L'histoire commença par un accident de la circulation survenu en France, et qui se solda par le décès de la victime, un quinquagénaire, qui y résidait avec sa femme et ses enfants. Ces derniers rentrèrent au pays afin d'accomplir les formalités funéraires à la région natale du défunt, où il fut inhumé. Quelques jours plus tard, le fils aîné, demanda procuration à son grand père, afin de pouvoir passer la transaction avec la compagnie d'assurance en France, en ses lieu et place. Le grand père faisant partie légalement des héritiers, n'opposa pas de refus à son petit-fils qui voulait lui épargner le déplacement et agir dans son intérêt ainsi que dans celui de toute la famille. Aussi, le jeune homme fit-il appel à un notaire afin de dresser l'acte de procuration que signa le grand père tout confiant. Cependant, et quelque temps plus tard, ce dernier fut atterré en apprenant que son petit-fils a vendu en vertu de la procuration en question, un terrain de cinq hectares lui appartenant, en contrepartie de la somme de 25 mille dinars. La vente a été conclue au profit de la mère du jeune homme. Ce fut du moins la version du grand-père qui déposa une plainte pour abus de confiance, contre son petit-fils, en affirmant que l'objet de la procuration qu'il signa concernait uniquement la transaction auprès de la compagnie d'assurance concernant l'accident mortel de son fils. Or la procuration en vertu de laquelle avait agi l'accusé, était générale et conférait à celui-ci le droit d'agir en son nom, en tout acte et à le représenter à n'importe quelle occasion. L'aïeul ajouta qu'étant illettré, il a été facilement abusé. Le jeune homme interpellé, déclara que bien au contraire, la procuration était bel et bien générale, et ce fut même à la demande de son grand père qui persista et signa par-devant notaire. Il ajouta que par ailleurs et concernant la vente du terrain en question, que son grand-père perçut lui-même, la somme de 19 mille dinars qui lui fut remise directement par l'acquéreur. Le jeune homme fut inculpé d'abus de confiance qualifiée et le dossier fut confié à un magistrat instructeur. Les choses s'étaient encore plus compliquées, car le grand-père décéda entre-temps et ses héritiers se substituèrent à lui, en persistant à poursuivre le jeune homme.