Du travail reste à faire pour améliorer la qualité des services au sein des hôtels et embellir l'environnement extérieur afin d'attirer et de fidéliser les touristes Le secteur hôtelier constitue le pilier du tourisme tunisien et accapare une bonne partie du séjour des touristes qui visitent notre pays. Or, il s'est avéré que les services fournis dans certains établissements hôteliers sont en deçà des attentes. Pourtant, les promoteurs du secteur dépensent annuellement des sommes faramineuses pour la formation continue des agents chargés de l'accueil, de la restauration et de l'animation. L'objectif fixé est de se conformer aux normes de qualité pour fidéliser les anciens et nouveaux clients et d'en attirer d'autres. Les exigences des clients ne sont pas les mêmes. Provenant de différents pays européens, arabes et africains, les clients ont des cultures, des habitudes et des besoins différents. C'est à l'hôtelier de savoir offrir les programmes d'animation les plus adaptés à chaque type de clientèle. Certains hôteliers font fi de ce petit détail —qui a pourtant un impact important sur la qualité du séjour— et offrent toujours le même programme à tous les clients quelle que soit leur nationalité. Certains touristes passent le plus clair de leur temps dans l'hôtel compte tenu de l'absence d'un programme intéressant répondant à leurs attentes. Les night clubs et les salles de jeux sont ainsi les lieux les plus fréquentés pour passer un temps de loisirs anodin. Pourtant, la Tunisie dispose de ressources naturelles et de vestiges historiques dans plusieurs régions, qui peuvent intéresser les touristes provenant de l'Europe. Des excursions par bus à Dougga, Médenine, Tozeur, Ain Draham constitueraient un programme de très bonne qualité surtout si l'on prévoit des repas sous les tentes et une animation en plein air avec visite des souks et des ateliers d'artisanat. Des séjours bien planifiés Les touristes sont attachés aux us et coutumes locales et veulent découvrir les modes de vie des habitants et discuter avec eux. Encore faut-il que la sécurité soit bien établie pour éviter certains inconvénients enregistrés de temps à autre comme, à titre d'exemple, le vol, les agressions et l'arnaque de certains commerçants qui affichent un prix fort pour les touristes. La propreté de la ville ou du village à visiter compte beaucoup dans la réussite du séjour touristique. Actuellement, plusieurs villes tunisiennes comme le site de Djerba souffrent d'un encombrement des déchets, ce qui nuit aux touristes obligés de sentir des odeurs nauséabondes et de voir un paysage pollué et désagréable. D'où l'importance de la coordination entre les différentes parties prenantes dont les responsables de l'administration publique, des communes et des hôtels pour préserver la propreté des villes et renforcer l'aspect esthétique et la verdure. Les citoyens et les représentants de la société civile doivent avoir leur mot à dire également dans la mise en place des projets d'embellissement et de propreté dans les zones touristiques. Il ne suffit pas, en effet, de bâtir des hôtels aussi somptueux soient-ils pour relancer l'activité touristique mais de s'occuper davantage de l'espace extérieur qui doit être séduisant et bien protégé. Certains hôtels effectuent des sondages pour connaître les avis et les observations des clients après leur séjour. Des formulaires comportant un certain nombre de questions sont ainsi distribués dans chaque chambre. Sur la base des réponses reçues, les hôteliers essayent d'améliorer la qualité des services et de préparer des programmes adaptés aux besoins des clients. Le tourisme intérieur a, de son côté, ses spécificités qu'il faut prendre en considération. Les Tunisiens réservent, généralement, leur chambre d'hôtel à la dernière minute. Ils n'ont pas encore l'habitude de prévoir leurs vacances dans un hôtel des mois à l'avance, ce qui constitue un problème pour l'hôtelier qui n'arrive pas parfois, en haute saison notamment, à leur trouver une chambre vacante. Le comportement du touriste tunisien et maghrébin est également différent de celui du touriste européen. Pendant, les vacances, les touristes tunisiens, dans leur majorité du moins, veulent avoir accès tout le temps à la piscine, prennent leur repas à n'importe quel moment de la journée, restent de longs moments dans leur chambre. L'hôtelier doit savoir s'adapter à cet emploi du temps. D'ailleurs, plusieurs Tunisiens préfèrent louer des chambres de vacances meublées pour être à l'aise et ne pas se conformer à un règlement précis. Mais la formation continue des ressources humaines travaillant dans les hôtels demeure un impératif pour améliorer constamment la qualité des services et répondre à toutes les exigences des clients quelle que soit leur nationalité. L'agent doit être toujours disponible et accueillant pour inciter les touristes à revenir. De plus, les équipements nécessaires de loisirs et de communication – comme Internet – doivent être disponibles gratuitement et en nombre suffisant pour permettre aux clients de communiquer à distance, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui dans tous les hôtels.