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La balle dans le camp de la justice
Enseignement secondaire — Echec des négociations
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 01 - 2019

L'inertie de la justice étonne les parents, alors que des centaines de plaintes ont été déposées par les familles
Six points importants ont été avalisés. Coût : 64 millions de dinars
Le syndicat cherche à bloquer le processus de négociations en ne s'en tenant qu'aux trois points litigieux
Pour les passionnés d'histoire on aimerait rappeler la fameuse bataille de Bagdad lorsqu'elle fut détruite par les hordes mongoles de Houlagou. C'était (étonnante coïncidence !) entre le 9 janvier et le 10 février 1258. Les troupes venues d'Asie avaient massacré au moins 90.000 civils sans parler des 50.000 soldats. Mais, tout le monde a retenu l'épisode qui parle de la destruction de centaines de milliers de livres et de manuscrits de la plus haute valeur. Eh bien, si Houlagou a réussi à détruire des livres, on assiste, chez nous, actuellement, à la destruction de tout un système éducatif. Cela va du primaire au supérieur. Le harcèlement systématique des institutions en dit long sur les véritables instigateurs de cette politique.
On ne risque pas de se tromper en disant que la Fédération générale de l'enseignement secondaire a, parfaitement, réussi là où Houlagou a échoué. En faisant disparaître des livres, les envahisseurs mongols avaient effacé des siècles de civilisation. Depuis le monde arabe ne s'en est plus relevé. Apparemment, l'histoire serait en train de se répéter mais sous une forme plus pernicieuse et plus destructrice. On s'en prend, carrément, à notre jeunesse à travers l'enseignement. Cela fait des années que l'on s'acharne sur nos écoles et universités sous divers prétextes. Cela ne peut en aucun cas être du pur hasard.
Les acteurs de cette stratégie (qu'ils le sachent ou non) sont devenus les agents d'exécution d'un plan de déstabilisation tous azimuts visant à parachever l'œuvre de Houlagou. Ce qui est pire, aujourd'hui, c'est que l'on mette en jeu non plus des livres mais l'esprit, l'intelligence et la matière grise des générations à venir. C'est une guerre méthodique contre tous les efforts entrepris par la Tunisie pour bâtir un pays civilisé et fier de ses potentialités humaines. C'est cette orientation, justement, qu'on cherche à torpiller.
Ces gens n'ont cessé de parler de la défense de l'école publique et de la gratuité de l'enseignement. Or que voit-on ? Ils ne font que pousser tous les Tunisiens à déserter les institutions publiques vers les établissements privés au prix de lourds sacrifices. C'est ce qui demeure une source de suspicion à l'égard de ces personnes qui prétendent défendre les droits des enseignants. D'ailleurs, parmi ces derniers, un grand nombre n'a cessé de montrer sa lassitude devant ces comportements suicidaires de groupes de syndicalistes qui mènent le pays vers l'obscurantisme. Aveuglés par leurs idéologies surannées, leur égocentrisme et leur orgueil, ils ne veulent même pas reconnaître leurs erreurs ou faire des concessions.
Négociations stériles
Le dernier round de négociations entre le ministère de l'Education et la Fédération générale de l'enseignement secondaire n'a fait que lever le voile sur ce qui se cache réellement derrière cette politique du pire qui se poursuit et s'aggrave de jour en jour depuis des années. Il ne se passe, en effet, aucune saison scolaire sans obstacles, sans blocage. Le moindre prétexte devient une affaire insoluble.
Sous la pression de l'opinion publique, les deux protagonistes se sont rencontrés pour essayer de trouver une issue au blocage et à la situation catastrophique de l'enseignement secondaire. Lundi dernier, c'était une lueur d'espoir qui avait percé dans le ciel de notre pays. Mais il a fallu, vite, déchanter. Quelques minutes après s'être mis autour de la table, les « négociateurs » sont sortis sans aucun accord. Sans même avoir abordé les points de désaccord. Les accusations mutuelles n'ont convaincu personne. Les parents et les familles tunisiennes savent désormais qu'il ne faut plus compter sur ces deux parties.
Ils n'acceptent plus que l'avenir de leurs enfants soit ainsi hypothéqué. Tous les moyens sont désormais bons pour écarter les individus intransigeants qui bloquent la situation. Leur exaspération est à son paroxysme d'autant qu'ils s'étonnent du silence de la justice malgré le dépôt de plusieurs centaines de plaintes par les parents contre la Fges et surtout contre son secrétaire général. Ils n'oublient pas que lors de leur dernier rassemblement dans toutes les régions du pays, ils avaient lancé le slogan « dégage » à son encontre.
Malgré tout, ce syndicat continue à souffler le chaud et le froid et conditionne la vie de tout un peuple. Ni l'Ugtt, ni les autorités, ni l'Assemblée des représentants du peuple, ni la société civile n'ont pu arrêter cette escalade dangereuse vers le chaos. Ce syndicat est devenu un électron libre hors de tout contrôle. Ses membres ne semblent se soucier de rien et tout ce qui les intéresse c'est de perpétuer cet état de psychose. Ils ont beau dire que près de 180.000 élèves sont des enfants d'enseignants, ils n'arriveront à persuader personne.
Pour l'heure, il ne reste plus qu'à tenter le dossier judiciaire. Ce qui est perpétré contre près d'un million d'élèves et au moins 280.000 étudiants (un syndicat du supérieur a, déjà, indiqué qu'il ne donnerait pas de sujets d'examen pour le second semestre) ne peut pas rester impuni indéfiniment. De quels droits parle-t-on chaque jour si le droit de nos enfants à l'enseignement n'est pas garanti ?
Personne ne veut franchir le pas
Le refus de négocier et de poser des préalables ne peut mener nulle part. La négociation est, avant tout, l'art du compromis. Ce n'est pas le cas de nos protagonistes. Le climat empoisonné dans lequel nous évoluons ne peut perdurer. Les personnes en présence ne seront jamais aptes à mener à bon port quoi que ce soit. La preuve est que le ministère et la Fges elle-même ont reconnu leur incapacité à résoudre les problèmes. La motion professionnelle adoptée par la Commission administrative sectorielle de l'enseignement secondaire comprenait neuf points. Les deux parties sont convenues d'en avaliser 6 au cours des séances précédentes de négociations. En somme ce sont les deux tiers des revendications qui ont obtenu l'accord (ou presque) de toutes les parties.
La Fges a balayé d'un revers de la main tout ce qui a été conclu pour ne s'intéresser qu'à trois points, uniquement. Il s'agit de la retraite anticipée à 57 ans après 32 ans de service, les primes spécifiques (qui relèvent du ressort exclusif des négociations salariales entre le Gouvernement et l'Ugtt) et le relèvement du budget du ministère de l'Education pour améliorer les conditions (une revendication qui cherche à masquer l'aspect purement matériel des deux autres revendications).
Ces trois points ont causé le blocage et l'échec de la rencontre du 28 janvier. Pourtant, quand on repasse en revue les 6 autres points d'accord, on s'aperçoit que ce n'est pas rien. Ce package coûte la bagatelle de 64 milliards de nos millimes.
C'est ainsi que la prime de la rentrée scolaire a été doublée comme le demandait le syndicat. Même chose pour la prime de correction et de surveillance lors des examens nationaux. De plus, les primes de roulement et d'établissement en zone prioritaire ont été regroupées et bonifiées. La prime de fonction des directeurs a été homologuée. Aux enseignants recrutés après 2015, on a accordé des promotions exceptionnelles. Une nouvelle promotion pour les travaux de recherche a été également créée. Quant au volet de la retraite, on a généralisé ce système aux enseignants du primaire et du secondaire en mettant en place un mécanisme permettant aux enseignants qui ne remplissent pas la condition de l'âge, d'effectuer un travail éducatif ou de formation pédagogique. Enfin, il y a le soutien à apporter aux établissements souffrant de difficultés financières.
Lors de la réunion avortée de lundi dernier, tous ces points importants ont été relégués au second plan et Lassaâd Yaakoubi n'a voulu parler que des trois points qui posent le plus de problèmes. Cela montre si besoin est que la volonté d'aboutir et de délivrer tout un peuple ne figure pas dans l'agenda des acteurs de la catastrophe en cours.
Désormais, c'est aux parents, à la société civile et à la justice de prendre les choses en main. Les organisations et les associations qui se sont mobilisées récemment promettent des actions plus corsées et plus à même de faire plier ceux qui bloquent le système éducatif. Les jours à venir seront décisifs et les auteurs de ce crime contre les enfants du peuple devront rendre des comptes. Aucune loi ne peut tolérer des comportements aussi inadmissibles.


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