3- La Famille musulmane : vertu, humanisme et justice «Et ceux qui lancent des accusations contre des femmes chastes sans produire par la suite quatre témoins, fouettez-les de quatre-vingts coups de fouet, et n'acceptez plus jamais leur témoignage. Et ceux-là sont les pervers, à l'exception de ceux qui, après cela, se repentent et se réforment, car Allah est Celui qui pardonne et il est Miséricordieux.
Et quant à ceux qui lancent des accusations contre leurs propres épouses, sans avoir d'autres témoins qu'eux mêmes, le témoignage de l'un d'eux doit être une quadruple attestation par Allah qu'il est du nombre des véridiques, et la cinquième [attestation] est “que la malédiction d'Allah tombe sur lui s'il est du nombre des menteurs".
Et on ne lui infligera pas le châtiment si elle atteste quatre fois par Allah qu'il [son mari] est certainement du nombre des menteurs, et la cinquième [attestation] est que la colère d'Allah soit sur elle, s'il était du nombre des véridiques .
Et, n'étaient la grâce d'Allah sur vous et Sa miséricorde...! Allah est Grand, Accueillant au repentir et Sage! »
( An-Nour versets 4 à 10)
Le châtiment réservé au Zina' est proportionnel à la gravité de ce délit qui est certainement la cause de l'éclatement de la famille que les préceptes de l'Islam devaient consolider et préserver.
Toutefois, l'accusation d'adultère doit donc être établie sur des bases solides et de manière à ne laisser aucune possibilité d'y émettre le moindre doute.
Les témoins doivent être évidemment majeurs et responsables et jouir d'une bonne presse auprès de l'entourage des époux concernés.
Ils ne doivent pas être complaisants en donnant de faux témoignages, afin d'en tirer un profit de quelque nature qu'il soit.
Un grave châtiment est réservé également pour ceux qui s'avèrent être de mauvaise foi, et avoir été soudoyé pour user de toutes les turpitudes, afin que leurs accusations mensongères puissent aboutir.
Il y a le cas du flagrant délit, et là aussi les conditions d'établir la preuve sont très strictes. Il faut que les témoins attestent, même concernant l'état et la posture de complices d'adultère.
Quid cependant si l'accusation de Zina' émane de l'un des époux contre l'autre ?
Dans ce cas la Chariâa a prévu des sanctions pour ceux parmi ces époux qui font acte d'accusation mensongère.
Faute de témoignage, l'époux accusateur doit prêter sermon, un certain nombre de fois par devant notaire des dignitaires religieux, voire l'un des membres de la famille qui sera désigné en tant que médiateur. Le faux sermon entraîne le discrédit de l'intéressé et sa malédiction par le bon Dieu.
A propos d'accusation mensongère, Aïcha, épouse préférée su Prophète a été accusé d'avoir eu des relations avec un étranger, lors de l'un des déplacements de la caravane du Prophète . Ayant perdu son collier, Aïcha s'est attardée à le chercher, et s'est éloignée de ce fait de la caravane qui est rentrée sans elle.
Aïcha perturbée, fut récupérée par un certain Safwan, qui lui proposa de la ramener chez elle. D'où son accusation à tort d'avoir eu des relations avec ce jeune homme qui en fait était de bonne foi.
Cette accusation, a comme on le sait, semé le trouble du vivant du Prophète, et a été, l'une des causes de la grande discorde entre adeptes de Ali et adeptes de Mouâouia.
Le Prophète fut perturbé et il put avoir le cœur apaisé, qu'après la révélation de certains versets qui ont lavé Aïcha de tout soupçon.
« Ceux qui sont venus avec la calomnies sont un groupe d'entre vous. Ne pensez pas que c'est un mal pour vous, mais plutôt, c'est un bien pour vous. A chacun d'eux ce qu'il s'est acquis comme pêché. Celui d'entre eux qui s'est chargé de la plus grande part aura un énorme châtiment.» ( An-Nour verset 11)