Les masques ont fini par tomber et révéler la duplicité et le vrai visage des tenants du jusqu'au-boutisme religieux, appartenant à la mouvance intégriste. Ils ont beau cacher et dissimuler sous une fausse apparence leur haine du grand leader et père de la nation, Habib Bourguiba, rien n'y fait, le peuple tunisien les a à l'œil, surtout depuis la menace qui pèse sur les acquis de la femme tunisienne, consolidés par la promulgation du Code du statut personnel le 13 août 1956. Un acquis de taille, le premier du genre dans un pays arabe, désormais placé dans l'orbite du cyclone conservateur, ennemi du progrès. En cette date du 13 août 1956, la femme tunisienne, affranchie du carcan des anciennes coutumes qui entravaient sa liberté et perpétuaient son asservissement en la maintenant exclue de l'enseignement et à l'écart de la vie publique, a enfin retrouvé sa dignité avec Bourguiba, l'artisan de l'indépendance. Réduite à un état de dépendance absolue, le CSP l'a dotée d'un statut qui fixe légalement les garanties fondamentales du rôle qu'elle doit jouer désormais dans la société. Et les décennies de défiler et la femme de prouver par son engagement et sa volonté qu'elle est non seulement l'égale de l'homme en droits et en obligations mais aussi sa partenaire dans l'édification d'une société stable et ouverte sur la modernité. C'est précisément le moment choisi par les ennemis de la femme pour répandre une rumeur de plus en plus persistante faisant état d'un possible retour en arrière. La condition féminine est entrée dans une phase régressive. Les Nahdhaouis nous ont donné un avant-goût de leurs intentions et projets. Un plan minutieusement élaboré pour remettre les choses en place avec l'adoption de nouvelles mesures limitant les libertés féminines et gênant leur progression et leurs avancées. Par des moyens détournés, des obstacles viendraient heurter ou retarder leur marche vers la dignité. Désormais, la femme est acculée jusqu'à ses derniers retranchements. Elle est appelée à défendre bec et ongles ses acquis et à ne pas céder au désespoir. Sachant combien est délicate la situation, la femme se refuse de jouer les rôles secondaires qui la confinent à être le complément de l'homme. De nouveaux jalons sont posés pour la réduire au silence et étouffer sa voix. Où va donc le gouvernement. Entendu que par ces mesures prises à la dérobée et furtivement, il est sous-entendu qu'il veut cacher son incapacité à affronter les vrais problèmes. Combattre les idées de Bourguiba est sans issue pour ceux qui croient maintenant qu'ils auront gain de cause dans ce combat, tout simplement parce qu'ils ne parviendront jamais à effacer de nos cœurs le héros de l'Indépendance de la Tunisie quand bien même ils iraient jusqu'à détruire les symboles rappelant l'action de ce grand monsieur.