Dire que la vie scolaire doit se dérouler dans un cadre propice, c'est énoncer une évidence. Or, depuis longtemps, les différents intervenants engagés dans l'opération éducative n'avaient cessé de dénoncer des épiphénomènes de plus en plus étonnants et de plus en plus visibles. Cela va de l'indiscipline à l'irrespect en passant par toutes sortes d'incivilités et de violence. Il fallait tirer la sonnette d'alarme et réagir de la façon la plus appropriée. Certes il ne faut pas que les mesures soient répressives. Tout le monde en convient. Mais tout le monde est aussi d'accord pour que les moyens à utiliser pour endiguer le fléau soient adaptés, étudiés et fassent l'unanimité. On sait que toute communauté a besoin d'un strict nécessaire pour organiser la vie en groupe. D'où l'existence d'un règlement interne de nature à garantir un mode de vie déterminé. Tous les établissements scolaires ont ce règlement. Et, justement, ce document est remis aux élèves (et indirectement aux parents qui doivent le signer). Il suppose que chaque partie est au courant des règles du jeu et doit les respecter. Toute infraction appelle une sanction. Or, et dans la réalité, ces règles sont ignorées et ne sont nullement mises en pratique. Les contrevenants, pour une raison ou une autre, ne sont jamais inquiétés ou, tout au plus, sont-ils légèrement sermonnés. L'exemplarité de la sanction méritée n'existe plus. Des années auparavant, de nombreux élèves ont été victimes de sanctions très lourdes pour des actes dix fois inférieurs à ceux que commettent aujourd'hui certains élèves. La punition allait de l'exclusion définitive du lycée à celle de l'exclusion définitive de tous les lycées. Un tableau d'affichage devait publier ces «peines» et les porter à la connaissance de tous. Le rôle de ce qu'on appelait «le conseil de discipline» était central. Aujourd'hui on parle de «conseil de l'éducation». Une façon de souligner sa portée «éducative» et non disciplinaire. Les sentences étaient conformes à cette nouvelle appellation. La force de dissuasion fait désormais défaut. Ce conseil a été vidé, en quelque sorte, de sa substance. Il est vrai qu'il ne devait pas se transformer en tribunal pour juger des criminels. Mais, à tout le moins, donner l'impression qu'il y a des limites à ne pas dépasser. Commencer par le commencement Avant d'arriver à cette étape ultime qu'est le conseil, il faut épuiser toutes les autres ressources et essayer plusieurs méthodes. Actuellement de plus en plus de pays développés appellent au retour des bonnes vieilles méthodes d'antan pour faire régner l'ordre dans les écoles. C'est le cas, à titre d'exemple, de la Grande-Bretagne ou de la France (pour cette rentrée justement). Ces méthodes classiques semblent avoir fait leurs preuves. Si on se rappelle le port des tabliers, le rang devant les classes, le respect des horaires etc.… on constate clairement que ce sont des pratiques qui ont énormément apporté aux jeunes. Les anciennes générations doivent beaucoup à cette éducation. Qu'en est-il, aujourd'hui ? on ne peut pas dire que cela fait partie de la routine. La règle est tout à fait autre. Les élèves s'ingénient à faire exactement l'opposé de ce qu'ils sont censés faire. Par pure provocation, parfois ou par défi, souvent. Devenus eux-mêmes parents, les anciens élèves réclament un retour vers ce passé. Toutefois les données ne sont plus les mêmes il fallait ajuster le tir en conservant les grands axes. Le ministère de l'Education dispose d'un système disciplinaire vieux d'une vingtaine d'années. Il est important de le rénover en y introduisant les correctifs et améliorations nécessaires. Les mesures doivent commencer depuis le primaire. Apprendre les règles de bonne conduite est un travail à entreprendre très tôt et de manière dosée et intelligente. La tenue vestimentaire est fondamentale. Le port obligatoire du tablier dans l'enseignement de base pour les filles et les garçons (et au-delà pour les filles) reflète cette idée d'égalité et de communion sociale et culturelle entre les différents élèves. Mais par-dessus tout cette appartenance à un même espace et à une même communauté. Des écoles, à l'étranger, ont même adopté l'uniforme (en Europe et en Asie). Même des étudiants n'y échappent pas. Bien sûr, de telles mesures semblent formelles. Mais leur dimension est avant tout symbolique. Il est impératif de commencer par ces formalités pour entrer dans le vif du sujet.