Aujourd'hui, réunion décisive entre les partis qui pourraient faire partie du nouveau gouvernement Le ministère de la Défense sera concerné par le remaniement L'Alliance Démocratique refuse d'intégrer la coalition gouvernementale Le nom de Nabil Abid rebondit pour l'intérieur Les tractations relatives à la composition de la nouvelle équipe gouvernementale menées par le nouveau Chef du gouvernement Ali Laârayedh sont, pour le moins, laborieuses. En atteste le report d'une réunion initialement prévue hier après-midi entre le Premier ministre et des représentants des cinq partis concernés par le nouveau gouvernement, en l'occurrence le mouvement Ennahdha, le Congrès pour la République (CPR), le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL ou Ettakaol), le mouvement Wafa et le groupe Liberté et Dignité. Cette réunion décisive devrait se tenir aujourd'hui. Son report a été décidé , selon des sources proches d'Ennahdha, pour donner l'occasion à des réunions informelles destinées à rapprocher les points de vue entre les cinq partis. Une réunion tenue dimanche après-midi a , pourtant, abouti à un début de consensus sur le programme d'action du futur gouvernement. Ce programme porte notamment sur la détermination d'une feuille de route relative aux délais de mise en place des instances de régulation et aux dates des prochaines élections, l'accélération du développement régional, la lutte contre la pauvreté, la maîtrise des prix , la lutte contre la corruption administrative et financière dans le cadre de la justice transitionnelle, l'amélioration du climat sécuritaire, la lutte contre la criminalité et la violence. Divergences persistantes Le programme d'action préconise aussi la restauration du prestige de l'Etat, la monopolisation de la violence légale par l'Etat, l'amendement de certaines lois portant atteinte aux libertés comme la loi anti-terroriste et le lancement d'un dialogue national regroupant tous les partis politiques sous l'égide de l'Assemblée nationale constituante ou du gouvernement. Certains points n'ont pas, toutefois, fait l'objet d'un accord entre les représentants des différents partis. Il s'agit, entre autres, de l'équilibre entre les compétences apolitiques et les personnalités politiques au sein du nouveau gouvernement et de la révision des nominations aux hautes fonctions exigées par Ettakatol. L'Alliance Démocratique , qui avait boycotté la réunion tenue dimanche ne semble plus, quant à elle, concernée par le nouveau gouvernement. “Notre retrait est motivé par la confusion qui entoure le traitement du dossier des ligues de protection de la révolution, l'absence de clarté en ce qui concerne le calendrier électoral et le manque de compétences dans la liste des ministres présentée par le Chef du gouvernement “,explique Mohamed Hamdi, coordinateur général de l'Alliance Démocratique. De son côté, le président du groupe Liberté et Dignité à l'Assemblée nationale constituante, Mohamed Tahar Ilahi, a indiqué , que son groupe a mis l'accent sur la préservation du caractère civil de l'Etat, l'exclusivité de l'application de la loi et de l'usage de la force légale par l'Etat et le rejet de la violence quelle que soit son origine. Ministères régaliens D'autre part, le consensus tarde à se dégager autour des personnalités neutres qui devraient diriger les ministères de souveraineté. Les grands favoris pour succéder à Laârayedh au ministère de l'Intérieur sont notamment Habib Jomli, l'actuel secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'agriculture et Abderrahmen Hadj Ali, ex-directeur général de la Garde présidentielle chassé du palais de Crathage par Leila Trabelsi été Nabil Abid, ex-dircteur général de la sûreté nationale. Le juge Mohamed Affès, directeur des services judiciaires au ministère de la Justice est, quant à lui pressenti pour succéder à Noureddine B'hiri à la tête du ministère de la Justice. Me Noureddine B'hiri devrait occuper le poste de conseiller politique du Chef de gouvernement. Le ministère des Affaires étrangères devrait être , par ailleurs, confié à un diplomate. Il s'agirait, selon les indiscrétions, de Othmane Jerandi, ex-ambassadeur de la Tunisie en Jordanie. Détail de première importance: le ministère de la Défense sera touché par le remaniement. L'actuel ministre de la Défense, Abdelkarim Z'bidi aurait formulé le souhait de quitter son poste. Son remplaçant serait Abdelhak Lassoued, un haut cadre militaire. A noter par ailleurs que plusieurs ministres du gouvernement Jebali devraient garder leurs postes. Il s'agit, entre autres, des ministres de l'agriculture, de la Santé publique, des droits de l'homme te de la justice transitionnelle, des Affaires sociales et de la femme