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Que pourraient apporter les BRICS aux pays du printemps arabe?
Publié dans Leaders le 09 - 04 - 2013

Les 26 et 27 mars derniers, se sont réunis à Durban en Afrique du Sud, les cinq pays émergents formant les BRICS: Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Le sommet de cette année, le cinquième depuis la création du groupe en 2009, a une connotation particulière puisqu'il est placé sous le signe du lancement de la banque de développement des BRICS, pour le financement des infrastructures de ces pays et pour apporter une alternative à l'ordre économique imposé jusque-là par le FMI et la Banque Mondiale.
Les BRICS, un nouvel acteur de l'ordre global…
L'idée de former un groupe de pays émergents, les BRIC dans un premier temps, a commencé à germer dès le début des années 2000 et s'est finalement concrétisée en 2009 par la réunion du Brésil, de la Chine, de l'Inde et de la Russie lors du sommet de Iekaterinbourg. L'Afrique du Sud a rejoint le groupe en 2011 et ce dernier est depuis, connu sous l'acronyme "BRICS". Ce sont des pays, certes très différents de par leur structure et leur poids économique, mais leur regroupement s'insère dans la volonté de favoriser l'émergence d'un nouvel équilibre économique mondial.

Les BRICS, ce sont plus de 11200 milliards de dollars de PIB en 2011 et une population de 3 milliards d'habitants. Ils représenteraient environ 40% de la population mondiale et assureraient plus de 25% des richesses mondiales créées (en termes de PIB), contre 10% en 2001. On prévoit que leur participation au PIB mondial sera environ de 40% en 2025! Ils assurent enfin, à eux cinq, les deux-tiers de la croissance économique mondiale.

Ces chiffres traduisent clairement la montée en puissance de ces pays, autrefois qualifiés de "pays en développement" et aujourd'hui représentant un poids certain dans l'économie mondiale. Leur volonté de créer une banque de développement Sud-Sud va dans le sens de ce qui a toujours été leur credo jusque-là: le refus de l'hégémonie euro-américaine et de la mainmise des institutions internationales traditionnelles dans le financement de l'économie mondiale.

Aujourd'hui certes, le projet de Banque des BRICS peine à voir le jour, mais il avance. L'idée est de doter la banque d'un capital de 50 milliards de dollars répartis entre les cinq pays, mais les discussions butent sur le mode de répartition: les pays membres devraient-ils participer de manière équitable (10 milliards par pays) ou au prorata de leur poids économique (auquel cas la Chine mettrait la plus grosse participation)? Les discussions butent également sur le lieu d'accueil du siège principal de la Banque…

Malgré tout, la montée en puissance de ces pays reflète l'émergence d'un nouvel ordre mondial qui invite à une nouvelle gouvernance mondiale, laquelle semble avoir déjà commencé avec le G20. Elle invite également à se pencher sérieusement sur ce que pourrait représenter d'un point de vue économique, ce groupe de pays pour la région Afrique du Nord et en particulier pour les pays du Printemps Arabe.
Quel profit tirer pour les pays du Printemps Arabe?...
Il est clair qu'aujourd'hui notre région est largement tributaire des échanges commerciaux avec notre partenaire traditionnel, l'Europe. A titre d'exemple, plus de 72% des exportations tunisiennes sont destinées à l'Europe et sont dominées par des produits à faible valeur ajoutée et intensifs en main d'œuvre peu qualifiée. Le degré de sophistication de notre panier d'exportations a très peu évolué durant les dix dernières années.

Aujourd'hui plusieurs arguments militent en faveur d'un rééquilibrage de notre politique à l'international et d'une diversification de nos partenaires commerciaux. D'abord, l'Europe est économiquement en panne, ce qui rend aléatoire la possibilité d'un redémarrage de nos économies grâce à la "machine" européenne.

Par ailleurs, les BRICS ont non seulement enregistré de forts taux de croissance ces dernières années, mais ils ont su s'ouvrir sur les nouvelles technologies. Cela pourrait être profitable pour la restructuration de nos économies (notamment de nos industries) et la montée en gamme de nos exportations.

Jusque-là, un très faible volume d'échanges commerciaux nous liait aux BRICS: à peine plus de 3% de nos exportations en 2009 sont destinées à ces pays. Une étude récente de la Banque Africaine de Développement a mis en évidence la nécessité de diversifier notre panier d'exportations et d'en améliorer le degré de sophistication pour espérer atteindre des paliers de croissance plus élevés et surtout à relever le défi de la réduction de la pauvreté. Cela rentre dans le cadre d'une transformation structurelle de l'économie et l'engagement dans de nouvelles activités à plus forte valeur ajoutée donc génératrice d'une croissance économique davantage tirée par les gains de productivité. Il s'agit par exemple des industries dans les nouvelles technologies, une plus grande montée en filières dans les industries mécaniques et électriques et bien d'autres niches dans lesquelles nos entreprises détiennent déjà un savoir-faire important et qui ne demande qu'à être exploité.

En réfléchissant donc à notre nouveau modèle de développement économique, il est important de repenser notre insertion internationale et de prendre en considération à la fois l'émergence des BRICS et la coopération économique avec eux. Certes, l'Europe et les autres partenaires traditionnels restent des acteurs importants dans nos échanges commerciaux. Cependant, la diversification de nos relations sera nécessaire pour rééquilibrer les locomotives de notre croissance économique. Il serait donc temps de songer à nous orienter vers ces nouveaux marchés et de chercher à renforcer nos relations commerciales avec ces nouvelles puissances montantes de l'économie mondiale.

Asma Bouraoui Khouja, Universitaire

(1) BAD (2012), Etude comparative sur les politiques d'exportations de l'Egypte, du Maroc, de la Tunisie et de la Corée du Sud.
Tags : BRICS: Brésil Russie Inde Chine Afrique du Sud Tunisie BAD


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