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Autopsie de la déroute gouvernementale
Quatre semaines de crise sociale aiguë
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 08 - 2012


Par Soufiane Ben Farhat
Les choses évoluent plutôt mal que bien pour l'alliance gouvernementale. La Troïka assiste à un effritement de son capital-confiance initial. Sa légitimité est ébranlée. Des pans entiers de la société tunisienne sont remontés contre elle.
L'été 2012 constitue une épreuve amère pour la Troïka. Pourtant des observateurs avertis l'avaient prédit il y a quelques mois. Ces mois-ci sont par essence problématiques. Mois de grande consommation, imbrication de Ramadan, de l'été et de la rentrée scolaire oblige. Les Tunisiens sont réputés pour y être cigales plutôt que fourmis.
Et puis le pouvoir en place n'a guère anticipé les choses. Pis, il s'est ingénié à élargir les fronts et la cible de l'attaque, là où le compromis devait être de mise. Et il a fini par mettre en branle toute une dynamique de confrontation multiforme. A ses dépens, risques et périls. Parce qu'il a réussi à concentrer contre lui toutes les forces de la contestation.
Aujourd'hui, c'est manifeste, le ver de la contestation sociale est dans le fruit. Cela est on ne peut plus évident. Les régions, les syndicalistes, les femmes et la frange des partis de la gauche radicale sont impliqués.
Les régions font depuis quelques mois du surplace dans le terreau lugubre de la mal-vie. Chômage, exclusion et déséquilibres régionaux n'en finissent pas d'exaspérer. Malgré les généreuses et stériles déclarations d'intention. Les coupures d'électricité et surtout d'eau en cette période caniculaire ont saigné les régions à blanc. De grandes villes côtières en ont subi également les affres. Leur réaction a été tranchante.
Les syndicats, démonisés à souhait dans le discours officiel, reviennent à la logique de confrontation, d'actions et de réactions contestataires. Par incidence, les partis de la gauche radicale ont été pris à partie dans le discours officiel en tant que «fauteurs de trouble». De leur côté, les femmes se sont massivement mobilisées pour contrer les velléités de remise en cause de leur statut de citoyennes à part entière dans le texte constitutionnel en gestation.
Du coup, la Tunisie s'est retrouvée brutalement dans une situation d'effervescence sociale. Chose bien étrange pour la saison. Rarement on a vu les Tunisiens se mobiliser durant l'été et le mois de Ramadan. La Troïka a trouvé les moyens pour les y obliger.
Toutefois, on remarque depuis deux ou trois jours un recadrage du discours et de l'action gouvernementale. On a l'impression que la Troïka recule. Ou ce qu'il en reste. Parce que, franchement, c'est devenu l'affaire du seul parti Ennahdha. Les deux autres partis de l'alliance gouvernementale s'en démarquent. Ils se sont plutôt tus, certes. Mais seule Ennahdha est montée au charbon tant dans la justification de la répression des mouvements contestataires que dans la diabolisation de leurs acteurs et instigateurs.
En fin de compte, le gouvernement a reculé. Il semble privilégier la temporisation au lieu et place de la surenchère initiale. La relaxe, hier, des syndicalistes arrêtés à Sfax ou des manifestants écroués à Sidi Bouzid, Thyna et ailleurs en est une illustration. A l'Assemblée constituante, les constituants d'Ennahdha tendent à arrondir les angles dans leurs prises de position de ces deux derniers jours.
Les adversaires du jour du gouvernement jubilent. Ils affichent la reculade gouvernementale comme un trophée. En face, on se tait tout en arborant une mine contrite.
L'étude minutieuse des événements des quatre dernières semaines est judicieuse. Elle en dit long sur la dégénérescence de la dynamique des groupes. Le début de la crise de l'eau et du renchérissement brutal des denrées alimentaires a été mal géré. L'arrogance du discours officiel a jeté de l'huile sur le feu. Et le brasier de la contestation s'est propagé comme feu de brousse. Pour atterrir enfin à Sidi Bouzid, bastion de la Révolution tunisienne, et à Sfax, haut-lieu de l'action syndicale depuis 1947. Tous les ingrédients de la déroute gouvernementale à brève échéance en somme.
Maintenant, chacun va tirer les leçons, reconsidérer le ban et l'arrière-ban. Pour une nouvelle accalmie durable ou un intermède entre deux rounds ? On verra bien.


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