L'actuel Bureau fédéral a battu tous les records d'échecs du football tunisien Ce que certains «illusionnistes» ou, si vous voulez, «faussaires» de notre football, ont tout tenté pour faire oublier à des Tunisiens qui n'ont plus la mémoire si courte, c'est que c'est bel et bien le 7 septembre dernier à Radès que le énième scandale du football tunisien s'est consommé. Ce jour-là, à peine deux mille cinq cents Tunisiens ont daigné faire le déplacement dans l'arène de la banlieue sud de Tunis, l'écrasante majorité des Tunisiens ayant préféré rester chez eux, à suivre sans passion et sans illusion aucune un insoutenable Tunisie-Cap-Vert. Défaite par deux à zéro dans notre fief face à un quatrième couteau africain alors qu'un nul pouvait nous qualifier. Du jamais vu! Puis il y a eu cette réserve «amie», cette seconde chance, ce nouveau bras-de-fer imposé par un président de la fédération, éduqué à l'école que tout le monde sait, au ministre des Sports pour un objectif que personne n'ignorait : si la Tunisie passe face au Cameroun, ce sera le mérite de la FTF et de son président qui auront tout fait pour que cette équipe de Tunisie aille jusqu'au bout. En cas d'échec, ne cherchons pas ailleurs le responsable. Le ministre, bien sûr. Le ministère a, comme à son habitude, tout offert : l'avion, le séjour, etc. Il fallait alors lui tendre un autre piège : ramener Camus et Nater et exiger leur naturalisation immédiate (au fait, à quoi ont servi ces deux joueurs à Yaoundé?!). Course contre la montre et naturalisation en moins de 48 heures de ces deux joueurs, à la grande déception du président de la FTF qui croyait tenir là la preuve de la... «mauvaise foi de l'autorité de tutelle et de son acharnement à faire échec à l'équipe nationale». Malheureusement pour celle-ci, heureusement pour l'éthique et pour la vérité, Yaoundé est venu mettre fin au énième complot de Wadii Al Jary qui a pris le soin de se lier à un autre ennemi juré du ministre qu'il a gracieusement invité au Cameroun. On peut vous assurer que nos deux compères avaient leurs visages des mauvais jours à l'arrivée de l'avion en provenance du Cameroun... Par ailleurs, un petit rappel de l'histoire et des chiffres est nécessaire pour prouver deux petites choses. D'abord, que nous ne sommes pas dans le procès d'intention mais les statistiques et les résultats de l'ère Wadii Al Jary sont calamiteux pour notre football et jamais vérifiés dans l'histoire, pourtant longue de notre sport-roi. Voyez plutôt. Le 10 mai 2010, on intronisait le bureau fédéral de Ali Hafsi et on y retrouvait, déjà, l'actuel président de la FTF en tant que président de la commission des équipes nationales. Une aberration que nous avions dénoncée à l'époque. Un obscur médecin à la tête d'une commission censée être technique, donc présidée par des spécialistes, des enfants de la balle. Résultats? Les voici. Elimination de la Coupe du monde en Afrique du Sud suite à la défaite 0-1 face au Mozambique à Maputo. Du jamais vu! CAN 2010 en Angola. Eliminés au 1er tour de la phase finale suite à 3 nuls face au Gabon, la Zambie et le Cameroun. Comme par enchantement, nous retrouvons ce même Wadii Al Jary président la FTF suite aux élections de mai 2012 (merci messieurs les présidents des clubs pour ce cadeau empoisonné). Son bilan ainsi que celui de certains de l'ancien bureau qui l'accompagnent vont ultérieurement sérieusement s'alourdir. CAN 2013 Afrique du Sud. Elimination au 1er tour de la phase finale. CHAN 2014 (dont la Tunisie est le tenant) sortis au tour éliminatoire par le Maroc. Coupe du monde 2014 Brésil. Doublement éliminés. D'abord par le Cap-Vert, puis par le Cameroun. Entretemps, ce bureau fédéral a déjà consommé 3 sélectionneurs nationaux et bientôt un quatrième. Et la liste promet d'être encore longue. En sélectionneurs et en... échecs. Pour ce bureau fédéral, qui impose aux sélectionneurs un contrat à objectifs et qui les met à la porte au premier échec, il est tout de même paradoxal qu'il continue à s'accrocher au poste et n'a pas présenté une démission collective. Pour leur part, les présidents des clubs continuent à pratiquer la politique de l'autruche et à maintenir leur confiance à un bureau qui a laissé la compétition locale se transformer en une véritable mascarade. Ce même bureau fédéral qui continue à faire confiance au directeur technique des équipes nationales, à recruter des conseillers qu'il vaut mieux avoir avec que contre et à racketter le ministère de la Jeunesse et des Sports (donc le contribuable tunisien) pour les résultats qu'on sait. Et dire que ce bureau fédéral en a encore jusqu'en mai 2016, soit encore pour deux ans et demi, soit le temps de nous éliminer de la prochaine coupe d'Afrique 2015 et de préparer l'élimination à la prochaine Coupe du monde 2018. Epuisée la réserve camerounaise, la FTF est aujourd'hui face à son bilan accablant, isolée, pointée du doigt, rejetée par tous. Et dans ce bilan calamiteux, il n'y a malheureusement pas que les résultats, mais aussi les pratiques. Celles des joueurs en équipe nationale, celles qui prévalent dans notre football, celles des arbitres et celles qui régissent, aujourd'hui, les relations entre la FTF et le ministère. Explosif!