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Les bienfaiteurs de Ben Ali
OPINIONS - Lettre ouverte à un confrère qui «ose» insulter l'histoire et la vérité ! (Suite et fin)
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 03 - 2011


Par Maître Raouf BOUKER*
Mon cher confrère, vous faites semblant d'ignorer que Ben Ali ne doit pas son ascension politique à Hédi Baccouche, mais à d'autres personnes (Abdallah Farhat, Hédi Nouira,) et qu'après son exil à Varsovie, ce sont des milieux proches de Mohamed Mzali qui l'ont aidé à réintégrer son poste de directeur général de la sûreté nationale, et que c'est Saïda Sassi qui l'a protégé par la suite et que c'est Bourguiba qui l'a nommé comme Premier ministre.
Pourquoi accuser Hédi Baccouche d'être le bienfaiteur de Ben Ali ? Et pourquoi ne pas reconnaître qu'en qualité de Premier ministre, Ben Ali devenait incontournable pour tout changement constitutionnel ? Pourquoi taire la vieillesse de Bourguiba, sa maladie et l'état lamentable du pays avant le 7 novembre ? et pourquoi passer sous silence la nécessité impérieuse du changement alors ? et le sentiment du soulagement général dans le pays après le 7 novembre. Soulagement dû au fait du changement tranquille et sans effusion de sang.
Faut-il rappeler que Ben Ali a été plébiscité lors des élections de 1989 par l'ensemble de nos concitoyens, toutes tendances politiques confondues.
Mon cher confrère, un oubli étrange vous empêche de mentionner l'ensemble de mesures historiques décidées quand Hédi Baccouche était aux côtés de Ben Ali :
• Libération de milliers de détenus politiques, libéralisation de la presse écrite et suppression de la Cour de sûreté de l'Etat
• Création du Conseil constitutionnel
• Signature de la Charte nationale par l'ensemble des partis politiques (à deux exceptions près le MUP et le PO.) et par les syndicats et les autres composantes de la société civile.
• Assainissement des relations de la Tunisie avec les pays voisins.
En fait, tous les observateurs s'accordent à dire que Ben Ali a mal viré après son élection à la présidence en 1989. Qui aurait pu prévoir ce mauvais virage ? Surtout après l'engagement solennel que Ben Ali avait pris d'ouvrir une nouvelle page dans l'histoire de la Tunisie.
Hédi Baccouche : complice ou victime ?
Mon cher confrère, vous faites un mauvais procès à Hédi Baccouche en affirmant à la légère que ce dernier est le complice de Ben Ali alors qu'en fait Hédi Baccouche s'est trompé et il a été trompé de la même manière et au même degré et en même temps que l'ensemble du peuple tunisien
Vous faites de Hédi Baccouche un complice de Ben Ali. Pourquoi ne pas affirmer du même coup que le peuple et les partis, toutes tendances politiques confondues, sont aussi les complices de Ben Ali ? Est-ce que vous oubliez réellement qu'en récompense au changement, Ben Ali a été le candidat unique de tous les courants politiques aux élections présidentielles de 1989 ? Et qu'il a accédé au poste de président grâce à la bénédiction de l'ensemble de la population ? Qui aurait cru qu'il allait mal tourner par la suite, trahissant ses engagements et son honneur ?
Pourquoi ignorer qu'au moment du départ de Hédi Baccouche, aucun détenu politique ne se trouvait en prison ? Et que c'est après le départ de Hédi Baccouche que la situation du pays s'est gâtée : emprisonnement de milliers d'islamistes, consolidation des clans intéressés, apparition des clans mafieux, surtout après le mariage de Ben Ali avec Leïla Trabelsi (en 1992). Guerre sans merci entre les divers clans, etc.
Mon cher confrère, ignoriez vous que le départ de Hédi Baccouche est dû en fait à un profond désaccord avec Ben Ali. Citons rapidement quelques sujets publics de ce désaccord:
• L'opposition de Ben Ali à la légalisation du Mouvement islamique pour assainir la situation politique du pays, légalisation à laquelle Hédi Baccouche est toujours favorable.
• L'opposition de Hédi Baccouche au plan de réajustement de l'économie préconisé par le FMI et entériné par Ben Ali, malgré les réserves de Hédi Baccouche. L'ancien Premier ministre défendait l'idée que ce plan devrait comporter un volet social favorable aux couches sociales démunies et aux régions défavorisées.
• Hédi Baccouche n'a pas manqué du reste de s'en expliquer dans un discours public à Sfax quelques semaines avant son limogeage.
• Enfin Hédi Baccouche était la victime d'une campagne de dénigrement (comme celle de ces jours-ci) orchestrée par certains proches de Ben Ali et même par certains ministres de l'époque, afin d'affaiblir l'autorité de Hédi Baccouche et consolider le pouvoir du président novice.
Ce faisant, ces milieux comptaient asservir le nouveau président et servir leurs intérêts inavoués et inavouables.
L'ancien dictateur encourageait sournoisement cette campagne contre son Premier ministre sans se rendre compte qu'il courait ainsi à sa perte et creusait sa tombe.
Ainsi, mon confrère, vous occultez le différend entre Ben Ali et Hédi Baccouche, pourtant la presse de l'époque a rendu compte de ce différend (Jeune Afrique, Le Monde, Réalités, Le Maghreb etc.)
Vous passez sous silence la fameuse lettre publique adressée par Ben Ali à Hédi Baccouche et publiée dans les journaux. Ce document a été considéré comme une lettre de remontrances. Elle a été saluée par les milieux hostiles à Hédi Baccouche et proches de Ben Ali au cours d'une séance mémorable de l'Assemblée nationale et par quelques journaux ayant des liens discrets avec Ben Ali.
Mon cher confrère, est-ce que vous n'avez pas lu non plus le livre publié en France en 1995 sous le titre «Supplice tunisien» et relatant un pseudo-complot contre la sûreté de l'Etat et qui a été monté de toutes pièces contre Hédi Baccouche pour se débarrasser de lui définitivement même après son départ du Premier ministère.
Enfin, mon cher confrère, vous ne vous souvenez pas non plus d'une certaine campagne de dénigrement contre l'ancien Premier ministre dans certains journaux à la solde de Ben Ali (El Hadath) à la suite de la participation de Hédi Baccouche à un congrès du Parti Socialiste Français, plusieurs années après son départ du Premier ministère et ce, à cause des réserves qu'il aurait formulées sur la politique de Ben Ali lors de ce congrès.
Ambition quand tu nous tiens !
Mon cher confrère, les lecteurs de votre article-réquisitoire se sont certainement interrogés sur votre mobile réel et le but que vous poursuivez en publiant cet article.
Si, comme je le crois sincèrement, vous ignorez réellement les sujets de ce contentieux de l'ancien dictateur avec son ancien Premier ministre, le respect élémentaire dû à vos lecteurs aurait dû vous inciter à vous documenter, à vous instruire.
Dans le cas où vous faites semblant d'ignorer les causes dudit différend, il est légitime de se demander : quel dessein vous poursuivez et quels sont vos buts réels en publiant ce réquisitoire ?
Cette dernière hypothèse m'attriste et me chagrine à cause de la grande estime que je vous porte et j'«ose» l'écarter d'emblée, vous accordant, comme toujours, le préjugé favorable.
Permettez-moi, mon cher confrère, de vous dire, en toute amitié, que votre article ne vous sert pas et ne sert pas la cause de notre glorieuse révolution, cette révolution qui nous a libérés du joug de Ben Ali.
S'il est permis d'avoir des ambitions politiques, même tardives, et d'essayer de prendre le train de la révolution alors qu'il est en marche, il est interdit d'insulter la vérité et l'histoire.
* Avocat à la Cour de cassation - Sousse


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