Cette ligne s'est transformée en zone de non-droit. Des jeunes incontrôlés se permettent tout en toute impunité. Les banlieusards ont peur que leur train ne devienne, totalement, le fief des délinquants et des bandits La prestigieuse ligne TGM n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle n'est plus considérée comme une ligne sûre pour les voyageurs. Les banlieusards, à leur corps défendant, sont contraints de l'emprunter pour rejoindre leurs lieux de travail dans la capitale. Ils sont, alors, victimes de bandes de jeunes qui prennent possession des rames et font ce que bon leur semble sans être inquiétés le moins du monde. Mais personne ne peut réagir. La peur au ventre, beaucoup de familles utilisent ce moyen de transport. Ils ne savent pas ce qui peut leur arriver en cours de parcours. Les risques sont énormes. Les rixes et les bagarres sont courantes entre groupes rivaux. Tout au long de l'année scolaire, ce sont les élèves des établissements riverains qui sont les maîtres des lieux. Tout leur est permis. Des actes de dégradation quotidiens sont commis dans les trains et les stations, au vu de tous. D'ailleurs, les travaux en cours ne bénéficient d'aucune protection. Les installations électriques (boîtes de dérivation ou autres sont montés de façon ordinaire sans mesures antivol ou anti-vandalisme). Dans les voitures, ce sont les passagers qui sont, souvent, pris entre deux feux et sont même agressés au milieu des « combats » qui se déclenchent de temps à autre. Les conditions de déplacement ne sont plus dignes des passagers ordinaires. Les habitués de cette ligne ne supportent plus d'être livrés aux mains de bandits violents et qui agissent sans se soucier des gens qui sont dans le train. Ces jeunes sont prêts à des représailles dès qu'il y a une opposition de la part d'un des voyageurs. Immédiatement, la personne concernée est prise à partie par l'ensemble des individus qui perturbent les voyages. Zone de non-droit ? En été, c'est pire. Ce train-squelette (toutes les vitres sont brisées) se transforme en arène de cirque. Tout le trajet est marqué par des actes faisant fi de toutes les normes de bienséance, des cris et des vociférations fusent de tous les côtés, des acrobaties dangereuses sont accomplies à l'intérieur et à l'extérieur des rames, les portes ne servent plus : elles sont toujours tenues par des énergumènes qui les empêchent de se fermer. Les habitants de la banlieue nord sont en colère et ne veulent plus vivre des scènes cauchemardesques à chacun de leurs voyages. Pour eux, cette ligne est devenue comme une ligne située dans une zone de non-droit. Ces hordes qui envahissent les voitures doivent être empêchées de nuire aux passagers ordinaires. Les contrôles sporadiques et limités n'ont rien donné. Ce sont des opérations coup de poing bien ciblées qui pourraient contribuer à atténuer ce phénomène. Des sanctions exemplaires doivent être prises contre les fauteurs. C'est une lutte sans merci qui doit être déclenchée contre ces jeunes qui se permettent tout, croyant rester impunis éternellement. Il est nécessaire de prendre les choses au sérieux et de réagir pour rassurer les gens et réhabiliter cette ligne avant qu'il ne soit trop tard. L'arrivée de nouvelles rames serait compromise si rien n'est tenté dès maintenant. Ce qui se passe, aujourd'hui, n'aurait pu atteindre les proportions qu'on voit si des mesures adéquates avaient été prises en temps opportun. Mais le laxisme de plusieurs années a laissé pourrir la situation. Et cela s'aggrave de jour en jour. Ce qu'il faudrait, ce n'est pas des contrôles à la descente ou à la montée des trains. C'est plutôt des interventions musclées (oui, il ne faut pas avoir peur des mots) à l'intérieur des voitures et sur le tronçon La Goulette-TGM. Les sanctions doivent être lourdes : condamner les jeunes à accomplir des travaux d'utilité publique et imposer de lourdes contraventions... Des mesures spéciales sont à étudier dans le cadre d'une cellule de crise pour arrêter le fléau. On ne comprend pas pourquoi les responsables de cette ligne n'ont pas bougé. N'importe quel voyageur peut être victime un jour ou l'autre si l'envie lui prend d'emprunter cette ligne. Une scène comme celle qui est arrivée le 9 juin 2014 aux alentours de 18h15 peut illustrer ces propos. Les faits paraissent, d'abord, anodins. Un groupe de jeunes (filles et garçons entre 17-20 ans) sont installés dans le train et discutent. Tout à coup, une dispute éclate, au niveau de la station du Kram, et les coups de poing et de pied partent de tous les côtés. Le reste des passagers ne sont pas épargnés. Ils sont bousculés. Ils reçoivent aussi des coups perdus. A la station Kheireddine, d'autres jeunes appelés à la rescousse par téléphone attendent. Lorsque le train s'arrête, ils montent à leur tour et une bagarre plus grande commence. Beaucoup de voyageurs descendent. Ils prennent le train suivant. Ils ne sont pas au bout de leurs peines. Dans ce train, une autre meute de jeunes était déjà à l'œuvre : chants, danses, gesticulations, vacarme insupportable... Un jeune, presque en transe, descend à chaque station pour monter une brique (des travaux de construction sont en effet en cours dans les stations) et des poignées de gros cailloux. Un voyageur qui leur reproche ces agissements reçoit... une brique alors qu'il quittait le quai ! La torture des passagers va continuer jusqu'à Tunis. L'individu, de 16 ans environ, va poursuivre la mascarade en larguant les briques tout au long du trajet. De paisibles pêcheurs le long du canal vont recevoir les cailloux jetés à partir du train. Tous ceux qui étaient à bord de cette ligne priaient pour que tout ne dégénère pas avant l'arrivée à destination. A Tunis, tout le monde descend. Ces loubards partent bruyamment sans la moindre peur ni crainte d'être arrêtés ou interrogés. Direction les lignes du métro pour une deuxième partie de la série de terreur.