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« Nous vivons dans un pays où les hommes d'affaires corrompus sont devenus des décideurs politiques »
Publié dans Le Temps le 07 - 08 - 2016

Juriste de formation, Maya Ksouri est devenue, au lendemain de la révolution, une figure médiatique de premierb plan. Son style incomparable lui a permis de devenir la chroniqueuse que tout le monde convoite. Virulente et critique, Maya Ksouri a habitué son public à des analyses et à des interviews que certains trouvent assez musclés. A la veille de la formation de la prochaine équipe gouvernementale, Le Temps a été reçu par la chroniqueuse avec qui nous sommes revenus sur ses lectures et ses attentes de cette nouvelle étape que s'apprête à vivre la Tunisie.
-Le Temps : La désignation de Youssef Chahed a amené certains participants aux concertations de Carthage à annoncer leur retrait de la suite des négociations. Est-ce que cela représente la fin de l'union nationale ?
Maya Ksouri :Il est légitime que ces partis se sentent floués aujourd'hui ; ils ont l'impression qu'il y a eu un travestissement de la réalité. Au lieu que le président de la République use des pouvoirs dictés par le texte constitutionnel, il a préféré rassembler différentes parties autour d'une table de négociations. Or, son avis sur la question était fixé dès le début et il savait très bien qui il allait désigner pour succéder à Habib Essid. Donc ces partis estiment que le chef de l'Etat s'est finalement joué d'eux. De ce fait, qu'ils se retirent et qu'ils annoncent qu'il n'existe plus d'union nationale qui vaille est tout à fait légitime. Toutefois, la question que l'on se pose concerne les répercussions de ce retrait. Sur le plan politique, il n'en existe aucune ! A la signature de l'accord de Carthage, nous nous sommes questionnés sur la valeur ajoutée de ce texte. Si ce document est supposé être un engagement, il engage qui ? Est-ce qu'il lie le président de la République ou le gouvernement qui n'est pas encore formé ? Surtout que nous savons que ces textes d'honneur n'ont jamais été respectés. Depuis la révolution, nous avons eu beaucoup de textes qui ressemblent au pacte de Carthage et aucun d'eux n'a jamais été respecté.
-On nous assure cependant que le pacte de Carthage est un document qui classifie les priorités du prochain gouvernement.
Personnellement, j'ai été très critique quant au contenu de ce texte parce que les priorités qu'il évoque sont les mêmes dont tout le monde parle depuis le 14 janvier. Cet accord n'a rien ramené de nouveau. On dirait qu'il s'agit d'un rappel des priorités. Les thèmes sont les mêmes. D'ailleurs, quand on leur pose la question, on a le droit à des réponses très gênées. On n'a eu aucune réponse convaincante traduisant l'avènement de quelque chose de nouveau ou d'un nouvel mode opératoire. On a toujours l'impression qu'il s'agit du même modus operandi. A sa désignation au poste de chef du gouvernement, Habib Essid avait annoncé exactement les mêmes priorités que celles évoquées dans le pacte de Carthage.
-En suivant cette logique, peut-on conclure que l'initiative présidentielle n'est en fait qu'une parade ?
Non parce que le président n'a pas fait croire qu'il allait initier un changement sans le faire vraiment. Je vous donne d'ailleurs une digression qui prouve qu'il ne s'agit pas d'une parade : Al Massar a estimé, depuis le début, que le prochain chef du gouvernement doit absolument être indépendant. Malgré cela, et après la désignation de Youssef Chahed, un poste ministériel a quand-même été proposé à Samir Taïeb. On aurait pu parler de parade si on avait juste utilisé les partis en question pour les négociations sans rien leur proposer par la suite. D'aucun diront que cette manœuvre fait aussi partie de la parade – proposer des postes à ces partis tout en sachant qu'ils ne l'accepteront jamais – mais personnellement, je ne vois pas pourquoi Samir Taïeb n'accepterait pas d'occuper un poste ministériel.
-Il est peut-être obligé de décliner l'offre afin de respecter la ligne politique de son parti ?
Une ligne politique faite à la hâte. Tous ceux qui se sont opposés à ce que le futur chef du gouvernement soit de Nidaa Tounes n'ont pas présenté d'arguments clairs sur la question. Nidaa Tounes a remporté les élections de 2014 et il est temps pour lui d'être mis devant ses responsabilités. L'expérience d'Habib Essid n'a pas été fructueuse parce qu'il n'avait aucun soutien réel et ce malgré le soutien partisan factice et la large majorité parlementaire. Le jour où il a fallu le déloger sur un passif incroyable – un gouvernement qui a été mauvais, qu'on se le dise – il n'a trouvé aucun soutien. Le gouvernement Essid a péché par le fait qu'Habib Essid est une personnalité incolore, inodore et non partisane. D'ailleurs, lors de la plénière dédiée au vote de confiance, on sentait une gêne générale parce que personne ne pouvait réellement le considérer comme responsable de la situation.
-Vous avez qualifié la même plénière de ‘bal (oriental) d'hypocrites'. Pourquoi ?
Aujourd'hui, on a recours à un gouvernement d'union nationale parce qu'il existe un constat d'échec clair. Aller dans cette voie signifie que l'on est au plus mal. C'est une logique enfantine. On est au plus mal parce que les gérants des affaires n'ont pas bien fait leur travail. Donc, on dit à ces mêmes responsables désolé on doit se défaire de vous parce que vous n'avez pas su gérer les affaires mais ne vous inquiétez pas, vous avez été exceptionnels ! Comment ne peut-on pas parler d'hypocrisie ?
Pour moi, cela n'a pas été réellement étonnant parce que c'est dans la droite ligne de l'exercice politique en Tunisie qui souffre d'une perte absolue de sens. On vit des situations tellement surréalistes ! Nous avons un chef de gouvernement qui a échoué un peu partout – de la corruption qui ne cesse de s'implanter, aux problèmes des déchets qui couvrent toutes nos rues, aux dossiers sur lesquels personne ne veut trancher parce que c'est un gouvernement de compromission et non pas de consensus – par la suite, on l'appelle pour lui dire qu'il est un homme d'Etat ! Pourquoi avoir recours à ces figures de style éculéalors que les faits sont plus qu'évidents ? On assistait à une foire à qui mieux mieux. A part les deux interventions musclées de Fatma Mseddi et d'Abdelaziz Kotti, tous les autres caressaient dans le sens du poil. Tout cela a bien évidement des raisons : la compromission, la perte de sens, la collision contrenature Nidaa Tounes/Ennahdha mais, aussi, parce que, éthiquement, on ne peut pas considérer Habib Essid comme le vrai responsable de l'échec du gouvernement. On s'adosse à un mur fragile parce qu'il existe un dysfonctionnement depuis le début, ce qui nous laisse dubitatif. J'espère tout-de-même que le prochain gouvernement réussira parce qu'il y va de notre santé économique et même mentale. Le doute est omniprésent parce qu'on est toujours sur une construction hybride : nous avons une construction hybride qui n'est ni parlementaire ni présidentielle . On glisse vers un régime d'Assemblée. Il faut d'ailleurs penser à revoir la Constitution au plus tôt. Alors qu'elle déjà fragile, on lui greffe un autre palier d'inconfort en contournant ses règles. La Constitution stipule que le président du parti gagnant aux élections doit être le chef du gouvernement. Si cette règle avait été respectée, cela aurait été mieux parce que le président du parti gagnant, en l'occurrence, Béji Caïd Essebsi, aurait pu appliquer les réformes nécessaires au pays en ayant derrière lui l'appui populaire. Les mesures courageuses ne peuvent être appliquées que par une personnalité ayant suffisamment de soutien populaire derrière elle. Ce n'est pas Habib Essid, un fonctionnaire administratif désigné à la présidence du gouvernement, qui pouvait appliquer ce genre de mesures. Un fonctionnaire se sentira toujours obligé de satisfaire toutes les parties qui ont été derrière sa promotion. Que dire quand ces mêmes parties sont un bloc hétérogène ! Il doit ménager les sensibilités des deux grands blocs sans omettre les sensibleries des deux autres.
-Certains assurent que plus de la moitié des ministres d'Essid seraient reconduits à leurs postes au sein de la prochaine formation. Si cela venait de se confirmer, pourrait-on encore espérer que le futur gouvernement réussisse ? Par ailleurs, est-ce que cela risque de poser un problème éthique ?
Peut-on faire du neuf avec du vieux ? Il s'agit d'un problème réel. Le questionnement est légitime. Le problème essentiel ici est d'ordre éthique. Cependant, il existe des préalables pour la réussite du gouvernement Chahed qui sont plus importantes pour la question de reconduction des ministres d'Essid. Aucun gouvernement ne pourra réussir sans qu'il y ait assainissement de la sphère politique. Le paysage politique actuel (au sens large, politique, économique, médiatique), doit être assaini. Sans cela, aucun gouvernement ne peut réussir si l'on continue dans cette ambiance de corruption qui ne cesse de s'accroître et de se rapprocher des sphères les plus étroites avec le pouvoir. Donc, aujourd'hui, il faut qu'il y ait une opération d'envergure comme celle qui s'est déroulée en Italie, la fameuse opération mani pulite (opération mains propres). Les hommes d'affaires étrangers expriment leurs inquiétudes quant à l'expansion de la corruption dans notre pays et cela les empêche d'y investir. Il faut s'attaquer à la vraie corruption qui mine la Tunisie aujourd'hui. Nous vivons dans un pays où les hommes d'affaires corrompus sont devenus des décideurs politiques. Tout le monde sait qu'en Tunisie, ces personnes entretiennent des relations avec les institutions de l'Etat et c'est là où réside le vrai problème. Aujourd'hui, nous avons des députés qui, sans émotion aucune, parlent de leurs collègues qui se font ‘acheter' à coup de cinquante millions et d'autres qui conduisent des voitures qui leur ont été offertes en contrepartie de leurs services etc. A cause de cette corruption, l'opinion publique est aujourd'hui tronquée et trompée (vu que 90% des médias sont soumis à ces mêmes lobbys). Aucune réussite ne sera envisageable tant que la scène nationale n'est pas assainie. Deuxièmement, il faut redonner du sens à l'exercice politique.
Depuis l'alliance entre Ennahdha et Nidaa Tounes (il ne s'agit plus d'une cohabitation aujourd'hui), une crise de confiance s'est installée entre les acteurs politiques et l'opinion publique. Il faut que la crédibilité de la chose politique soit réinstaurée. Aujourd'hui, la crédibilité des hommes politiques est en chute libre: c'est le résultat direct du rapprochement entre Nidaa Tounes et Ennahdha. La majorité des Tunisiens ont voté soit au profit de Nidaa Tounes soit au profit d'Ennahdha. Du coup, la majorité du peuple se retrouve dans une perte de sens absolu. Les militants de Nidaa Tounes ont mené une campagne électorale pensant que leur mouvement allait débarrasser le pays de ceux qui prônent la régression qui menace le mode de vie bourguibiste. Même ceux qui avaient des réserves concernant Béji Caïd Essebsi avaient voté pour Nidaa Tounes dans le cadre du vote utile. De l'autre côté, les militants d'Ennahdha ont travaillé dans le but de préserver la Tunisie de la contrerévolution, des symboles de l'ancien régime et de ce que représente Caïd Essebsi en termes de recyclage du RCD. Après l'alliance des deux mouvements, les deux parties se sont retrouvées lésées. Cette situation va certainement se traduire lors des élections municipales par un désengagement total. D'ailleurs, presque tous les jeunes qui se sont investis dans l'action politique au lendemain de la révolution se sont désengagés aujourd'hui.
-Ce désengagement de l'action politique est compréhensible. Par contre, on ressent la même chose du côté de l'associatif qui, normalement, devrait plutôt représenter une issue pour tous ces jeunes. Pourquoi selon vous ?
Parce que la perte de sens est générale. L'activiste de la société civile a toujours une appartenance politique, son action même est à connotation politique. Quand vous lancez une association pour dépénaliser l'homosexualité en Tunisie, c'est que vous êtes progressiste. Par la suite, vous vous retrouvez dans un paysage où l'élan politique sur lequel vous vous adossez n'existe plus, il est normal que vous vous désengagiez. Aujourd'hui, nous faisons partie des pays où il existe le plus d'associations et ce qui se passe profite malheureusement aux associations qui bénéficient des financements étrangers et plus précisément les associations qui appliquent des agendas wahhabites avec un plan décennal. Ces associations sont les plus actives aujourd'hui. C'est le résultat de l'incompétence des gouvernements successifs qui n'ont pas su gérer ce dossier.
-Kamel Jendoubi a pourtant tenté d'y remédier.
Personnellement, je considère que le bilan de Kamel Jendoubi est très moyen et c'est un euphémisme. D'ailleurs, Jendoubi assure qu'il n'avait pas eu les moyens nécessaires pour remédier à cette situation.
-S'agit-il d'un problème législatif ?
L'arsenal législatif n'est pas mauvais en Tunisie. Ceux qui remettent tout sur le dos de l'arsenal législatif et textuel avouent, implicitement, qu'ils n'ont pas su travailler correctement. Je vous donne un exemple, la Constitution de 1959 stipule que la Tunisie est un Etat dont la religion est l'Islam. Malgré cela, il existait une réelle volonté de l'Etat, sous Bourguiba, de faire de la Tunisie un Etat progressiste. Ben Ali n'était pas devenu dictateur parce que la Constitution le lui avait autorisé. Le texte n'était pas à blâmer, c'était le contexte politique qui clochait. D'ailleurs, on a l'impression aujourd'hui qu'ils avaient tellement envie de se venger de Ben Ali qu'ils nous ont donné une Constitution fragile et pleine de failles. On a supprimé presque toutes les prérogatives du président de la République parce que Ben Ali était un dictateur !
En ce qui concerne les associations, et à part quelques imperfections, l'arsenal juridique est, contrairement à ce que certains disent, solide. Je pense qu'il manque de courage. Les personnes au pouvoir n'osent plus dire ce qu'elles pensent réellement pour être maintenues à leur poste. Tout individu qui occupe un poste influent (politique, médias ou autre), se sent obligé de ménager le consensus Ennahdha/Nidaa et c'est vraiment fâcheux. C'est la plus grande menace à l'encontre de la Tunisie et cela me laisse assez pessimiste. C'est l'autocensure qui nous menace aujourd'hui. L'exemple d'Othman Battikh est l'exemple le plus frappant de cette censure. Il faut que l'on combatte cet état d'esprit, il faut que l'on arrête de s'inscrire dans cette logique qui est exactement pareille à celle qu'on utilisait au temps de Ben Ali.
S.B


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