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Entre rêve et frustration
Sport
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 01 - 2011

Le sport était une activité, il est devenu une industrie. Il était une œuvre, il est devenu un produit
Devenu un produit de consommation, le sport aurait-il perdu une bonne partie de son âme? Certainement oui, mais surtout beaucoup de son innocence. On ne prétend pas aujourd'hui que tout était noir, mais que le sport ne remplissait pas le rôle éducatif et de prévention qu'il devrait tenir dans une société par ailleurs de plus en plus dure. Avait-il été moins moral qu'on aurait aimé qu'il soit? On ne veut pas jouer aux nouveaux combattants qui ne cessent de se multiplier ces derniers jours et de meubler les espaces de débats et en appeler au jugement de valeur. On a toutefois l'impression qu'il y avait davantage de scandales, de truquage... C'est d'ailleurs une raison supplémentaire pour devoir réinventer aujourd'hui le sport et tout son environnement.
Il nous semble que la faute dans tout ce qui s'est passé n'incombe pas uniquement aux sportifs, mais également aux responsables, aux présidents et à tous ceux qui avaient oublié de défendre les valeurs du sport ; et ceux qui en cherchaient une part de pouvoir et tous les profits qui allaient avec.
Dans son immense majorité, la classe dirigeante, que ce soit sportive ou politique n'avait au fait aucune idée de ce que devait représenter le sport et ne voulait surtout pas qu'on empiète sur ses plates-bandes. Elle prenait souvent des décisions absurdes. Au point qu'il n'était pas difficile de comprendre que ce n'est pas surtout avec le type de réglementation du moment que le sport était censé avancer ou encore progresser.
Le sport était une activité, il est devenu une industrie. Il était une œuvre, il est devenu un produit. Il n'y avait qu'à voir le marché des transferts qui est devenu un véritable moyen de faire circuler l'argent pour s'en rendre compte. On en arrive à compter dans les effectifs des clubs, plus de joueurs achetés que formés.
Il faut dire que la multiplication des intermédiaires a permis la prolifération de pratiques loin de pouvoir réellement servir les intérêts des clubs.. Quand le fromage devient aussi gros, il est normal que les rats soient nombreux à vouloir grignoter une part!
Peut-on dire que le statut des sportifs a évolué dans le bon sens? Oui, dans la mesure où ils sont beaucoup plus maîtres de leur destin. Par le passé, ils étaient soumis au bon vouloir des dirigeants et quand ils voulaient quitter leurs clubs, le combat était souvent rude. Maintenant, si cette évolution est positive, elle a des conséquences fâcheuses à cause de la libre circulation. La fidélité aux couleurs et l'amour de son club représentent des notions en voie de disparition. Doit-on pour autant jeter la pierre aux sportifs? Ils ne font que profiter du système. Le public paie pour les voir en action, eux travaillent pour toucher un salaire et des primes. Cela ne justifie pas pour autant qu'on consacre trop vite les stars. Bien souvent, il suffit de sortir un ou deux bons matches pour faire la couverture des journaux. Au fond, on ne rend pas service aux joueurs qui croient aussitôt être bons.
Il n'y a pas cependant que cela. Les excès que l'on ne cesse désormais de déplorer sont aussi dus à l'extrême médiatisation du sport. Il y a justement trop de matches diffusés à la télévision. A force de tout décortiquer et de nous inonder de statistiques, de rentrer dans les vestiaires, il a perdu une part de son mystère et par, conséquent, de son charme. Trop souvent, aussi, les analyses des consultants sont superficielles. Rares sont ceux qui savent ce qu'ils racontent, les autres trompent le public et font du mal au sport.
Le sport a certes évolué, mais il n'est plus aussi spectaculaire et aussi riche qu'il n'a pu l'être par le passé. Il a changé parce que l'enjeu est devenu plus grand et plus important que le jeu. Le football passion, ou le football de la rue, à titre d'exemple, a pratiquement disparu et, par conséquent, il y a moins de joueurs habiles et talentueux. La base du sport, c'est l'épanouissement, le parfait accomplissement. on se demande si les sportifs y prenaient réellement plaisir.
Beaucoup d'instances, beaucoup de clubs sont dirigés et gérés comme des sociétés et des entreprises privées. On n'en a rien contre, il faut juste veiller à la bonne marche du sport. On se soucie moins des raisons et des intérêts qui poussent des milliardaires à investir dans les clubs, mais que font-ils pour les jeunes, la base, pour le long terme?
Il faut aussi respecter le public car l'émotion du supporter est vitale. Si elle s'éteint, terminé. Les couleurs, les hymnes, les chants participent à la beauté du football.
D'un autre côté, peut-on dire que la mentalité des supporters a suivi la dérive sportive? Non et on n'hésite pas à le proclamer bien haut contrairement à ce qu'on pourrait le penser. La passion est la même avec ses particularismes. L'ambiance dans les stades restera toujours et en dépit des excès une source de défoulement. Pour ne pas dire aussi de soulagement. En revanche, la violence et le hooliganisme sont des phénomènes plus récents. Mais cet aspect n'est que le reflet d'une société elle-même plus agressive. Pour y remédier, il faudrait une large concertation entre les pouvoirs politique et sportif, sans que chacun continue à œuvrer dans son coin. Il faut respecter le public car l'émotion du supporter est vitale. Si elle s'éteint, terminé. Les couleurs, les hymnes, les chants participent à la beauté du sport. Il ne faut pas donc s'étonner que le problème de la violence ne soit pas encore réglé.
Dans un environnement pareil, on a de plus en plus l'impression que le système est devenu plus important que la stratégie pure. Prolonger les défaillances, multiplier les faiblesses, cautionner les dépassements, on le voyait de plus en plus. Il faut aujourd'hui s'adapter. Quelles que soient les périodes, on a toujours vu de bonnes comme de mauvaises phases et situations. Sauf qu'à une certaine époque, on ressentait plus de calcul, davantage de dérives. On voyait justement des choses étonnantes dans un drôle de circuit! Et ça ne donnait pas l'impression de pouvoir finir.
Il en est aujourd'hui grand temps...


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