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Bâtir le «Vote... utile» !
Seul remède à l'hégémonie annoncée de la Nahdha :
Publié dans Le Temps le 14 - 10 - 2012

L'adage populaire rappelle que « celui qui ne possède pas la chose... ne peut pas la donner » (Fakida Al Chaïi... la yoôtihi) !
Il s'applique parfaitement au Dr. Mustapha Ben Jaâfar, président de l'Assemblée nationale constituante et secrétaire général d'« Ettakatol ». Dans une déclaration qu'il a voulue solennelle après le 20H de la TV (1), il nous a promis 10 mois après son intronisation à l'ANC, une Constitution qui répondrait à toutes les attentes des Tunisiennes et des Tunisiens et leur désir profond de consacrer l'identité de l'Etat moderne... civil... démocratique et qu'il veillera « personnellement » à cela !

Il est allé jusqu'à nous promettre que les commissions supérieures pour les élections, pour la presse et les médias et pour la justice seront « indépendantes » réellement !

Enfin, il a fait de nous un peuple heureux en exprimant « tout haut » ce que nous pensions « tout bas » que ce gouvernement n'est pas « le meilleur de l'Histoire de la Tunisie » contrairement au lyrisme passionné de M. Rafik Abdesselem, ministre des Affaires étrangères ! Ouf ! on est sauvé !

Mais le hic c'est que le locataire du « Bardo » n'a pas les moyens de sa politique parce que celui qui n'a rien ne peut rien ! Bien au contraire, par son allégeance totale à la volonté de la Nahdha, il a finit par se rendre non seulement fragile au niveau du poids et de l'influence politique mais il a aussi mis à terre la crédibilité de l'Assemblée Constituante elle-même comme organe de contrôle du gouvernement. En consacrant l'hégémonie d'Ennahdha sur l'Hémicycle et sa stratégie de faire traîner, pendant des mois, en longueur et en largeur les débats sur la Chariaâ, l'Islamité de l'Etat, l'égalité de la femme et de l'homme, les principes généraux des droits universels en un moment sur l'identité tunisienne, M. Ben Jaâfar n'a fait que cautionner l'objectif non avoué du parti et du groupe dominant à l'ANC pour faire de cette transition limitée « moralement » à un an, une gestion « durable » du pays, le temps que M. Rached Ghannouchi puisse s'approprier l'Etat comme dans les plus belles dictatures de ce monde.

M. Ben Jaâfar pourrait bien dire qu'il a fait de son mieux pour limiter les dégâts et les appétits d'une « majorité » que le peuple a choisi « démocratiquement » !

Mais, il ne nous dira pas que tout ce beau monde, au Bardo, a « été élu avec pour seul mandat de rédiger une Constitution et non pas de faire perdurer une transition qui peut aboutir à rayer la Tunisie millénaire de la carte et en faire un « Tunestan » salafisto-wahabiste !

Le décret qui a appelé le peuple tunisien à voter n'a pas dit qu'on allait choisir un modèle, social-culturel religieux, déterminé, et qu'on allait charger la Constituante de cette œuvre de « réislamisation » du pays, musulman de fait et de droit depuis l'an 50 de l'hégire !

Par conséquent, l'allocution du Dr. Ben Jaâfar qu'on croirait datée du « 24 octobre 2011 » dernier, est belle et bien, tardive et sans objet.

Les démocrates tunisiens attachés à leur mode de vie, à leur manière d'être et de vivre « musulman » et qui aspirent à ce que ce pays soit une démocratie aux normes universelles de façon irréversible n'attendent plus rien de ce genre de discours déclassé et neutre et doivent compter sur eux-mêmes pour se défendre contre le « Tsunami » que le député Brahim Gassas racontait si bien, à sa manière, et que beaucoup de naïf à l'époque prenaient pour ridicule, risible et excessif ! Eh oui, le « fou » de l'ANC a tout perdu sauf la raison... et les événements qui s'amoncèlent tels des nuages dans notre ciel assombri, confirment bel et bien sa « prophétie » : Nous sommes à la veille d'un nouveau « hold-up » sur les institutions et sur le pays tout entier, comme l'a été le funeste 7 novembre 1987.

Les cassettes du patron de la Nahdha ne laissent aucun doute possible sur la stratégie de ce mouvement qui compte par étape contrôler l'armée, la police, les médias et la presse et surtout le système éducatif et religieux.

C'est la voie royale et évidente vers l'instauration d'un nouveau totalitarisme, cette fois d'essence religieuse, en Tunisie pour les décennies à venir.

Mais, d'un autre côté, il faut être lucide et avoir aussi les pieds sur terre et comprendre que la démocratie naissante dans ce pays peut légitimer ce genre de projet à contre courant. La résistance, merveilleuse héroïque et pacifique, actuelle des élites et du peuple tunisien ne suffit pas.

Une élection, c'est comme un match de football, elle se prépare en fonction du terrain, des forces et des faiblesses de l'adversaire et surtout de la qualité de l'arbitrage !

Le clan démocratique doit bien se garder de faire la fine bouche quant à l'adéquation de l'idéologie des uns et des autres avec la consécration des intérêts électoraux des leaders de l'opposition.

Regardez la Nahdha comment elle procède. Tout son discours nous incite à croire qu'elle est le dépositaire et le protecteur de la « Révolution », alors que la Révolution, celle des profondeurs, des régions déshéritées et des cités populaires de la capitale, de l'avenue Bourguiba et de la Place Mohamed Ali, n'a jamais demandé la réislamisation salafiste du pays. Elle a chassé le dictateur et sa « mafia » pour se réapproprier « son pays », pour accéder à la citoyenneté telle que définie depuis l'antiquité grecque, pour être libre, élire et être élue et pour protéger les droits sociaux et partager le bien être collectif. Rappelons-nous qu'on démocratie ce sont les citoyens qui s'approprient l'Etat... et non les dirigeants !

Qui est finalement « révolutionnaire » ! La Nahdha, la Troïka, la gauche démocratique, le Front populaire ou Nida Tounès ! La question est délicate mais la réponse est aisée : Revoyez les slogans et les cassettes-vidéos de la période située entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011, et comparez avec les déclarations des uns et des autres et vous saurez !

En fait, nous avons vécu deux « Révolutions ». La première, celle d'avant les élections de 23 octobre 2011, qui a libéré le pays de la dictature totalitaire de Ben Ali, et la deuxième, celle d'après les élections du 23 octobre et qui a consacré la montée de l'islamisme politique comme force dominante du système politique.

Les Tunisiennes et les Tunisiens qui ont fait à l'époque, la fine bouche pour ne pas se rassembler de façon efficace et crédible, ont donné à la configuration actuelle de l'A.N.C sa légitimité et qui risque d'effacer à jamais la Tunisie que nos ancêtres ont construite, patiemment et amoureusement depuis Carthage.

Je vois des gens dire, aujourd'hui, que les « Islamistes » ne croient pas à un Etat moderne, aux institutions telles qu'elles fonctionnent dans l'Occident démocratique !

Soit... ! Mais, ces islamistes sont là parce qu'ils ont remporté une élection que vous n'avez pas su gagner ! Pourquoi voulez-vous faire de M. Rached Ghannouchi un Montesquieu, un Voltaire ou un Bill Clinton, contre son gré et contre ses profondes et intimes convictions.

Lui est islamiste, certainement, moins radical et plus raisonnable que les salafistes et les jihadistes, mais, il ne croit pas à l'Etat unitaire démocratique et institutionnel, tel que édifié et pratiqué en Occident. Sa cassette-vidéo c'est bien lui, et il confirme et revendique avec quelques retouches quant à son objet conjoncturel, pour apaiser les salafistes.

Personnellement, je ne le condamne pas, est même mieux, je salue son honnêteté !

Du moins, il nous a expliqué ce qu'il veut faire de ce pays à court, moyen et long terme. Nous allons avaler la pilule de la « démocratie islamiste » jusqu'aux prochaines élections et puis une fois réélue, la Nahdha nous conduira droit au but vers « l'Etat islamique » en conformité avec la Chariaâ et le droit musulman.

Par conséquent, au lieu de jeter la pierre au Cheikh Rached, il vaut mieux balayer devant sa porte et se dire pourquoi les démocrates modernistes centristes de gauche et bourguibiens ont-ils échoué et perdu les dernières élections et comment, surtout elles peuvent gagner les prochaines pour renvoyer Cheikh Rached à ses méditations tranquilles !

Pour cela, et « definitly » comme disent les Anglais, il faut un rassemblement colossal et d'envergure de l'opposition démocratique en bâtissant, dès maintenant, le « Vote utile » et unique pour avoir, de nouveau, la majorité et gouverner et non pour constater à nouveau, les dégâts... !

Faute de quoi, Bye Bye « TUNISIA » !


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