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Quand les cheïkhs prédicateurs appellent à l'asservissement des femmes
Journée mondiale de la femme
Publié dans Le Temps le 08 - 03 - 2013


«Seul, l'esprit de lutte est immortel»
«Femmes, c'est vous qui tenez, entre vos mains, l'avenir du monde»
Léon Tolstoï
La Journée de la Femme, célébrée mondialement le 8 Mai, nous rappelle l'évènement fondateur bien tragique : une grève féminine réprimée par la violence, devenue symbole de résistance et de lutte pour les droits et les libertés. En Tunisie, jusque là, ce fut fête fade et cérémonies fastidieuses, sans âme, avec discours pompeux, mots ronflants et creux.
Journée mondiale de la femme
Quand les cheïkhs prédicateurs appellent à l'asservissement des femmes
«Seul, l'esprit de lutte est immortel»
«Femmes, c'est vous qui tenez, entre vos mains, l'avenir du monde»
Léon Tolstoï
La Journée de la Femme, célébrée mondialement le 8 Mai, nous rappelle l'évènement fondateur bien tragique : une grève féminine réprimée par la violence, devenue symbole de résistance et de lutte pour les droits et les libertés. En Tunisie, jusque là, ce fut fête fade et cérémonies fastidieuses, sans âme, avec discours pompeux, mots ronflants et creux. Mais, depuis deux ans, les femmes sont la cible d'attaques véhémentes : intellectuelles, responsables politiques, journalistes, artistes, militantes voient leurs libertés remises en causes et nous constatons, tous, une régression grave de la situation féminine. Les acquis sont menacés, alors qu'on voulait que le Code du Statut Personnel réalise de réelles avancées. Le discours sexiste et discriminatoire se fait entendre, des prêcheurs ignares sont invités pour tenir des propos ignobles sur l'excision, la polygamie, l'éducation des petites-filles soumises et esclaves d'idéologie de la honte. Certains pseudo cheikhs font le tour des maternelles pour conditionner des esprits juvéniles et exhibent leurs sourires béats en tenant dans les bras des poupées grimées en « bonnes musulmanes », touchées par la « baraka » de prédicateurs inondées d'argent sale, en mal d'ouailles adoratrices.
Nous ne comptons plus les nombreux cas de femmes violentées par certains qui défendent les causes perdues : atteintes à l'intégrité physique, insultes, injures... L'intimidation est devenue l'arme des fossoyeurs des libertés. L'école est le lieu de l'embrigadement idéologique : apprentissage de la soumission en tuant tout esprit critique et fanatisation des jeunes victimes, enrôlement des futurs djihadistes qui prennent la route hasardeuse du combat, persuadés de libérer des pays qui ne sont point les leurs, convaincus de mourir en héros, alors qu'ils sont destinés à périr, abandonnés, inconnus, sur les champs de batailles fratricides, ignorant qu'ils ne sont que de la chair à canons au service d'intérêts politico-stratégiques des grands de ce monde et de leurs acolytes. Les femmes ne sont pas épargnées, victimes de fatwas pernicieuses, elles sont destinées à assouvir les pulsions sexuelles des combattants d'un islam dévoyé. Les familles et surtout les mères des martyrs vivent l'enfer, lacérées par la disparition d'enfants sacrifiés pour satisfaire la voracité des assoiffés d'argent et de pouvoir.
Nos intellectuelles sont sous le collimateur d'une censure implacable, surveillées, épiées. Leurs réflexions, leurs déclarations, leurs critiques font l'objet d'indignation, d'attaques virulentes de la part de nos gouvernants qui ne tolèrent aucune remise en question. La justice est, sans cesse, sollicitée pour faire taire ces voix discordantes. Nos représentantes à Varsovie, à Stockholm, à Athènes, à Helsinki ont été révoquées abusivement pour des raisons fallacieuses. Les militantes sont inquiétées et poursuivies.
Le malaise grandit, surtout chez ces femmes rurales, si nombreuses, le cœur battant de la Tunisie, qui ont trimé, leur vie durant, main d'œuvre exploitée, soumises chez elles, dans les champs, dans les usines, dans les ateliers. Levées aux aurores, les dernières couchées, parcourant des kilomètres à pied, qu'il vente, qu'il pleuve ou neige, elles sont bien mal loties. Leurs maigres revenus offerts aux maris, souvent chômeurs, nourrissent une famille nombreuse, elles rêvent de sauver les enfants de la précarité et du dur labeur, sacrifient leur jeunesse et leur santé pour scolariser les petits. Quand arrive le jour des résultats du bac, les youyous fusent à la gloire du lauréat qu'on fête comme il se doit. La réussite est suprême récompense pour les jours d'épuisement et de privation. Mais, la joie va faner, car un nouveau combat commence : accompagner l'élu dans ses études supérieures avec des privations encore plus douloureuses. Le bout du tunnel semble proche, quand le diplôme arrive, enfin. Mais, elles déchantent, tellement les lendemains des fêtes sont amers : le chômage fait irruption dans ce qui devait être la délivrance. Les mères courage, épuisées et déçues, doivent se battre, encore et toujours. Elles reprennent leur fardeau pour assouvir les besoins du chômeur, désormais, bien exigeant car réclamant plus d'argent pour cigarettes et autres besoins. Les dépenses sont énormes, surtout quand le groupement du développement agricole n'assure plus l'eau et le transport, quand elles doivent se débrouiller pour survivre.
Misère et rancœur, la vie de ces femmes se réduit à cela. Elles deviennent victimes faciles des opportunistes de tout bord qui les séduisent avec des aides, même dérisoires, les attirent entre les griffes des prédicateurs et les prédateurs. Leurs filles sont mariées bien tôt pour les sauver de la pauvreté, mais, elles se retrouvent piégées par des maris et non des compagnons et le chemin de croix reprend avec son lot de divorces et de séparations, d'enfants déchirés et de douleurs.
Une double fracture d'injustice sociale : la pauvreté vécue comme malédiction. La marginalisation économique et sociale crée une faille, un fossé qui ne cesse de s'aggraver, entrainant des milliers de victimes dans sa chute. Un sentiment de ressentiment à l'égard d'un système qui a montré son échec et ses limites et a précipité la société dans la misère et, bientôt, le chaos. Seules et abandonnées, ces femmes luttent, pourtant, avec la force des pourvoyeuses de vie, s'agrippent à la fatalité, à l'espoir pour continuer ce chemin torturé qui est le leur. Certaines nous étonnent par leur prise de conscience des enjeux et de l'avenir. Les défis affirment leur volonté de lutte et cimentent leur solidarité. Elles retrouvent, chaque matin, le désir de recommencer. Longtemps, elles ont été rejetées par certaines mentalités rétrogrades les considérant comme inférieures. Ce sentiment tend à disparaître car on se rend compte qu'elles partagent ce rêve commun pour une Tunisie, réconciliée avec elle-même, menant ce combat recommencé pour la justice et la liberté car, de lui seul, jaillit ce que communément, nous appelons la vie. Cette lutte est âpre, pénible et incessante et comme l'a écrit Sénèque : « ... On s'aguerrit dans l'épreuve, on résiste à n'importe quels maux et si l'on trébuche, on lutte à genoux. »
Tounès THABET
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Hier devant l'Ambassade d'Arabie Saoudite
Les partisans d'Ansar Al Chariaâ manifestent pour la défense de la femme
Cette fois, le sit-in des partisans d'Ansar Al-Charia a été empreint d'une teinte féministe. Hier devant l'ambassade d'Arabie Saoudite, ils étaient par dizaines les jeunes salafistes djihaddistes compagnons d'Abou Yadh qui se sont rassemblés scandant des slogans hostiles à la politique répressive de l'Arabie Saoudite. Les manifestants indignés et écœurés l'étaient à cause de la violence dont étaient l'objet des femmes saoudiennes qui ont été violentées à la cité Bouraida pour avoir manifesté pour la libération de leurs proches. Les femmes en question qui seraient au nombre de Dix neuf ont été illico presto incarcérées sans pour autant faire l'objet d'aucune procédure judiciaire. « C'est un cri de détresse qui nous parvient des sœurs saoudiennes qui ont été violentées et écrouées alors qu'elles manifestaient pacifiquement devant le tribunal. » avance Mohamed Anis Cheyeb l'un des jeunes salafistes du côté du Centre Urbain Nord, qui nous explique que quelque 168 Saoudiens entre femmes, enfants et hommes se rassemblaient d'une manière hebdomadaire devant le tribunal de la cité saoudienne Bouraida pour réclamer la libération de leurs proches depuis maintenant cinq semaines. « Leurs proches ont été, en effet jetés en prison pour s'être opposés à la politique qui sévit en Arabie Saoudite. Certains parmi eux sont incarcérés depuis des années, sans pour autant faire l'objet d'une procédure judiciaire justifiant leur condamnation à la prison. » ajoute notre interlocuteur qui nous cite l'exemple de bon nombre de Cheiks (prédicateurs) dont Khaled El Rached maintenu en prison depuis plus d'une décennie. « Le gouvernement saoudien accueille le tortionnaire Ben Ali et déroule le tapis rouge pour la sioniste Tzipi Livni , etc, étouffe les libertés des musulmans. » dit-il.
Mais de quoi ‘'je me mêle'' ? Pourquoi donc cet acharnement contre la politique répressive d'un pays qu'on accuse de violence contre les leurs ? « Nous sommes des musulmans et les Hadiths qui nous exhortent à venir à l'aide de nos frères et nos sœurs où qu'ils soient sont légion. Que dire alors s'il s'agit de femmes que l'Islam a honorées et respectées. Je peux vous rappeler que les Musulmans de part l'Histoire se sont livrés des guerres pour répondre à des offenses contre les femmes. » fait remarquer Mohamed Anis qui nous cite l'exemple de l'expédition contre les Banou Quainokâa''pour laquelle a appelé le Prophèe (BSDL) en réponse à une offense subie par une femme.
Mais pourquoi donc ne commencez-vous pas par votre pays pour prêter main forte aux femmes Tunisiennes ? demandons-nous
«Les salafistes objet d'une campagne de dénigrement»
« Nous sommes objet d'une campagne de dénigrement sans précédent. Et malgré cela notre nombre est en train d'augmenter de jour en jour » répond notre interlocuteur qui nous énumère les caravanes de bonnes œuvres organisées par les salafistes un peu partout en Tunisie. A commencer par les aides apportées aux habitants de Kairouan l'été dernier, sinistrés par des coupures intempestives d'eau potable. Sans oublier les caravanes de santé organisées en faveur des plus démunis dans des zones reculées du pays. Ou encore la « veille sécuritaire » observée par les salafistes lorsque le chaos régnait dans le pays suite à l'assassinat de Chokri Belaid. « Notre but n'est pas de faire des discours politiques verbeux et incohérents mais plutôt d'apporter une aide efficiente à nos concitoyens. » conclut Mohamed Anis qui presse le pas pour retrouver ses amis sit-inneurs.
Mona BEN GAMRA
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Justice transitionnelle
«Plaidoyer pour la découverte de la vérité, mécanismes et processus»
Un projet de lutte contre les atteintes aux droits socioéconomiques de l'Homme
Lors d'une conférence internationale qui a eu lieu, mercredi 6 mars 2013, l'Association tunisienne de Droit du Développement (ATDD) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ont annoncé le lancement officiel de leur projet intitulé : «Plaidoyer et soutien à la découverte de la vérité».
Le colloque international a réuni plus d'une centaine de personnes issues de différents secteurs. Plusieurs experts internationaux spécialisés en justice transitionnelle et originaires de pays ayant connu la transition démocratique tels que le Portugal ou le Maroc, ainsi que des juristes tunisiens ont participé au symposium. L'on pouvait compter parmi les intervenants, des représentants du ministère de la Justice Transitionnelle tunisien, des représentants de la société civile en matière des droits de l'Homme, des spécialistes en psychologie et en sociologie.
Quel citoyen pour quelle justice transitionnelle ?
Ledit projet est réparti sur 4 phases. La première est celle du colloque international qui s'est déroulé hier, avec deux ateliers de travail l'après-midi dont les thèmes sont : le rôle de la société civile dans le processus de découverte de la vérité et le rôle des archives dans le processus de découverte de la vérité. Trois séances ont précédé les workshops.
La première était présidée par le Pr. Abedelbassen Ben Hassan (Président de l'IAHD) posait la problématique du rôle du citoyen dans la justice transitionnelle. La seconde séance était tenue par le Pr. Hedi Jalleb (Directeur Général des Archives Nationale) et tournait autour du rôle du système de gestion des archives administratives dans le processus de la justice transitionnelle.
Quant à la dernière séance, elle avait pour thème central : les mécanismes et processus dans les expériences internationales. Deux intervenants ont animé les débats : le Pr. Idriss Belhami du Centre de Recherche sur les Droits de l'Homme et la Démocratie au Maroc et le Pr. Maria Benedita Malaquias Pires Urbano de l'Université des Sciences Politiques au Portugal.
Primauté du travail sur terrain
La visée du projet «Plaidoyer et soutien à la découverte de la vérité» est de collecter des informations sur terrain, portant sur les différentes infractions et violations aux droits de l'Homme surtout celles d'ordre socio-économiques du temps de l'ancien régime. Par la suite, il s'agira d'identifier les modes de réparation due envers les victimes.
Le colloque a pour dessein de mettre en place l'objectif de l'enquête nationale qui va se faire suite à cette conférence internationale, dans les régions. Aussi, il s'agit de débattre de la procédure de concrétisation de l'enquête et de concevoir le questionnaire qui sera donné aux victimes, une fois sur terrain. Un comité scientifique est chargé de cette opération tout au long du projet.
L'enquête est la seconde phase du projet. Elle sera menée dans trois différentes régions à l'instar de Nabeul, Gafsa et Jandouba. C'est un projet pilote ou des enquêteurs spécialisés interrogeront les victimes de l'ancien régime. Une fois l'enquête achevée, les résultats sont mis à la disposition dans une banque de données conçue pour. Le Comité scientifique se chargera d'analyser les résultats de l'enquête et présentera un rapport final.
Le bilan et la banque de données serviront de base de données pour l'élaboration de la suite de quatre autres phases du projet sur la justice transitionnelle. Un film documentaire reprenant toutes les étapes du projet sera distribué aux experts, décideurs, médias ainsi que toute personne concernée.


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