Par M'hamed JAIBI Malgré un lancement solennel le 23 juin, l'opération des inscriptions sur les listes électorales bat de l'aile, ne présageant rien de bon pour l'accomplissement de sa noble tâche : une participation populaire massive aux premières élections de la deuxième République. La lenteur des inscriptions, unanimement décriée, semble masquer mille et une questions méritant des réponses sérieuses et urgentes. Et il ne s'agit nullement ici de laisser se développer une malvenue polémique partisane émaillée d'accusations croisées risquant de préparer, à terme, les conditions d'une catastrophique mise en cause de la crédibilité des prochaines élections, assise irremplaçable du nouveau régime politique. Il est donc essentiel que la classe politique et associative se donne pour tâche de sauver la mise par des décisions constructives consensuelles, autour de la nouvelle Isie. Ces décisions doivent être des réponses concrètes et rapides à toutes les critiques formulées, y compris concernant l'inscription à l'étranger. Il est important, tout d'abord, de se rendre compte qu'il serait suicidaire de se contenter d'un mois d'inscription en plein Ramadan, sous des températures caniculaires. Comme il est vital d'expliquer clairement et simplement qui doit s'inscrire de zéro, et qui doit simplement s'assurer qu'il est inscrit depuis la veille des élections de 2011, et en prendre décharge écrite (avec possibilité de changer de centre de vote). En rappelant à tous ceux qui avaient voté sans s'inscrire au préalable, qu'ils doivent le faire impérativement cette fois-ci s'ils veulent voter. Autre anomalie constatée sur le terrain, et qui doit être vite corrigée, la tendance des différents partis à vouloir mobiliser pour l'inscription les seuls citoyens qui sont acquis à leurs couleurs. Les intentions de vote sont, en fait, très mouvantes et les stratégies électorales peuvent réserver de grandes surprises dans ce domaine où rien n'est acquis ou définitif. En outre, se pose un impératif patriotique : les prochaines élections doivent mettre en branle une nouvelle étape historique de la vie de notre pays, celle de la démocratie pluraliste institutionnelle. Il est important que l'adhésion populaire y soit à la mesure de la massive contestation qui a mis fin à l'ancien régime. Afin d'ouvrir les portes de l'espoir en fermant définitivement celles de la dictature, de l'intégrisme et du terrorisme.