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Le menu anti-crise à la rescousse
Publié dans Le Temps le 05 - 03 - 2015

Tous les métiers qui gravitent autour du tourisme commencent à subir les effets de cette conjoncture pour le moins difficile. Les restaurateurs sont affectés par le marasme. La crise que connait la restauration n'est pas uniquement due au repli de l'activité touristique, mais les faits sont là, ce repli met en évidence tous les problèmes évoqués lors d'une réunion organisée à Sol Azur à Hammamet par la Fédération tunisienne des restaurants touristiques en présence de tous les restaurateurs du Cap Bon. Tous les ingrédients sont là : le « moral des ménages qui est au plus bas », le « recul du pouvoir d'achat », l'«all inclusive » et « la montée du chômage » Les tunisiens ont le pied sur le frein en termes de consommation. Ce qui se traduit par des consommateurs qui boudent des restaurants les soirs de semaine et ralentissent leur consommation le week-end. Les explications des restaurateurs
Mohamed Haoues (Directeur exécutif de la Fédération)
« Nous ne travaillons plus comme avant »
Aller au restaurant est devenu une occasion plus rare en cette période morose. Il est évident que nous subissons une chute du chiffre d'affaires. Nous ne travaillons plus comme avant. Le nombre de restaurants a augmenté, mais la clientèle n'a pas augmenté. La part du gâteau s'est réduite. Comment faire pour éviter l'érosion de clientèle ? C'est le thème de cette troisième rencontre d'Hammamet qui vise à diagnostiquer cette crise et émettre des mesures urgentes pour secouer le secteur en crise.
Karim Mrad (restaurateur à Yasmine Hammamet)
« L'all inclusive a tué la restauration »
L'all inclusive a tué la station. Ce produit constitue un grand danger pour notre tourisme surtout que 90% de nos hôteliers ont opté pour cette formule du tout compris. Cette bataille tarifaire n'aide pas Yasmine Hammamet à attirer les touristes à des prix bas qui, faute aussi d'une promotion adéquate et réfléchie voit son taux d'occupation baisser. La station manque d'image, d'animation et d'imagination. Elle est déserte le soir. Le touriste et même le tunisien ne pourront sortir. Ils ont peur de se retrouver seuls dans cet espace sans éclairage. Les circuits et les excursions sont ainsi de plus en plus rares, et même quand nous avons des demandes d'excursions, les groupes ne dépassent pas une dizaine de personnes. Notre chiffre d'affaires a chuté de 50% durant cet hiver. Les gens sortent moins. Il y a sensiblement moins de clients.
Néjib Touhami, Président de la Fédération régionale
des restaurants touristiques du Cap Bon
« Trop de charges fiscales »
Les restaurants sont vides. Ils accusent une sévère baisse de régime en cette période hivernale. On retient les touristes à l'hôtel qui ne dépensent, pratiquement, aucun sou en Tunisie. Pas même pour un casse-croûte, ou un petit café pendant une hypothétique promenade en ville. Ce qui se répercute d'une façon négative sur nos recettes. Plusieurs restaurants, faute de clients,seront obligés de fermer leurs portes. C'est la crise. Trop de charges. Les matières premières coûtent chers. Tous les restaurants sont soumis à une TVA de 12% alors qu'elle n'est de que 7% en France. Je ne veux pas offrir à mes clients des repas de mauvais goût. Je préfère tout arrêter que d'utiliser des produits industriels dans ma cuisine! Bien entendu, le produit frais constitue un excellent argument commercial. Avec une fréquentation faible, on respire mal. C'est pourquoi nous sommes là à Hammamet pour écouter les doléances de nos confrères et trouver des solutions pour booster ce secteur vital pour notre tourisme.
Sadok Kouka, Président de la Fédération tunisienne des restaurants touristiques
« Les solutions existent mais leur mise en application demeure tributaire du bon vouloir de l'administration du Tourisme »
Nombreux sont les restaurants qui ne sont plus aujourd'hui en mesure d'honorer les échéances financières de la CNSS, des impôts ou encore des crédits en leasing. De ce fait, la Fédération va officiellement saisir le gouvernement pour demander –non pas des annulations- mais des reports de paiement de ces engagements afin que les restaurants puissent disposer de cash-flow pour s'acquitter en priorité des salaires de leurs employés dans le but de préserver avant tout les emplois.Notre plan anti-crise consiste à restructurer le secteur. Nous devrons revoir la classification des restaurants, la TVA, les charges fiscales, l'horaire de fermeture, le coût des boissons, l'all inclusive. Ceci sans oublier la formation et la mise à niveau du secteur. Les solutions existent mais leur mise en application demeure tributaire du bon vouloir de l'administration du Tourisme
Jalal Ben Nasr, restaurateur à Hammamet
« Entendre la voix d'une profession en difficulté »
La restauration vit des moments difficiles. Nous sommes contraints de tirer la sonnette d'alarme vu la situation qui prévaut dans son secteur depuis quatre ans. Les restaurants, se trouvent actuellement dans une situation de crise aiguë qui pourrait aboutir à la fermeture de plusieurs dizaines d'entre-eux sur le très court-terme et de plus en plus à moyen-terme si les difficultés qu'ils rencontrent ne trouvent pas de solutions fermes et radicales. La fermeture de chaque restaurant signifierait la mise au chômage forcé de ses salariés. Au sein de la Fédération, on est déterminé à faire entendre la voix d'une profession en difficulté. Le secteur est mal organisé. Nous traversons une période un peu tourmentée. Après des années glorieuses où la profession était créatrice d'emplois, nous sommes entrés dans une période qui demande pertinence, réflexion et dresser l'état des lieux. Le secteur subit de plein fouet l'effet cumulé d'une crise conjoncturelle et structurelle liée notamment à la baisse des flux touristiques. L'all inclusive instauré dans les hôtels nous a ruinés. Ceci sans oublier l'existence d'intrus qui portent préjudice à la qualité des prestations et notamment ces buvettes de plages qui se transforment en un laps de temps en restaurants touristiques sans obéir aux normes exigées par la restauration
Férid Achour, restaurateur à Hammamet
« Les intrus et les besnessas ont terni l'image du secteur ».
Le secteur souffre des intrus ou "baznassa" qui ont contribué à la déchéance du secteur en orientant les touristes vers des endroits bien précis les privant ainsi de la liberté de se diriger vers les établissements respectés. Certains intrus s'improvisent en restaurateurs touristiques. Ils bradent les prix en offrant des repas low cost .Ce genre de pratiques risque d'entacher la réputation de notre restauration
Rafik Tlatli (restaurateur à Nabeul)
« L'environnement n'est pas propice pour aller au resto la nuit »
Les clients se font rares. Le soir, vous passez. Les lumières sont allumés, le patron est là, debout, mais aucun client n'est attablé. Cette scène n'a rien d'exceptionnel. Les restaurants sont boudés. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'environnement n'est pas propice pour sortir la nuit. Nous sommes les premiers à souffrir lorsque le tourisme tourne au ralenti. L'all inclusive fait ravage. Le client est cloitré entre quatre murs. On l'embrigade au lieu lui offrir des sorties pour découvrir le pays. Les tunisiens n'ont plus aussi le goût d'aller dans un restaurant. La fermeture des restos à 2heures du matin les pénalise. Ceci sans oublier les tracasseries pour arriver à domicile. Pas de miracle ! La branche paie les frais du ralentissement économique et de la baisse du pouvoir d'achat des tunisiens. Quoi faire ? Aucune solution miracle ou unique n'existe. Wait and see!
Samir Nabli (secrétaire général de la FTRT)
« Ouvrir le ciel pour attirer plus de touristes »
La restauration à table reste cependant le circuit le plus durablement touché par le ralentissement touristique et a subi un recul des visites. Malgré la crise économique, les tunisiens sont toujours aussi friands des restaurants gastronomiques. Cependant la faible fréquentation touristique a pesé lourd sur cette activité. Garder les touristes dans leurs chambres est une catastrophe non seulement pour les réceptifs, mais aussi pour les restaurants, taxis, excursionnistes et boutiques. L'All inclusive a tué la restauration. Les Mauriciens et les Grecs ont compris. Ils ont interdit cette formule pour ne pas clochardiser leurs unités Il serait bonqu'on réfléchisse aussi à une formule de ce genre là en Tunisie. L'ouverture du ciel est une opportunité pour renforcer les flux touristique en direction de la Tunisie. L'Open Sky est inéluctable. C'est une solution gagnante et ne peut être que bénéfique pour le tourisme tunisien


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