« La Culture et l'Université ą l'épreuve de l'Economie » de Naceur Ben Cheikh est un ouvrage dans la collection « Arts » aux éditions l'Or du Temps dont la préfacé est signée par l'universitaire, écrivain et metteur en scène, Hafedh Djedidi. Naceur Ben Cheikh, n'en déplaise aux détracteurs qui, paradoxalement, et c'est un point ą leur honneur, ne peuvent s'empêcher de lui faire la révérence chaque fois qu'ils ont le temps de se regarder dans un miroir, loin des diabolisateurs de service, est un agitateur de premier ordre. On le serait ą moins si on n'était pas, justement, passé par les remous de Mai-68 et avoir, quelques années après, l'envie de collaborer ą la construction d'un idéal qu'il a vécu comme un Ōdipe croisant le fer, ą sa manière et dans la confusion des identités, avec son père symbolique. « A regarder la table de matière, on penserait tout de suite, ą tort, ą un patchwork, tellement la diversité des titres suggère inévitablement une pluralité de thÊmes. Mais ce n'est là que leurres parfaits. L'ouvrage est un peu ą l'image d'une configuration proxémique dont les entrées royales restent, au sens large, la Culture avec ce qu'elle sous-entend à la fois d'artistique, de social, d'économique et par-lą d'idéologique et l'Université avec ce qu'elle suppose de passerelles entre ces différentes catégories. Et parce qu'en Tunisie, plus particulièrement dans le champ universitaire, la question de la culture et des arts dans leur dimension ą la fois créative et mobilisatrice des jeunes est encore relativement marginalisée et ce, en dépit des encouragements de la plus haute instance du pays, poser aujourd'hui la question de la Culture et de l'Université ; dans leur rapport ą l'économique en termes d'épreuves et d'une justesse et d'une urgence incontestables ». Naceur Ben Cheikh, par les voix inextricables de la mémoire et de l'histoire, visite, par le récit autobiographique, l'analyse judicieuse, voire le document historique et la réflexion personnelle, la question des arts et de la culture, ą l'Université, dont on a mal ą comprendre pourquoi elle tombe toujours du panier ministériel. Naceur Ben Cheikh est artiste peintre tunisien. Depuis les débuts des années soixante, il a participé aux différents groupes qui ont essayé d'instaurer, au Maghreb, une tradition de pratique de l'Art de peindre dégagée de cette reconduction politique de la peinture réalisée durant la période coloniale que les élites maghrébines avaient opérée aprÊs les indépendances. Il est aussi journaliste culturel et politique et enseignant ą l'Université de Tunis depuis les années 70. Depuis les années 90, il s'est consacré ą l'enseignement et ą la peinture… Il est l'auteur de « Peindre ą Tunis, pratique artistique maghrébine et histoire » (Le Harmattan, Paris 2006).