M. Slim Riahi l'homme d'affaires bien connu vient d'annoncer de très bonnes nouvelles aux Tunisiennes et aux Tunisiens, mais elles ne concernent ni sa candidature aux élections présidentielles, ni une prochaine victoire du grand club tunisois, très populaire, le Club Africain, en champion's league ! La bonne nouvelle annoncée au micro de l'incorrigible et non moins talentueux, Samir El Wafi sur Ettounsia, c'est qu'il n'y a pratiquement plus « d'islamistes » (politiques évidemment) dans ce pays et que la Nahdha est devenue, toujours selon Si Slim Riahi, un parti « plus civil et plus attaché à la démocratie civile que « El Massar » de M. Samir Taïeb et la « Jabha Chaâbiya » de M. Hamma Hammami ! Par conséquent, il n'y a plus lieu d'avoir peur d'une possible résurgence de l'Islam politique dur et hégémoniste qui voulait (par le passé ... !), changer le mode de vie et la culture millénaire de ce peuple et de ce pays. Et M. Riahi de conclure que cette « fazaâ » (ou accusation) qu'on fait surtout à Nida Tounès à l'encontre de la centrale islamiste est non fondée et appartient au passé ! Ouf ! Nous voilà délivrés d'un cauchemar qui nous a habité tout au long de ces trois ans marqués et dominés par cette majorité harassante et « militante » zélée de la Nahdha à l'ANC qui a failli nous imposer une Constitution « charaïque » fin 2012. Mais soyons optimistes, comme Si Slim Riahi et acceptons que tout cela ainsi que toutes les lois de la discorde adoptées par notre auguste Assemblée et toutes les tracasseries au sujet de la loi sur l'exclusion, appartiennent au passé sans possibilité de retour. D'ailleurs, le programme électoral annoncé en grande pompe par la Nahdha confirme cette « évolution » absolument « merveilleuse » et inédite, dans le monde arabo-musulman confronté au terrorisme sanguinaire de Daech, Jabhat Ennosra, Ansar Achariaâ et tout le bazar jihadiste armé enfanté comme un champignon venu certainement de la planète « Mars » et jamais le résultat du wahabisme ou de la prédication « Frères musulmans » ! Mais, alors, maintenant, nous sommes en droit de demander à la Nahdha d'être conséquente avec elle-même et son programme annoncé et en premier lieu, la rationalisation de la prédication et de l'enseignement religieux. La brillante écrivain et intellectuelle Mme Olfa Youssef, rien qu'avant-hier dans un hebdomadaire de la place racontait sa peine de voir des « koutebs classiques » (genre écoles maternelles ou pré-scolaires) opérer un lavage de cerveaux systématique sur nos mômes et pousser des fillettes de trois ans à porter le voile. Ceci s'appelle en démocratie libérale, que la Nahdha nous propose généreusement, un « vol » de l'enfance et une contrainte de pré-esclavage culturel et identitaire. Seul le modèle de l'éducation républicaine et ses valeurs de liberté, d'égalité et de tunisianité, doivent être la référence, et les autorités de ce pays à commencer par les ministres de l'Education nationale et de la Femme et de la Famille, doivent non seulement contrôler systématiquement les « koutebs classiques » mais aussi prendre les mesures légales contre les contrevenants pour tout simplement les fermer. Autre exigence en conformité avec le programme : l'Etat fort ! Sans vouloir revenir au passé (Si Slim Riahi, encore une fois, nous le suggère) pour comprendre qui a été à l'origine de la dégradation de l'Etat et surtout la perte de notre crédibilité sécuritaire, la Nahdha est tenue de nous dire comment elle compte éradiquer le terrorisme tout en fermant les yeux sur toutes les complicités connues de la prédication religieuse extrémiste dans plusieurs mosquées de la République. Aux dernières nouvelles les mesures prises par le gouvernement Mehdi Jomaâ de fermer carrément certaines mosquées engagées sur cette voie, par des Imams takfiristes, n'ont pas été très appréciées par des cadres de la Nahdha. Alors, peut-on faire une omelette sans casser des œufs ! Peut on savoir tant qu'on y est, pourquoi les forces de l'ordre, les services spéciaux, la garde nationale et l'armée nationale, sont-elles plus performantes aujourd'hui, qu'hier ! Mais, faisons plaisir au sympathique président du Club Africain, et oublions « la volonté politique »... ! De fait à force d'occulter le clair on finira par occulter le moins clair et l'obscur ! Mais, jouons le jeu et donnons une chance à l'évolution que nous-mêmes avons encouragée dans cette chronique en appelant plusieurs fois à une « néo-Nahdha », plus inspirée par la démocratie occidentale, chrétienne et allemande de la chancelière Angela Merkel, que pour les « frères musulmans » d'Egypte ! Amen ! «Ach thib ya laâma» (Que veut l'aveugle... un couffin d'yeux ! K.G