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Conviction ou attrape-nigauds
Port du voile
Publié dans Le Temps le 04 - 05 - 2011

*Quelque part cela conforte le machisme des hommes…lesquels restent néanmoins, pour la plupart, en contradiction avec eux-mêmes et dans la psychologie de que n'as confiance en les femmes et, donc, en soi-même.
Depuis la Révolution et la levée de diverses formes d'interdictions, on voit de plus en plus de femmes tunisiennes qui portent le voile et autre Niqab dans les rues, dans les administrations et même dans le milieu artistique, réputé peu accessible à ce type de tenues, puisqu'on a récemment vu à la télé une actrice arborer fièrement sa tenue islamique, elle qui se déhanchait en deux pièces dans l'un des plus osés des films tunisiens…
Nous avons voulu savoir ce qu'en pense la gent masculine : leurs fiancés, maris, frères ou pères sont-ils d'accord avec cette tenue ? Sont-ils à l'origine de ces tenues ou bien la subissent-t-ils ? Et d'où vient cette soudaine popularité du voile ?
Pressions
C'est dans les quartiers populaires qui entourent Tunis que le phénomène du voile est le plus visible : mères, jeunes filles et même fillettes le portent de façon ostentatoire, quasi générale. Un ouvrier habitant à la cité Ettadhamen a vu les choses changer au fil du temps : « même si elles ne sont pas pratiquantes, les filles d'ici se retrouvent dans l'obligation de porter le voile car il y a une technique qui les pousse dans cette direction… »
Selon ce témoin, les « barbus » comme il les appelle « ne s'adressent jamais aux filles, mais vont voir leur grand frère ou leur père et leur disent à voix basse qu'ils doivent obliger les femmes de sa famille à porter le voile car c'est la loi de l'Islam. Ils ne font pas de menaces directes, mais sous entendent que ces filles risquent d'être agressées si elles ne suivent pas leurs instructions… »
Une enseignante de Sousse nous affirmé avoir trouvé dans les boîtes postales de son immeuble « des tracts distribués par les islamistes où ils demandent aux parents des filles de leur imposer le voile dès l'âge de onze ans. » Et lorsqu'elle a tenté de dialoguer avec certains de ses élèves, le ton est monté très vite et elle s'est fait traiter de mécréante car elle ne porte pas de voile…
Mais pourquoi cet acharnement contre les femmes ? Selon un sociologue qui a longtemps travaillé sur ce sujet « dans certains milieux islamistes, la femme représente le mal absolu. Elle est considérée comme immature et elle a besoin d'être menée à la baguette. En outre, la tradition arabe lui fait porter l'honneur de la famille, puisqu'elle doit arriver au mariage en étant vierge… Il n'y a qu'à voir le nombre de proverbes tunisiens sur ce sujet pour s'en convaincre ! »
Une fille sage
Une vision des choses qu'adoptent de nombreux jeunes candidats au mariage, qui préfèrent épouser une fille voilée, censée être plus sage qu'une fille qui adopte une tenue et un style de vie moderne. L'un de ces jeunes, accompagné par une demoiselle voilée assure : « j'ai connu plusieurs jeunes filles avant de rencontrer ma fiancée actuelle. D'abord elles ne vous inspirent pas confiance en arborant des tenues qui montrent tous leurs charmes. Ensuite elles font des bisous à tous les hommes de leur entourage, collègues, amis, voisins… Moi, j'ai besoin d'assurance et je veux que ma femme m'appartienne entièrement. »
Pour le psychologue, il s'agit d'un « manque de confiance en soi de certains jeunes… Ils sont convaincus qu'une fille moderne peut être une proie facile pour tous les hommes, ce qui est absurde. Selon des amis médecins, le nombre de jeunes filles voilées qui font des curetages et des avortements chaque année est incroyablement élevé… »
Car ce que l'on a constaté, c'est que le voile est devenu un piège aux éventuels candidats au mariage. C'est le cas de Nadia qui jusque-là avait mené une vie dissolue dans toutes les villes de la Tunisie et participé aux nuits chaudes des boîtes et des restaurants branchés avec les « Sahhara », ces noctambules qui se couchent à l'aube pour s'éveiller à l'heure du berger. Mais depuis quelques mois, Nadia arbore un voile plutôt strict, le Niqab, qui étonne certains de ses anciennes fréquentations et choque d'autres.
Peur des lendemains
Selon l'un de ses anciens amis : « elle arrive à un âge où il faut se marier, mais surtout elle a peur de tous ces changements brusques depuis la révolution et elle est convaincue que les islamistes vont bientôt prendre le pouvoir, alors elle a mis le voile par peur de ces lendemains incertains. »
Pour Mehdi, étudiant et ayant plutôt des idées de gauche, « il y a celles qui portent le voile par conviction, mais la plupart de ces filles l'utilisent pour attirer d'éventuels maris, et le plus incroyable c'est que ça marche. Mais la plupart sont des victimes de leur environnement. Ce sont leurs frères, leurs maris ou des voisins intégristes qui les obligent à porter le voile, cette allure de carapace mobile qui les fait ressembler à des escargots qui se déplacent avec leur maison sur le dos. Ce sont des victimes… »
Le point commun entre tous les intervenants à cette enquête, c'est une absence criante de dialogue serein. Dès que l'on évoque la question du voile, les passions se déchaînent et les attitudes se radicalisent. C'est à croire que tous les efforts de mixité réelle à l'école, dans les transports et au travail n'ont pas réussi à estomper les traditions ancestrales. On est à la limite d'un constat d'échec, un échec dont la raison principale reste les excès de part et d'autre…


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