Le 1er symposium scientifique «Med Mag Oliva 2012» ayant pour thème : «Productivité oléicole : défis du futur»— qui s'est déroulé récemment à Monastir — a réuni des experts en oléiculture, des chercheurs universitaires, des agriculteurs, des producteurs, des conditionneurs et des exportateurs venant d'Espagne, France, Italie, Grèce, Turquie, Liban, Libye, Algérie, Maroc, Tunisie… Mohamed Hammami, président du symposium et directeur du laboratoire de recherche sur la nutrition les aliments fonctionnels et la santé à la faculté de médecine de Monastir, a indiqué que ce symposium est organisé pour la première fois en Tunisie. Plusieurs objectifs sont visés par ce symposium. Il s'agit surtout de la promotion de l'huile d'olive en Tunisie à propos de la valorisation variétale, l'amélioration de la qualité, vu son impact sur la santé du citoyen (prévention des maladies cardio-vasculaires, de certains cancers et maladies dégénératives), la valorisation des sous-produits de l'olivier et leur transformation en substances bioactives et la promotion de l'huile d'olive biologique et de l'huile d'olive extra-vierge (HOEV)… Cette manifestation a comporté 120 communications orales et affichées, deux ateliers de formation ainsi qu'un workshop sur le secteur oléicole et les enjeux stratégiques en Tunisie. Ce workshop a été inauguré par M. Jean-Louis Barjol, drecteur exécutif du Conseil oléicole international (COI), qui a soutenu matériellement et moralement le symposium organisé pour la 1ère fois en Tunisie. Au cours de sa conférence portant sur «le printemps des huiles d'olive de Tunisie et son impact sur l'économie du pays», M. Philippe Juglar, directeur associé du cabinet «Agro-business consulting development» à Paris et président de l'Agence pour la valorisation des produits agricoles, a rappelé que la Tunisie est le 4e producteur mondial d'huile d'olive et le 3e exportateur mondial dans ce secteur. Malheureusement, la Tunisie exporte l'huile d'olive en vrac, notant aussi que «la qualité de l'huile d'olive tunisienne est reconnue par les professionnels internationaux».Mais les consommateurs européens et américains ne le savent pas car l'huile d'olive tunisienne parvient mélangée avec d'autres huiles d'olive de moindre qualité. Toute l'idée, a-t-il poursuivi, est de faire parvenir l'huile d'olive intégralement tunisienne aux consommateurs étrangers finaux. Cela permettra une révalorisation des exportations que l'on peut estimer à pas moins de 30%. C'est-à-dire que si l'huile en vrac s'exporte à un indice 100, la même huile conditionnée en Tunisie et portant l'indication huile tunisienne pourra se vendre aux alentours de l'indice 130. D'un autre côté, il estime que l'image de la Tunisie après la révolution est un vrai atout pour convaincre le consommateur européen de l'offre qualitative de l'huile d'olive tunisienne. «Cette labellisation collective de l'huile d'olive tunisienne exige des efforts constants et réguliers de la part de l'ensemble des professionnels ainsi qu'un regroupement de ceux-ci en une fédération interprofessionnelle», a-t-il conclu. Parmi les principales recommandations émises à la clôture du symposium, l'ont retient la promotion de l'huile d'olive extra-vierge, l'ancrage de la coopération entre les institutions universitaires et de recherche tunisiennes d'une part et les universités étrangères de l'autre, et ce, avec l'établissement de consortiums, la promotion du conditionnement de l'huile d'olive mono-variétale en Tunisie par la création de nouvelles unités de conditionnement, la nécessité urgente de fédérer les efforts des acteurs du secteur interprofessionnel par la création d'une fédération oléicole tunisienne…