un rhume ou une grippe de passage.
Et cela peut fonctionner merveilleusement, retorque-t-elle, l'air jovial et le sourire débonnaire. Elle a reconnu avoir même accouché deux fois chez elle, aidée en cela par de vieilles dames passées réellement maîtresses dans l'art d'accoucher.
Outre le travail dans les champs, ce sont les tâches ménagères qui éreintent la plupart des femmes rurales. Elles passent la journée, ou ce qui leur en reste, à balayer la basse cour, à faire la vaisselle, à laver le linge et à nourrir les poules et les chèvres ou encore les vaches laitières qu'elles traient de leurs propres mains. A cela s'ajoutent les peines de la cuisine et les soucis d'un mari épuisé par le train-train de la vie, ou animé par l'esprit de fainéantise, auxquels viennent s'accumuler les exigences des enfants rentrés à l'école ou du lycée.
S'agissant de la sécurité sociale, la quasi-totalité des femmes rurales travaillent à leurs risques et périls, n'ayant aucune couverture sociale légale à même de leur permettre de bénéficier de l'assurance maladie ou d'une pension de retraite.
Dans un douar de Sakiet Sidi Youssef, Rokaya, une femme âgée de plus de 75 ans, continue de batailler pour assurer sa vie. Elle qui a perdu son conjoint il y a dix ans n'a pas abdiqué devant l'usure du temps, s'occupe des moutons et des brebis de son fils, donne à picorer aux poules et prépare la nourriture, ne se lassant nullement. Même quand elle tombe malade, elle se débrouille toute seule, nous confie son fils Dhaoui. L'autre fils Allala s'occupe, lui, de ses enfants et de son troupeau de moutons, ayant élu domicile à côté de sa mère, il estime que sa mère et toutes les femmes du voisinage connaissent le même sort, en se prenant en charge corps et âme et en consentant tous les sacrifices possibles pour rendre les membres de leurs familles heureux. C'est l'inlassable combat de la dignité dans une vie émaillée de souffrances et de misère de la condition féminine dans un milieu très hostile.


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