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Numéros verts … et délateurs daltoniens !
Publié dans Le Temps le 06 - 06 - 2020

On ne fait que parler des moyens de lutte contre la corruption que ce soit au niveau des responsables de l'Etat , ou des instances gouvernementales telles que l'instance de lutte contre la corruption (INLUCC) ainsi que les associations de défense des droits humains.
Si la volonté y est, en apparence, les moyens ne sont pas du tout efficaces car on est en train de ressasser les mêmes processus, à savoir des dossiers qui sont transmis à l'INLUCC et dont la plupart finissent par tomber aux oubliettes. C'est le mot car les dossiers en instance qui restent sans issue ce sont des dossiers qu'on oublie. Quoique parfois, et subitement il y a des dossiers qui refont surface, à la suite d'un événement politique quelconque, ou pour détourner l'opinion publique sur un événement plus grave.
Que fait l'INLUCC ?
L'INLUCC est, en principe, juridiquement compétente afin de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour parvenir à la connaissance de la vérité.
Hélas, jusque-là elle n'a fait que des constats en disant qu'elle a transmis des dossiers aux instances judiciaires compétentes, mais que rien n'a été fait à ce niveau. Son rôle n'est pas de lancer des alertes ou des cris d'alarme. Il consiste à agir en vertu des prérogatives que lui a conférées la loi.
Entre temps on apprend, chaque fois, que des opérations de malversations ont été commises au sein de l'administration par de hauts commis de l'Etat.
Le citoyen est maintenant habitué à entendre ce genre d'informations, qui ne font que nuire davantage à l'économie nationale. Sans parler du marché parallèle et des opérations de contrebandes, dont les auteurs c'est-à-dire les gros bonnets de trafic tout azimut, ne sont nullement inquiétés. De temps en temps un homme de paille est arrêté, et la marchandise est saisie. Mais l'affaire, prise dans les méandres de la procédure, peut s'éterniser et du côté de l'opinion publique on ne connait jamais la vérité. Secret de l'instruction oblige.
Mais Toutefois aussi bien ces petites opérations, que celles qui sont accomplies en hauts lieux et dans lesquelles, parfois, certains responsables sont impliqués, ne sont pas signalées immédiatement par l'INLUC qui prend son temps pour demander à qui de droit, s'il est opportun ou pas de faire connaître tel ou tel évènement au public.
Les journalistes d'investigation ne parviennent pas toujours à la connaissance de la vérité, sans compter le risque de fausses nouvelles dans lequel ils peuvent tomber. Alors que des manœuvres inimaginables sont mises en application pour cacher la vérité par des complices ou des détracteurs.
Encore un numéro vert !
Le ministère des Domaines de l'Etat et des affaires foncières, a fait paraître dernièrement sur sa page officielle, qu'un numéro vert est mis à la disposition des dénonciateurs, pendant les horaires administratifs. Il a précisé par ailleurs que depuis 2019, « 120 opérations de dénonciation de dépassements ont visé le Domaine de l'Etat. C'est encore une autre pilule pour occuper l'opinion publique ! Car il y a eu déjà des numéros verts à l'effet de dénoncer les opérations de corruption, mais qui n'ont été nullement efficaces et souvent non-fonctionnels.
Quid cependant des dénonciateurs ? Car il est nécessaire de vérifier la véracité de leurs allégations. Par ailleurs quelle a été l'issue de ces 120 opérations ? Le numéro vert qui est un numéro gratuit bien sûr, encourage davantage à une délation qui n'est pas toujours fondée.
Et de toutes les manières c'est au juge de trancher. En l'occurrence, et si le délateur s'avère un menteur, il est doublement puni : pour dénonciation calomnieuse et il peut être condamné par le juge à dédommager la victime.
Et la justice dans tout cela ?
Jusque-là il n'y pas de jurisprudence en la matière car il n'y a pas d'affaires de corruption provenant de délation. Bien plus, certains délateurs ce sont trouvés impliqués pour dénonciation calomnieuse, ayant été incapables de rapporter la preuve tangible de la véracité de ce qu'ils ont avancé.
En tout état de cause les grosses affaires de corruption semblent jusque-là échapper aussi bien au contrôle des autorités, ainsi qu'à celui de la justice.
Une affaire de trafic
de patrimoine
A titre d'exemple cette affaire à laquelle on s'est aperçu in extrémis : Une collection d'un dignitaire Tunisien de la Cour beylicale, avec un ensemble de documents, ouvrages, souvenirs historiques et garde-robe ayant appartenu à un Gaied (Gouverneur) de Kairouan, de Nabeul, et de Beja, puis ministre de la Plume, allait être mise en vente aux enchères. Les objets ont été conservés par sa descendance, ainsi que des objets précieux dont des manuscrits du Saint Coran, et des insignes de décorations datant de 1860, sont passés entre les mailles du filet du contrôle douanier. Ces objets qui font partie de notre patrimoine étaient mis à la vente aux enchères à l'hôtel Drouot à Paris, pour le 11 juin 2020.
Heureusement ils ont été finalement retirés de la vente et récupérés par l'Etat tunisien.
Par quel miracle ces objets ont pu être transportés jusqu'à Paris ? Où étaient les douaniers et les contrôleurs de police de la frontière ? Ne peut-on pas soupçonner une complicité en haut lieu ?
Jusque-là, on ne sait pas encore quelle suite sera réservée à cette affaire de grand trafic.
Les délateurs complices ?
Quel numéro vert aurait pu empêcher le transport de ces objets hors de notre frontière. Dans ce cas les délateurs deviennent plutôt daltoniens.
En réalité, il est grand temps d'utiliser les grands moyens, sans compter sur les délateurs, qui peuvent être dans certains cas des complices. Et sans compter également sur l'INLUCC, qui n'a pas à ce jour avancé d'un Iota, en se contentant de lancer des cris d'alarme sans avoir pris des résolutions efficaces.
Une plus grande diligence est nécessaire, en menant des investigations à titre préventif, et en faisant impliquer davantage la justice, ne serait-ce que dans certains dossiers qui traînent, pour des raisons d'immunité parlementaire et disons-le d'intérêts politiques qui l'emportent sur l'intérêt général.
L'INLUCC est comme un bateau ivre et la pilule du numéro vert qu'on nous sort à chaque fois est périmée. !


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