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Une jeunesse désœuvrée
kairouan
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 11 - 2018

Le manque d'espaces de loisirs, la démission de l'école et des parents qui ne jouent plus convenablement leur rôle d'éducateurs exposent aujourd'hui les enfants et les jeunes à plusieurs risques.
A Kairouan, 50% de la population, qui a moins de 35 ans, se sent mal à l'aise et manque de repères à cause de la régression du développement socioéconomique, du taux élevé du chômage, de la pauvreté, du suicide, de l'analphabétisme, de la baisse du pouvoir d'achat et de la cherté de tous les produits de consommation.
En outre, les jeunes sont les oubliés des politiciens qui ne pensent qu'à leurs futures échéances électorales, cela sans oublier les parents indisponibles qui ne sont pas à l'écoute de leurs enfants et l'école qui n'assume plus son rôle réel d'écoute et d'encadrement, faute de ressources humaines qualifiées et d'une bonne infrastructure de base (absence d'eau potable, d'électricité, de cantine, de clôtures, de locaux adéquats et d'équipements).
C'est pourquoi le déni de la loi et de l'autorité publique et les comportements anti-civiques augmentent de jour en jour d'autant plus que le sentiment d'impunité a tendance à se propager depuis l'avènement de l'expérience démocratique et l'instauration de la liberté. D'ailleurs, le rapport de l'Ades a révélé que le premier semestre 2018 a enregistré 829 mouvements sociaux collectifs ou individuels dans le gouvernorat de Kairouan où le taux de suicide et de violence sous toutes ses formes (sexuelle, sportive, électronique, administrative, politique et familiale) est en hausse.
Consommation de substances psychotropes
Radhouan Lachheb, 34 ans, ayant un master en littérature arabe, vit chez ses parents et nous parle de son désarroi de n'avoir pu trouver du boulot. «Pour pouvoir survivre sans l'aide de ma famille, j'ai choisi le freelance en exerçant des travaux saisonniers et occasionnels en cueillant les olives et autres fruits de saison, en badigeonnant les maisons, en procédant à des transcriptions en ligne ou à la vente d'articles de friperie. En outre, ce que je remarque, c'est que les cafés et les salles de jeux sont des échappatoires pour la classe juvénile rongée par l'incertitude face à l'avenir. Beaucoup de mes amis pensent à la migration clandestine avec le risque de devenir radicalisés. D'autres ont choisi les dangers liés à la consommation de substances psychotropes pour fuir leur réalité et l'ennui. Certains le font pour imiter les amis, d'autres par plaisir ou pour vivre une nouvelle expérience. Ensuite, c'est la dépendance et la descente aux enfers...».
Son ami Fayçal Rebhi, 35 ans, qui a interrompu ses études supérieures à cause de ses échecs, renchérit : l'explosion du marché des produits psychotropes au sein de la Médina de Kairouan, et dans les milieux ruraux, a facilité l'accès des jeunes désœuvrés à ces drogues et à franchir les lignes de l'interdit.
Jeunes et cyberaddictions
Aujourd'hui, on voit de jeunes élèves sniffer la colle, fumer des joints et appuyer frénétiquement sur les touches de leurs téléphones ou de leurs tablettes. Cette dépendance à la zatla et aux jeux est responsable des échecs scolaires et des actes de braquage. En outre, certains malfrats n'hésitent pas à fabriquer à domicile de la takila avec des produits dangereux afin de l'écouler auprès de jeunes qui souffrent de troubles psychologiques et qui désirent échapper à cette réalité. En fait, ce fléau touche toutes les classes sociales y compris les gens aisés qui ont accès au cannabis, à la cocaïne, au Subitex et à l'Ecstasy. Pour ce qui est des jeunes filles et garçons, ils se procurent facilement de la zatla dans leurs établissements éducatifs et dans les endroits avoisinant leurs collèges et lycées et cela à cause de la présence de dealers qui y rôdent impunément !
Evidemment, cela a engendré beaucoup de dérapages, de délinquance juvénile relative au vol et au pillage. Et certains élèves ont été renvoyés car ils sont rentrés en classe en état d'ébriété et ont agressé leurs enseignants…».
Seïf Oueslati, diplômé du supérieur au chômage, nous confie : «A part les cinq dinars que me donne, chaque matin, mon père, j'essaie de me débrouiller pour gagner un peu plus d'argent en acceptant n'importe quel travail, même pénible. Et le soir, je me réfugie dans un publinet pour me connecter au Net et chater avec mes amis. Mais quand je rentre chez moi, l'ennui me saisit et je ressens beaucoup de solitude car mes joies sont rares et éphémères. Quand je vois que des jeunes de mon âge qui ont un emploi stable et qui ont des enfants, j'ai envie de me suicider et de quitter ce monde…».
D'autres jeunes dont Narjess Allani et Safa Bouden nous ont parlé des dangers réels de l'Internet notamment pour les enfants qui peuvent être confrontés au chantage en ligne, au harcèlement moral, à la violence et à l'extrémisme religieux : «C'est pourquoi il faudrait que les parents contrôlent constamment les supports électroniques de leurs enfants. Et puis, il serait souhaitable d'améliorer la relation entre l'élève et le cadre éducatif en lui inculquant l'esprit de citoyenneté et en développant des programmes de sensibilisation contre les effets dévastateurs de la toxicomanie…».


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