De par mon expérience dans les milieux du judo en tant que directeur technique national en 2000, puis en qualité de conseiller technique national en 2002, je voudrais apporter mon témoignage sur l'état du judo national, notamment depuis 2006. En fait, depuis 2004, date de mon installation au Qatar, j'ai occupé les fonctions de membre de l'Union de taekwondo et de judo de ce pays, puis de membre de la Commission technique de l'Union arabe de judo. Je suis en même temps conférencier et expert dans l'organisation de tournois de judo. Actuellement, dans le cadre de la préparation des 12es Jeux arabes 2011 au Qatar, je suis chargé par l'Union arabe de judo, en tant que délégué technique, de la mise sur pied de ce tournoi. Je constate avec beaucoup de regrets que le judo tunisien est totalement absent de la scène arabe pour les raisons que j'essaierai d'évoquer : 1- Sur un plan strictement personnel, j'ai le regret de constater que la grande famille du judo ignore parfaitement que je représente mon pays depuis 2007 aux Championnats arabes. Malgré tous les rapports et correspondances archivés en tant qu'expert et membre des comités d'organisation dans tous les pays arabes, aucun responsable fédéral n'a pris la peine de me contacter ou de le faire savoir à la famille du judo. Cette indifférence et cette ignorance totales m'étonnent énormément. 2- Depuis 2006, la Tunisie n'a participé à aucun tournoi arabe. Elle n'a point été engagée dans la moindre catégorie d'âge. Pourtant, le calendrier arabe peut se révéler hautement bénéfique. La seule exception aura été les Jeux arabes du Caire. Je vous laisse d'ailleurs le soin de deviner pourquoi. 3- L'Union arabe de judo met régulièrement sur pied des stages tous frais payés pour arbitres, entraîneurs et organisateurs en présence d'experts confirmés et de sommités. Malgré tout l'intérêt qu'ils présentent et le bénéfice qu'on peut en tirer, la Tunisie n'y participe guère. Il est permis de se demander pourquoi. 4- Chaque année se tiennent les Championnats arabes des clubs. Chaque pays a le droit d'y engager deux clubs. La Tunisie compte de grandes associations, à l'instar de l'EST, de l'ESS, du CSS, de la SMTK... Je peux raisonnablement m'interroger sur les raisons de l'absence de nos clubs à cette grande fête du judo arabe. En décembre 2010, l'Arabie Saoudite avait organisé à la Mecque ces championnats. J'ai été appréhendé par les présents qui m'interrogeaient sur les raisons de l'absence des représentants tunisiens. Le seul à y être présent a été... M. Hédi Mhirsi, président de la fédération tunisienne, accompagné de son... épouse. Aux frais de la princesse. Il est inutile de rappeler que M. Mhirsi n'a assisté à aucune compétition ni à aucune cérémonie. Cela suffit pour résumer l'état comateux du judo national où le clientélisme fait loi.