Suite à l'interview «De la défense de la nature à la lutte contre les faux monnayeurs de l'écologie» publiée sur les colonnes de votre journal le 11/05/2011, et dans laquelle l'ancien président de l'AAO s'est livré à un exercice diffamatoire indigne envers les membres actuels du comité directeur et son personnel, nous nous sentons le devoir d'apporter au public les éclaircissements suivants: 1/ Concernant l'assemblée générale d'avril 2007 où il n'a pas été réélu, nous sommes atterrés de voir qu'une élection démocratique et transparente a été transformée en «un coup d'état suivant la technique du RCD», sachez que l'ancien président de l'AAO a non seulement approuvé la liste des électeurs, mieux encore, il l'a signée. S'il n'a pas été reconduit, la faute n'incombe qu'à lui et à sa gestion autoritaire des choses et des gens ; en effet, il a toujours considéré les membres du bureau directeur précédent comme ses valets. Il n'a pas l'habitude de les consulter pour les décisions importantes concernant l'association et les a constamment mis devant le fait accompli. Nous sommes indignés de voir l'ancien président de l'AAO surfer sur la vague de la révolution tunisienne, s'autoriser à lancer des accusations injustifiées et laisser entendre entre les lignes que ceux qui ne l'ont pas réélu sont des RCDistes. En revanche, il s'est, au su et au vu de tout le monde, toujours vanté de connaître le président déchu Ben Ali, ses conseillers et ses ministres et a utilisé tant que faire se pouvait cet argument pour tenter de rester le président à vie de l'AAO (lui aussi !). Ainsi il a présidé l'AAO de 1988 à 2007, au point que les gens en parlant de l'AAO, l'appelaient «l'association de Ali El Hili» comme on disait «la Tunisie de Ben Ali». Les membres de l'AAO, conscients des priorités de survie de leur association, ont préféré opter pour le rajeunissement du comité directeur en élisant des membres dignes de confiance et dont la compétence et la probité ne pouvaient être dénigrées, et ce, à l'écrasante majorité et en toute liberté. A l'époque, certains ont même parlé de révolution ! D'où sa rancune tenace envers l'association depuis avril 2007… 2/ L'écrasante majorité des membres du comité directeur de l'AAO ont milité dans cette association depuis le début des années quatre-vingt, alors qu'ils étaient de jeunes lycéens. Ce sont eux qui ont fait les travaux de terrain, de prospection et établissaient des rapports ayant beaucoup servi à l'amélioration de la connaissance des oiseaux en Tunisie depuis le départ de Thierry Gaultier en 1991. L'ancien président, qu'on ne voyait que très rarement dans ces expéditions, réceptionnait ces rapports dans son bureau. Il les faisait siens, les présentant à des personnalités nationales, et s'en inspirait dans ses conférences à l'étranger. Il ne s'en est pas tenu qu'à cela. Il a toujours été contre le fait que les auteurs signent de leur nom leur rapport. Longtemps l'éminent professeur a ainsi monopolisé l'ornithologie en Tunisie au détriment des vrais connaisseurs. 3/ Son conflit avec le trésorier, qui a commencé par une plainte déposée par le trésorier contre lui, est un règlement de comptes personnel qui n'engage nullement l'actuel comité directeur. Le maintien de l'actuel trésorier au sein du bureau directeur n'est pas «un cadeau pour l'éviction du Pr El Hili», mais en l'absence de documents judiciaires nous permettant de l'exclure, seule l'assemblée générale a le pouvoir légal de le faire. 4/Quant à «l'étrangère», l'ancien président de l'AAO a eu la chance de l'avoir dans ses troupes car il a beaucoup utilisé ses compétences en temps voulu, pour obtenir des financements internationaux pour les activités de la conservation des oiseaux. Tous reconnaissent le dévouement de la personne en question pour l'association, son sérieux et son énorme contribution au travail de sensibilisation du grand public et elle n'a certainement jamais servi les intérêts étrangers au détriment de ceux de la Tunisie, contrairement à ce que veut faire croire l'ancien président de l'AAO (ce qui est une diffamation grave). Notons que l'AAO a toujours eu des étrangers pour membres, à l'instar des M. Thierry Gaultier et le père Paul Lauthe, sans que cela ne pose problème de conscience à son ancien président. Pourquoi l'étranger lui pose-t-il problème maintenant ? Son époux, (tunisien cette fois) qui a été évoqué en des termes peu amènes dans l'interview, est un expert ornithologique reconnu aussi bien sur le plan national et international. D'ailleurs, s'il voulait bien l'admettre, il reconnaîtrait avoir longtemps utilisé ses travaux pour se mettre en avant de la scène écologique. 5/ L'ancien président de l'AAO n'a à ce jour pas répondu favorablement à la politique de la main tendue du comité directeur actuel, bien qu'il n'ait pas daigné répondre aux multiples demandes de passation de matériel de l'association qu'il garde encore en sa possession. Enfin, le comité directeur se réserve le droit de le poursuivre en justice pour diffamation, d'autant plus que ce n'est pas la première fois que cela se produit. L'AAO est une association dirigée par un comité directeur jeune, et est reconnue pour sa compétence à l'échelle nationale, régionale et internationale. Elle ne se reconnaît nullement dans «les faux monnayeurs de l'écologie» que vous mentionnez dans le titre de votre interview. Ses activités sur le terrain sont là pour le prouver, et sont consultables sur le site web de l'AAO : www.aao.org.tn. Enfin, nous aurions bien aimé que l'auteur de l'interview confronte les dires de l'intéressé avec les propos du comité directeur de l'Association «Les Amis des Oiseaux» avant sa publication par respect de la déontologie du métier de journaliste, et surtout par respect de ce que notre révolution nous a apporté : dialogue, ouverture d'esprit, respect des autres, ce qu'il a malheureusement omis de faire. Toujours au service et dans la nécessité de sauver les oiseaux et leurs habitats, nous restons fidèles et solidaires dans et pour notre association. Le comité directeur de l'Association «Les Amis des Oiseaux» Ndlr Un droit de réponse, comme son nom l'indique, est un droit pour autant qu'on s'en tient à apporter une réponse à des propos dont on est la cible, et ce, pour les contester ou montrer l'absence de leur bien-fondé. S'il contient une charge nouvelle, des accusations dont l'énoncé n'était pas nécessaire dans le cadre d'une réponse, alors on se retrouve dans une situation où le «droit de réponse» est une attaque, qui appelle à son tour un «droit de réponse», et ainsi de suite. Mais surtout, c'est un «droit de réponse» qui ne peut plus se prévaloir des prérogatives du genre. Pour ces raisons, le texte qui précède ne saurait être considéré, à proprement parler, comme un «droit de réponse». Et ce, d'autant plus que, dans l'interview incriminée, le passage où il est question des démêlées avec l'Association des amis des oiseaux correspond à une seule des questions posées. En termes de quantité, cela représente 272 mots sur un total de… 3.221‑! Votre «droit de réponse», lui, en compte 1.029. Soit près de quatre fois plus que le texte auquel vous «répondez». Ce qui ne vous a pas empêché d'invoquer par mail l'hypothèse d'un cas de censure en constatant un retard dans la publication, et cela alors même que nous avions pris soin d'attirer votre attention sur un problème à régler, à savoir le fait que votre texte s'adressait initialement à nous, journaliste intervieweur, alors que son contenu mettait en cause la personne interviewée. Nous nous permettons de vous faire remarquer que ces «pressions» ne nous abusent pas et que ce n'est pas pour ces raisons que nous avons accepté de publier votre «droit de réponse», mais bien parce que nous estimons que, en tout état de cause, chacun a le droit de s'exprimer. Sur le fond, il ne nous appartient pas de répondre. M. Ali El Hili, l'interviewé, pourra s'en acquitter mieux que nous s'il le souhaite. Bien sûr, nous ne pouvons que faire part de notre étonnement face aux accusations que vous portez contre lui et avouons qu'elles contredisent assez largement ce que nous avons observé de cette personne durant la période de l'ancien régime, s'agissant en particulier de son indépendance par rapport aux figures du pouvoir. D'autre part, on aurait souhaité que, sur la question des conditions dans lesquelles se sont déroulées les dernières élections de l'AAO — point crucial — vous apportiez des éléments de réponse précis et non des contre-accusations et des menaces. Enfin, s'il est vrai que le titre de l'interview parle des «faux monnayeurs de l'écologie», le détail du texte donne amplement à penser que c'est principalement d'autres personnes qui sont visées, et non vous. Que vous ne l'ayez pas compris est en soi un élément de nature à susciter, nous regrettons de le dire, une certaine perplexité !