« Dhaka Sadri wa Intalaka Lissani » Ces paroles pathétiques prononcées en arabe par M. Ahmed Mestiri, lors d'un meeting au Palais des Congrès, m'ont inspiré pour m'exprimer et proposer une solution concrète pour aider mon pays à sortir de cette crise. J'ai découvert M. Ahmed Mestiri lors d'une réunion au ministère de la Défense nationale. J'étais jeune officier et il était ministre. Il m'a laissé une impression de compétence et de sincérité que je n'ai jamais oubliées. Aujourd'hui, le pays traverse une très grave crise et risque de sombrer dans les ténèbres. J'ai déjà eu l'occasion d'attirer l'attention des responsables de la nation sur la gravité de la situation surtout économique, dans une lettre ouverte adressée à M.Mustapha Ben Jaâfar, publiée le 4 décembre 2011 sur les pages du journal « Le Temps ». Je ne sais pas si cette lettre a été lue par nos responsables, c'est pourquoi je demande à la rédaction du journal « Le Temps » de la publier une deuxième fois et si possible de la traduire en arabe. C'est très important parce qu'en la lisant on se rend compte que ce qui se passe en ce moment était prévisible et on aurait peut-être pu l'éviter. Ainsi, ai-je réfléchi pour essayer de proposer une solution concrète et réalisable qui puisse sortir le pays de ce tunnel sans fin. Je suggère pour sortir le pays de cette impasse la formation d'un comité d'Ethique et de Salut Public parmi les anciens militants avec la participation d'universitaires et de magistrats qui acceptent de renoncer à être éligibles aux élections présidentielles et législatives prochaines. Ils n'auront pour ambition politique que l'amour de leur patrie. Ce comité d'éthique et de salut public sera désigné par le Président de la République et soumis à l'Assemblée Constituante pour approbation de préférence, à l'unanimité. Le Comité d'Ethique et de Salut Public, confiera à des spécialistes du droit constitutionnel la réalisation dune constitution adaptée et inspirée de la constitution tunisienne de 1959. Cette Constitution, une fois réalisée par les experts en la matière doit avoir l'aval du comité d'Ethique et de Salut Public. Elle doit être approuvée avec une majorité absolue par les membres de l'ANC. Les membres de l'Assemblée Constituante doivent présenter leurs excuses à leurs électeurs et au peuple tunisien pour n'avoir pas pu accomplir honorablement la mission pour laquelle ils ont été élus. Le Premier ministre doit en même temps présenter sa démission au Président de la République et ses excuses au peuple tunisien. Le comité d'Ethique et de Salut Public aura pour mission que lui confierait les membres de l'Assemblée Constituante, de veiller à la régularité et à l'éthique des décisions courantes prises dans le cadre de leur travail par les Secrétaires généraux et les Directeurs d'administration centrale des différents départements. La période de cette mission doit être aussi courte que possible car le portefeuille de ministre sera supprimé jusqu'au rétablissement d'institutions définitives. Toutes les nominations administratives partisanes effectuées après le 23 octobre 2011, doivent être révisées sous le contrôle strict du comité d'Ethique. Après quoi des élections libres et transparentes législatives présidentielles et locales seront organisées sous l'égide de la même ISIE que celle qui a scellé les élections d'octobre 2011. A la suite de quoi le pays sera mis sur les rails sur le plan institutionnel. En conclusion, cette feuille de route que je propose aura l'avantage, à mon humble avis, d'être simple, peu onéreuse et sortira le pays dans un délai très court de l'impasse institutionnelle dans laquelle il se trouve tout en sauvegardant la légalité des institutions actuelles. Je n'oublie toujours pas d'exprimer une pensée sincère pour les valeureux citoyens qui ont payé de leurs vies pour nous permettre de réaliser ce débat et d'exprimer notre avis aussi librement.