Selon des données collectées auprès des sources officielles, seulement 1500 mille tonnes de produits agricoles représentant entre 35 et 40% de la production agricole annuelle en Tunisie sont commercialisées et distribuées à travers les circuits de distribution organisés dans les marchés de gros alors que 60% sont commercialisés et écoulés par le biais des circuits parallèles. Les responsables estiment que ce disfonctionnement est, pour une grande part, à l'origine de la hausse des prix des produits agricoles et des denrées alimentaires, malgré les réserves des citoyens et des représentants des organisations de défense des consommateurs qui signalent que la flambée des prix concerne, également, et à des niveaux plus élevés, les produits agricoles et les denrées alimentaires vendus dans les circuits de distribution organisés, à l'instar des surfaces commerciales de tout type. Les données officielles soulignent que les agriculteurs se montrent réticents à vendre leurs productions à travers les circuits organisés et les marchés de gros officiels et attribuent cette réticence à plusieurs causes dont les taxes élevées perçues dans les marchés, le coût élevé du transport de la production jusqu'aux marchés de gros, outre l'absence de transparence dans les transactions commerciales. Les agriculteurs et les producteurs se plaignent, aussi, de fraudes dans les poids et mesures et d'abus au niveau des opérations de vente et d'achat, parallèlement aux mauvaises prestations de services rendus dans les marchés de gros concernant la manutention, l'hygiène et la santé. Outre ces lacunes et disfonctionnement, il existe des intermédiaires qui achètent directement la production sur place dans les exploitations agricoles pour la distribuer à travers les circuits parallèles. Les responsables ont signalé aussi les problèmes de sécurité et la recrudescence du vol, admettant l'existence de véritables lobbys qui pratiquent la spéculation à leur profit et au détriment du consommateur et de l'agriculteur, cherchant le gain par tous les moyens. Les circuits de distribution organisés sont constitués de 9 marchés de production, dont 3 pour l'olive respectivement à Monastir, Sfax et Zarsis, deux pour les dattes respectivement à Kébili et Tozeur, un marché pour les agrumes à Nabeul, un marché pour les tomates et les pommes de terre à Dar Allouche, un marché pour les primeurs à Békalta et un marché pour les féculents à Béja, parallèlement à 8 marchés de gros d'intérêt national dont celui de Bir Kassâa à Ben Arous, 73 marchés d'intérêt régional et 50 marchés pour les poissons et produits de mer dans les ports de pêche. Il y a enfin les marchés de vente en détails pour le grand public des consommateurs constitués par les marchés municipaux, les marchés hebdomadaires et les points de vente individuels, de sorte que toutes les variétés de produits agricoles et de denrées alimentaires sont distribuées au sein de ces marchés, à l'instar des fruits et légumes, des féculents, des poissons, du bétail, des viandes rouges, des poulets, des lapins, des fleurs, ce qui montre l'importance capitale de ces circuits de distribution organisés aussi bien pour l'économie nationale que pour les consommateurs et les agriculteurs, et le rôle qu'ils peuvent assurer pour la maîtrise des prix , conformément à la règle de l'offre et de la demande dans les conditions normales. Dans le but de surmonter tous ces obstacles qui entravent la distribution de la production agricole conformément à la règle de l'offre et de la demande, plusieurs propositions ont été avancées dont notamment la création d'une commission de réflexion à ce sujet, formée des représentants de l'administration et des divers autres intervenants, outre la densification du réseau des marchés de gros dans les régions afin de les rapprocher davantage des producteurs et des agriculteurs, à commencer par la réalisation du projet de grand marché de production à Sidi Bou Zid qui est arrêté, ou encore celui de Jebel Oust, également arrêté, et enfin l'actualisation de la législation relative aux activités commerciales en général.