La loi de finances pour l'année 2012 a été approuvée par l'Assemblée Constituante dans la précipitation. Tirée par les cheveux, la loi de finances 2012 préparé par le gouvernement de Béji Caïed Essebssi a été conditionnée par la crise économique et sociale qui sévit encore dans le pays. Se trouvant entre l'enclume et le marteau, l'Assemblée constituante a approuvé la loi de finances 2012 avec l'intention et l'engagement de préparer les dispositions de la loi de finance complémentaire qui devraient être fin prête au mois de mars 2012. Et à la surprise générale Slim Besbès, secrétaire d'Etat chargé des Finances a annoncé il y a une semaine que la loi de finances complémentaire connaîtra la révision de quelques indicateurs dont principalement le prix du pétrole. Une telle disposition prête à équivoque. Doit-on s'attendre à une révision à la hausse ou à la baisse des prix de pétrole ? A priori, nous devons nous attendre à une révision à la hausse. L'impératif du gouvernement est de renflouer les ressources budgétaires à travers notamment la mobilisation de ressources fiscales exceptionnelles et parafiscales sans pour autant nuire aux moyens déjà dérisoires de la catégorie sociale la plus démunie. Une équation difficile à réaliser. Une révision à la hausse des prix de pétrole ne pourra qu'alourdir le pouvoir d'achat du consommateur déjà très affaibli. Un pouvoir d'achat déjà biaisé par l'envolée des prix des produits alimentaires. Au lieu d'alléger les pesanteurs fiscales qui pèsent sur le consommateur et sur le salarié tunisien, tel qu'annoncé dans le programme économique d'Ennahdha, le principe est le même. Le gourdin fiscal continuera d'assommer encore plus le pouvoir d'achat des consommateurs. Et les plus démunis paieront toujours pour les plus nantis. Et même si le gouvernement assure que les dispositions de la loi complémentaire ne toucheront pas aux catégories sociales démunies et aux entreprises actives, il faut dire que la catégorie sociale dite moyenne (qui représente plus de 80% de la population) ne peut plus à résister à l'enchérissement du couffin de la ménagère. Jusqu'à présent le consommateur a toujours supporté le lourd fardeau des plans d'austérité budgétaire annoncé par le gouvernement provisoire. L'expérience grecque a montré que les mesures d'austérité budgétaire n'ont pas donné leurs fruits et la Grèce sombre toujours dans la récession. Outre les ressources fiscales prévues, le Gouvernement de Mohamed Jbali semble compter sur les recettes de cession des entreprises confisquées et de la vente de la licence 3G de télécommunication mais aussi sur les nouveaux mécanismes de la finance islamique prévus dans la loi de finances complémentaire 2012 pour combler le défit budgétaire. Mais où figurent les avoirs gelés de la famille Ben Ali à l'extérieur du pays dans le plan budgétaire du gouvernement ? Yosr GUERFEL AKKARI Fatma