- Le conflit entre le ministère de l'Education et la Fédération syndicale de l'enseignement secondaire ne cesse de s'aggraver, avec comme otages les élèves et les parents qui ne savent plus à quel saint se vouer, afin que les écoliers puissent reprendre les cours dans la sérénité, bien que les dégâts sont, déjà immenses et que les élèves sont dégoûtés des études et des enseignants qui ne sont plus aussi respectés que dans le passé. La crise de l'enseignement secondaire a pris une grande ampleur et les posts publiés sur le net sont tellement indignes qu'on se demande comment ces personnes à qui on a confié sont d'une telle bassesse. Entretemps, le gouvernement cherche à appliquer la politique du bras-de-fer, en engageant une escalade qu'il croit pouvoir gagner... mais cela risque de porter, encore, du tort à ces élèves qui n'ont pas pu accéder à leurs notes du premier semestre et qui risquent, malgré toutes les affirmations, d'être confrontés à une année blanche ou, dans les meilleurs des cas, à une décision du gouvernement de les faire accéder automatiquement aux classes supérieures, avec tous les dégâts que cela peut engendrer. Comme pour le secteur du phosphate, le chef du gouvernement Youssef Chahed a voulu pratiquer la main de fer, en accordant au ministre de l'Education carte blanche pour régler ce problème. En face, le secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire, LassaadYacoubi croit qu'il peut avoir, aussi facilement, la tête du ministre, comme il l'avait fait pour l'ancien ministre de l'Education, NéjiJalloul. Mais, tout le monde sait que, quel que soit le futur occupant de ce poste, l'Etat que Yacoubi est en train de bafouer ne peut pas satisfaire des revendications aussi irréalistes et impossibles à réaliser. La politisation de cette affaire n'est plus un secret pour personne et LassaadYacoubi, en tant partisan de la gauche ne laisse pas la place au compromis. Dans un discours prononcé devant une foule de professeurs, amenés de toutes les régions, avec un coût assez consistant pour la centrale syndicale, à la place Mohamed Ali à Tunis, le secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire a déclaré que «le ministre de l'Education pratique la politique de la terre brûlée», estimant que l'autorité de tutelle veut discréditer la décision relative à la non remise des notes. Yaacoubi a appelé les parents d'élèves à ne pas s'inquiéter pour leurs enfants, précisant que la présence massive des professeurs devant le siège de la centrale syndicale est un message destiné au ministre qui appartient à l'ancien régime, alors que de pareils arguments ne sont plus de mise et qu'il doit chercher, ailleurs, pour convaincre. Il a, à cette occasion, réitéré que le syndicat de l'enseignement poursuivra son militantisme afin de défense l'école publique et les droits des enseignants. Lors de ce rassemblement, les protestataires ont scandé des slogans appelant notamment à mettre en œuvre l'accord du 21 octobre 2011 qui prévoit la classification du métier de l'enseignant parmi les métiers pénibles. Des pancartes hostiles à la politique du ministère de l'Education ont été également brandies lors de ce mouvement. Ce rassemblement était précédé par un mouvement de protestation devant le siège du ministère de l'Education. Maintenant, ministère et syndicat sont dos au mur et si l'UGTT veut la tête de Youssef Chahed ou de quelques autres ministres, ce n'est pas de cette manière qu'elle peut l'obtenir. Tout le monde doit faire son mea culpa, afin de permettre aux enfants de la Tunisie d'avoir un enseignement conforme à ce qu'il était, depuis les premières années de l'indépendance et qui a permis au pays d'exporter ses compétences, partout dans le monde. Honte à ceux qui veulent faire le contraire... parce que le peuple tunisien en a assez de tous les errements.