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Tous bipolaires ?
Santé mentale
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 05 - 2018

Cette affection maniaco-dépressive, qui alterne des épisodes euphoriques et dépressifs, touche invariablement de nombreuses personnes
Il n'y a pas longtemps on célébrait la Journée mondiale de la bipolarité. Le premier malade reconnu bipolaire était né un 30 mars 1953 d'où le choix de cette journée internationale. C'est un trouble mental fréquent chez de nombreux sujets qui en souffrent au quotidien. On parle de 2 à 3% de la population mondiale touchée par cette pathologie. Une conférence-débat du Pr Fethi Nacef, professeur en psychiatrie et chef de service à l'hôpital Razi, a eu lieu récemment à la Cité des Sciences de Tunis. Le Pr. Nacef nuance le taux de prévalence des troubles bipolaires. «C'est une maladie universelle qui n'est pas proprement spécifique à la Tunisie. La fréquence mondiale se situerait davantage aux alentours de 6% plutôt que de 3%».
La modératrice de l'événement médical souligne l'intérêt de débattre sur cette maladie du siècle et ses dernières évolutions en matière de prise en charge et thérapies : «Ce qui n'est pas normal c'est que ce sentiment de mal-être survienne à la base d'un trouble exagéré. La personne peut légitimement se poser la question si elle n'est pas elle-même bipolaire ou atteinte partiellement de ce trouble?». Exposer au public les nouvelles réalités sur cette pathologie et ses symptômes, développer et partager les expériences sont les motifs de cet exposé enrichissant et instructif à plus d'un titre.
Les hommes d'Etat et les artistes célèbres sont des personnes très créatives que l'entourage doit savoir gérer, a relevé le chef de service à l'hôpital Razi. Parmi eux, l'ancien empereur Napoléon Bonaparte, l'ex-premier ministre britannique Winston Churchill, Marylin Monroe, l'illustre peintre Van Gogh, l'acteur Van Damme ou le chanteur Kurt Cobain du groupe Nirvana qui a fini par se suicider. Pr. Nacef a, par ailleurs, concédé : «Nous sommes, quelque part, tous bipolaires mais à des degrés différents».
Passer de l'euphorie à la dépression en quelques jours, c'est ce qui caractérise les troubles bipolaires autrefois appelés psychose maniaco-dépressifs. Une pathologie qui se manifeste au moment de l'adolescence ou au début de l'âge adulte et qui est difficile à diagnostiquer. Ces troubles sont appelés bipolaires parce qu'ils présentent une phase maniaque et une phase dépressive.
Episodes maniaques
Cette maladie débute insidieusement généralement à l'adolescence ou à l'âge adulte. Entre trente et trente-deux ans, la maladie est ponctuée par des épisodes cycliques : une phase maniaque et agressive puis dépressive durant laquelle le sujet flanche et succombe à la pression intériorisée. Le comportement lunatique du bipolaire fait qu'il passe par différents états rarement stables fait de joie ou de colère, d'hystérie ou de délire et d'angoisse. Les épisodes maniaque et hypomaniaque sont marqués par des troubles de l'humeur. Le sujet est soit euphorique soit irritable. L'excitation psychique et motrice se caractérise par une accélération de la pensée, de la parole, des mouvements. De nouvelles idées, novatrices, originales ou farfelues. Engagement hâtif dans de nouveaux projets. Activité débordante, agitation, parfois dangerosité. Hallucinations et délire. Les symptômes somatiques sont l'insomnie et l'hypersexualité. Le Pr. Nacef rassure son monde : «Le bipolaire ne devient pas invalide pour toute la vie. Mais plus tôt le diagnostic sera fait, meilleure sera la prise en charge.»
Phase dépressive
La pathologie est également marquée par un épisode de dépression. Le malade a des idées négatives, pessimistes et même suicidaires.
Le diagnostic peut être difficile car le trouble bipolaire est un caméléon. Parmi les symptômes reconnus comme pathologiques de ces troubles : l'hypomanie qui est une dépression légère mais chronique. Les signes se reflètent clairement dans de ce genre de propos : «Elle est lunatique ! Il a raté son bac, c'est normal d'être choqué !».
Pour autant, la prise en charge inclut un traitement médicamenteux, des psychothérapies et une aide à la réinsertion sociale.
Parcours de soins
Les psychothérapies en association avec le traitement médicamenteux sont indispensables, de l'avis du Pr Nacef. Il existe différents types de thérapies dont les thérapies individuelles pour surmonter les problèmes individuels et les thérapies de groupe pour mieux connaître sa maladie ou apprendre des techniques pour gérer stress et anxiété face à une société qui ne pardonne pas cette maladie.
Bienfaits de la sismothérapie
Les événements heureux ou malheureux, sources de stress et d'angoisse, rendent le diagnostic parfois difficile. La psychothérapie ne suffit pas toujours. Place alors à la sismothérapie qui s'avère aussi importante que les médicaments. Alors qu'elle est reconnue pour son efficacité lors des épisodes dépressifs et maniaques, elle est stigmatisée à tort. Le Pr Nacef avoue les bienfaits et les résultats de cette méthode radicale pour améliorer l'état psychique du malade: «La sismothérapie existe depuis 1934 et est très efficace grâce aux électrochocs». Utilisée surtout dans les formes résistantes de la maladie en cas d'échec du traitement médicamenteux, elle a donné des résultats positifs. «C'est un traitement sûr avec peu d'effets indésirables ou de conséquences sur les facultés de mémorisation du sujet atteint», a expliqué le chef de service de psychiatrie de l'hôpital Razi.
Avoir une bonne hygiène de vie, un bon sommeil et pratiquer du sport sont de précieuses recommandations. L'ajout de sport au programme psychothérapeutique est bénéfique pour le patient afin d'éviter la rechute. L'hypnose n'est pas indiquée pour les bipolaires mais seulement pour les anxieux. Des sujets, ayant des troubles bipolaires, présents à la conférence ont déploré l'absence de structures spécialisées de psychothérapie pour les sujets qui souffrent de troubles bipolaires en Tunisie.
Pour en savoir plus, les personnes souffrant de troubles bipolaires peuvent se procurer l'œuvre des co-auteurs Christian Gay et Marianne Colombanni sur «la psychoéducation et les troubles bipolaires».


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