Ils sont par-ci, ils sont par-là. Ils colonisent les rues et les ruelles de la capitale. De l'avenue de Paris, à la place Barcelone ... dans tous les coins et les recoins de la ville, ils ne cèdent pas la moindre place par-où l'on passe... Vous auriez certes reconnu : les vendeurs à la sauvette qui prennent d'assaut la capitale depuis la fameuse Révolution de 2011. Pas besoin d'aller les chercher, il suffit de frôler la gare du métro ou tout juste mettre les pieds au centre ville pour retrouver les vendeurs ambulants. Ce sont nos chers vendeurs à la criée qui vous crieront aux oreilles pour vanter et vendre leurs produits. Ils sont ces vendeurs aussi qui installent leur commerce à même le sol voire sur un petit carton en guise d'étalage. Ici des cartons voire des bouts de sacs chiffonnés servent d'étals à ces vendeurs. Les mieux nantis installent une échoppe à roulettes qui sera facile à tirer, à la vue d'un agent de contrôle municipal. Place à l'anarchie et à la loi du plus fort Dans ce petit monde des vendeurs ambulants, tout le monde se connaît et se tient à carreau quand il y a une limite à ne pas dépasser. Chacun a sa place et personne n'a le droit de piétiner sur le domaine d'autrui. Sinon gare à celui qui daigne un jour installer sa petite baraque ou son carton à la place d'un autre. Le petit commerce à la sauvette pullule depuis janvier 2011 et c'est un commerce qui s'intensifie selon les saisons. Tous les vendeurs se mettent au goût du jour pour répondre aux besoins des ménages tunisiens. Parfois on peut tomber sur un vendeur qui pue l'odeur du casse-croûte au thon assorti d'une balafre qui lui ‘'barricade'' le visage et qui vous dira hautainement ‘'Ichri walla khalli okhti'' (à prendre ou à laisser, madame). Qui a dit que la vie était facile ? En cette période de l'année, où certains d'entre-nous célèbrent la fête de l'Amour, les vendeurs à la sauvette proposent des fleurs rouges en plastique qu'on offrira à un ou une bien aimé(e). Pendant la rentrée scolaire, ou quelques jours avant les fêtes religieuses,... la ruée vers ce commerce est également sans précédent. Le centre ville se transforme alors en un gigantesque souk des vêtements et des fournitures scolaires bon marché. Et si ce genre de commerce prospère, c'est que le Tunisien moyen s'en approvisionne. Des stylos, des crayons de couleur, des feutres, etc. tout est à un prix variant entre un dinar et deux dinars défiant toute concurrence. Que demande le peuple ? Et puis revers de la médaille, il fallait jeter un coup d'œil dans les rues et les ruelles de la capitale le soir. Les rues sont jonchées de cartons et débarras de tous genres. Et si la capitale croule sous des tonnes d'ordures c'est que le commerce ambulant y ajoute du sien.