Des spots publicitaires incitant à la consommation nous en écoutons et voyons quotidiennement sur les ondes radiophoniques et les chaînes télévisées. Des rubriques fixes font même partie intégrante des programmes où des animateurs se déplacent dans des centres commerciaux, rien que pour présenter le produit du jour et surtout encourager les auditeurs à l'acheter. Il s'agit en fait, de la nouvelle tendance de la société tunisienne, de plus en plus, consommatrice. C'est la nouvelle sphère dans laquelle les fonctionnaires sont cloués bon gré mal gré. Nombreux sont ceux qui avouent qu'ils consomment abusivement au détriment de leur pouvoir d'achat rien que pour se montrer ou se vanter, l'effet du « m'as-tu vu » ? D'autres déclarent qu'ils sont influencés par le marketing et la publicité, deux facteurs de base de la société de consommation. Les centres commerciaux enregistrent tout au long de la journée une grande affluence. Les enseignes étrangères ou locales ne lésinent pas sur les moyens pour séduire les Tunisiens toutes catégories sociales confondues. La liste est longue et variée, rien que pour multiplier les profits. Face à cette publicité, rares sont ceux qui sont capables de résister et de ne pas céder à la tentation. Si quelques-uns ont suffisamment de moyens et ne s'en privent pas d'autres non, notamment, les fonctionnaires. Mais un bon nombre parmi eux avouent qu'ils ne se privent pas. Ils achètent de façon abusive parfois aux dépens de leurs moyens limités. Les spécialistes dans le domaine expliquent cette nouvelle tendance en tant qu'un phénomène social, où le consommateur ne prête pas attention à son budget limité. Ils parlent en fait, de surconsommation et d'abus de la part des consommateurs et ce inconsciemment.
Un rythme effréné C'est l'effet de l'occidentalisation de la société tunisienne où le rythme de la consommation va en crescendo. Le citoyen est lui-même responsable de son sort. Car, il dépense plus qu'il ne le faut. Il surconsomme alors que son pouvoir d'achat est limité. Ce fait est confirmé par plusieurs fonctionnaires qui déclarent qu'ils surconsomment rien que pour se montrer. Par ailleurs, d'autres précisent qu'ils sont incités à la consommation par la publicité et rares sont ceux qui résistent à cette nouvelle technique de marketing qui fait d'ailleurs partie du marché. D'ailleurs, les spécialistes en la matière précisent que la publicité est l'un des maillons de la chaîne de consommation et de la logique du marché, lequel doit être inondé de produits et même sur inondé. C'est ainsi que la consommation sera durable pour permettre aux producteurs de travailler de façon continue et surtout d'assurer les profits financiers. Pour les entreprises la pub est un support de premier plan un objectif de premier rang. C'est ce qui explique que les mécanismes de marketing sont des outils primordiaux pour inciter les particuliers à consommer au moyen d'un budget parfois limité. En fait, l'entreprise ne prête pas attention à cette composante, si le citoyen consomme de façon adéquate ou s'il surconsomme.
Incitation Par ailleurs, il importe de dire que l'incitation à la consommation dépend aussi de la création des grandes surfaces. Un modèle européen introduit dans les sociétés en voie de développement à l'instar de la Tunisie, où on aspire à vivre mieux et surtout confortablement. Toujours dans le même esprit, des consommateurs tunisiens avouent qu'ils adoptent ce comportement rien que pour imiter leurs voisins, collègues ou amis. Une pratique inconsciente et irrationnelle qui déséquilibre malheureusement le budget du simple fonctionnaire. A ce stade là, il est même facile de tomber dans le piège de la surconsommation. Car les sociologues et les spécialistes expliquent que l'endettement peut conduire au surendettement, par conséquent la consommation peut conduire à la surconsommation. Sans doute l'excès conduit à la surconsommation, au point qu'un simple fonctionnaire se permet de s'offrir deux ou trois paires de chaussures, des produits alimentaires ou des appareils électroménagers dont il n'a pas besoin...Ce comportement irrationnel pose problème, surtout quand l'acheteur se trouve dans une situation délicate soit, l'impossibilité de régler ses dettes. Pire encore, le simple fonctionnaire risque de faire face à des problèmes. Il doit très souvent, payer des frais supplémentaires tels que les AGIO bancaires, les intérêts et même des frais des poursuites en cas de non paiement.
Et le rôle du pouvoir public? Or, la consommation sans raison et l'achat inutile ne font qu'appauvrir le consommateur. D'où l'importance à lutter contre ce comportement et surtout à protéger le pouvoir d'achat en limitant l'incitation à la consommation. Les pouvoirs publics et la société civile doivent s'y intéresser davantage et ce en multipliant les campagnes de sensibilisation et en attirant l'attention des consommateurs non avertis quant aux risques de mal gérer leur salaire et leur budget.