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Pour la mise en tourisme du patrimoine immatériel de la Tunisie
De mon pays
Publié dans Le Temps le 09 - 12 - 2012

L'art culinaire à travers les us et les festivités populaires
Achoura à la tunisienne, syncrétisme et survivance des traditions païenne, judaïque, chrétienne et musulmane Samedi 24 novembre 2012, correspondant au dixième jour de Muharram, le premier mois du Calendrier lunaire.
Dans tous les pays arabes, il existait un calendrier préislamique solaire qui correspond surtout au calendrier agricole et dont on a gardé quelque peu le souvenir.
En vérité, en Tunisie et au Maghreb en général, cette fête de Achoura, est bien antérieure à l'avènement de l'Islam ; elle coïncidait avec la Pâque judéo-chrétienne qui marquait le début de l'année, et trouve ses origines dans une commémoration païenne, d'époque romaine, la FERALIA, ou bien le jour des morts.
Cette fête prend une signification particulière chez les chi'ites puisqu'elle correspond à la commémoration de l'assassinat de Hussein, petit fils du Prophète Mahomet, survenu à Karbala le 10 muharram 61 H/680 de l'ère chrétienne.
Chez les sunnites, elle a une portée différente. Dans certaines régions de la Tunisie, comme à Bizerte, cette cérémonie est également perçue, comme celle de l'enfance et de la famille. Distribution de friandises, pois chiches grillés, pratiques à caractères carnavalesques... l'ambiance est aux festivités.
Les garçons recevaient de l'argent pour s'acheter des tambours surmontés d'une image d'animal et les filles, un tambourin ou une darbouka pour jouer avec ce jour-là. On fabriquait dans certains lieux des poupées en sucre à cette occasion et on attribue aux Fatimides cette pratique.
On avait coutume également d'allumer des feux, de tirer des coups de feu, baroud, en l'air.
Quant aux feux qu'on allumait, louhliba, on le faisait en souvenir de cette bataille et les enfants font éclater des pétards, « banni banni tadh'rbou ‘ala al-hît y ghannî » le pétard que tu jettes sur un mur chante. A ce propos, il faudrait souligner que même si la mode des pétards chez les enfants a un peu faibli, ils ne cessent à chaque fête à s'amuser à les faire éclater.
Mais, d'une façon générale et la plus juste, les gens pieux jeûnent le 9 et 10 de ce mois. Un trait d'union entre le judaïsme et l'Islam. «Avant même d'être une fête musulmane, Achoura était une fête juive, marquant l'exode des enfants d'Israël après leur délivrance par le prophète Moïse. Le prophète Mahomet, en 622, alla à la rencontre des juifs le jour du Youm Kippour, fête de l'expiation durant laquelle ils jeûnaient. Lorsqu'il leur demanda la raison de ce jeûne les juifs répondirent que c'était en souvenir du ‘jour où Dieu donna la victoire à Moïse et aux fils d'Israël sur Pharaon et ses hommes».
La veille de Achoura, on évitait de manger du couscous et on mangeait du poulet ; des galettes sans levain, des fruits secs, figues séchées, amandes et raisins secs. Un proverbe souligne cette coutume alimentaire, « al-f'tîr wa min itîr », galette et volatile. Comme pour les autres fêtes, les femmes cuisinent des plats particuliers avec du poulet et des vermicelles (douida), de la viande de mouton ; on utilise des céréales, blé ou orge, pour confectionner une crème appelée achoura et décorée de fruits secs.
A Djerba, les mets préparés ce jour, sont divers selon les lieux. Certains ont droit à El Maagoud, à base de viande bien cuite pour en faire une sorte de marmelade aux raisins secs, additionnée à l'assida ou ‘aych, à base de semoule cuite. D'autres mangent la Tbikha bel gaddid, ragout de légumes à la viande salée et séchée.
Chez les Mrazigues de Douz, les fèves sont à l'honneur. N'oublions pas qu'à l'époque romaine, les fèves étaient le repas des morts, selon les croyances.
Dans certains villages du sahel, a-t-on droit à El Meslouga, bouillie à base de borghel, ou blé épluché, pois chiches, fèves, et mais, accompagnée d'huile d'olive, harissa et cumin.
Les plus curieuses des traditions, soulignant la pérennité des traditions païennes ancestrales, se rencontrent dans le Nord et Centre Ouest du pays. Chez des familles Jlass, on sacrifiait collectivement un mouton et on organisait un repas communautaire pour les enfants, au cimetière du village. Le reste de l'animal immolé etanit distribué aux membres du clan familial.
Achoura est devenue, en Tunisie et au Maghreb, la fête des morts et c'est l'occasion pour les femmes de se rendre sur les tombes de leurs proches, c'est une coutume étrangère à notre prophète.
Les femmes se mettaient du kohl aux yeux en signe de deuil ; elles s'abstenaient ce jour-là de filer la laine, de coudre, de laver le linge, de pousser des youyous, de s'enduire les cheveux ou les mains de henné, de conclure des fiançailles, un mariage, une circoncision durant tout le mois de muharram, tout cela en signe de deuil.
Feralia des Romains n'a jamais cédée sa place, notamment dans les traditions de certains milieux ruraux tunisiens. La cérémonie est célébrée différemment, mais le fond s'est conservé, à l'instar de Halloween, des anglo-saxons. Elles sont toutes des traditions et des pratiques qui tirent leurs racines d'un passé lointain.


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