Belle histoire de foot et de vie que nous raconte notre invité. Comme tout enfant, Khemais Dridi a commencé à taper dans un ballon dans les quartiers avant de signer au profit de la Jeunesse sportive Omranienne qui comptait dans ses rangs, en ces temps-là, des joueurs au talent fort prometteur tels que Néjib Ghommidh, Mohamed Ali Moussa, Hamadi Béhi, Ayari et autres. «Ma carrière dans ce club a été vite stoppée sur instructions de mon père qui m'a interdit de jouer au foot pour me consacrer à mes études et réussir mon bac. Et, effectivement, j'ai réussi au concours du bac à l'âge de 19 ans et j'ai opté pour Paris afin de continuer mes études universitaires. Toutefois, je restais mordu de football. Je gardais des images inoubliables dès 1960 du talentueux Noureddine Diwa qui m'a fait aimer le grand Stade Tunisien composé dans le temps de très bons joueurs tels que Moheddine Seghir, Braiek, Taieb Jebali, Brahim Kerrit. Dans la même période, d'autres joueurs s'illustraient dans le foot tunisien : Les Douiri, Tawfik, Toto Kélibi.Ammar Merrichko de l'ASM. Zarga, Larbi Touati du CA. Les Abdelmajid Chetali, Ben Amor, Rouatbi, Mougou de l'ESS. Les Alaya Sassi, Dalhoum, Abdallah Hajri, Raouf Najjar du CSS. Romdhane, Madhi du SRS. Baklouti, Amara Hedi Ayed de l'EMM, Hamadi Henia du CSHL, les Garwachi de Mateur, Houcine El Bez, Driss Haddad du CAB. Après, une autre génération est née, à savoir les Attouga, Tahar Chaibi, Abelwaheb Lahmar, Naoui, Mohamed Kerrit, Naceur Kerrit, Ali Selmi, Chemmam, Derouiche, Moheddine H'bita, Ben Mansour, Adhouma, H'bacha, Salah Berrouba et beaucoup d'autres. Tous ces joueurs m'ont poussé à continuer d'aimer le foot. Et bien que je me sois installé à Paris pour terminer mes études, j'ai continué à jouer au foot en amateur CFA dans la région parisienne durant deux ans. Toutefois, un Italien, en me voyant jouer, m'a remis une lettre pour la transmettre à un entraîneur argentin exerçant à Monaco qui, sans me tester, m'a incorporé au sein de l'équipe en tant qu'amateur. Et même après avoir terminé mes études, j'ai continué ma carrière au club surtout qu'il m'a embauché en tant que cadre dans une nouvelle société d'automobiles. Bon début En jouant son premier match avec l'équipe Amateurs, Khemais Dridi se souvient qu'il a émergé du groupe. «D'ailleurs, en couvrant ce match, les journaux de la place ont mis en évidence ma prestation. Vite, j'ai été invité par le consul général de Tunisie à Nice et Monaco qui n'était autre que Ferid Mahersi, ex-président du COT et grand mordu de football. Il m'a encouragé et m'a incité à accepter le contrat de travail que m'a proposé Monaco en me garantissant un avenir radieux. M. Mahersi faisait de son mieux pour que tous les Tunisiens résidant en France aient du boulot. Pour lui, chaque Tunisien qui travaille est une nouvelle richesse pour le pays. Et c'est grâce aux conseils de Si Mahersi et son patriotisme que j'ai pu pratiquer mon sport favori durant 12 ans à la F.F.F à l'âge de 35 ans sans écoper le moindre carton. Ainsi, Le Prince Albert de Monaco m'a-t-il remis une distinction de la Fifa «Trophée du fair-play». Kemais Dridi se rappelle un autre patriote. C'est Abdelmajid Chetali en 1977. Accompagné de son ami Taoufik Ben Othman et du reste du staff, il est venu à la tête de l'équipe nationale à Monaco pour effectuer un stage de préparation. Les conditions n'étaient pas du tout favorables pour la meilleure équipe nationale de tous les temps. Les Attouga, Naili, Temime, Tarek, Kaabi, Agrebi, Dhouib, Laâbidi, Ghommidh, Jendoubi, Jebali, Guesmi, Limam, et autres souffraient en silence. Si Majid me disait que ce n'était pas grave, qu'il fallait avancer et on connaît les résultats de notre équipe nationale en Argentine 1978. Des entraîneurs tunisiens Grâce à son introduction au sein des régions françaises et sa notoriété, Khemais Dridi est parvenu à profiter d'un ami membre de la Fédération française de football qui l'a aidé à faire venir une vingtaine d'ex-joueurs internationaux ayant beaucoup donné au pays pour passer les premiers diplômes d'entraîneur. Il s'agissait de Moheddine H'Bita, Abdellaziz Dallagi, Khaled Ben Yahia, Abdelhamid Hergal, Lotfi Jebara, Samir Khémiri, Samir Sellimi, Radhouane Salhi, Sami Trabelsi, Hachemi Sassi, Jamel Limam, Khaled Saidi, Monaem Mezlini, Taoufik Jbali, Ridha Boushih, Lotfi Kaabi, Mouadh Chouia. Parallèlement à ses efforts en faveur de ses compatriotes, Khemais Dridi se souvient très bien des interventions de quelques hommes de bonne volonté qui ont réussi à tisser des liens d'amitié avec le Prince Rainier dont Ferid Mahersi, Foued M'bazaa qui a gardé des liens solides avec le prince Rainier depuis 1977 à l'occasion de l'organisation de la première Coupe du monde junior en Tunisie et Mondher Ben Ammar qui a pu à établir des accords entre l'ASMarsa et Monaco. D'ailleurs, dans ce cadre, Najah Belkhidja et l'entraîneur Ali Selmi ont été invités pour un tournoi international junior. Khemais Dridi a précisé qu'il rendait des services à l'équipe banlieusarde. Pour l'anecdote, il se dit fier d'être «supporter du ST, de l'ASM et du COT». Pourquoi le COT ? Khemais Dridi se rappelle bien que c'était grâce à son amitié avec beaucoup de personnes cotistes qu'il est devenu supporter du COT. Il cite les Moheddine H'bita, Ferid Mahersi et les autres grands responsables, à savoir Abdelkader Bechikh, Lamine Riahi Ridha Mokrani, Mustapha Lakhoua, Abdelmajid Naffeti, et Baba H'mid. Dridi précise : «En 1978, je me suis blessé, le COT m'a permis d'effectuer un stage de dix jours à Ain Draham à ses frais avec l'équipe fanion». Notre invité se souvient qu'il a rendu beaucoup de services à son sport favori, à savoir le football. Il se rappelle dans ce contexte qu'un grand de l'ASM, feu Abellatif Dahmani, lui a demandé d'intervenir pour engager l'entraîneur Rachid Makhloufi et de voir avec les responsables monégasques la possibilité d'effectuer un stage de 10 jours. Tout a été réglé et le stage s'est bien déroulé. Dridi se souvient que l'ASM était toujours dirigé par des hommes compétents tels que Abdelletif Dahmani, Hammouda Belkhodja, Najah Belkhodja, Jalel Ghrab, Montacer Maherzi, Tijani Meddeb, Mondher Mami, Noureddine Ben Attia...». Pour Khemais Dridi, le foot tunisien a perdu beaucoup de son niveau. Le professionnalisme a été mal instauré. Il n'a servi que les clubs riches. Dans le temps, presque toutes les équipes se valaient. Et maintenant, il y a 4 équipes et le grand désert footballistique. Khemais Dridi est directeur dans une société à Monaco. Il est marié et père de deux enfants. Il a quatre petits-fils dont un qui aimerait être futur gardien de but.