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La situation requiert une action rapide. Les AMC semblent être la réponse adéquate
Publié dans L'expert le 02 - 10 - 2014

Il est l'une des rares compétences diplômées des grandes écoles françaises à opter pour la fonction publique .C'est le principal artisan du projet Tunisie Trade met (projet pilote en matière de dématérialisation et facilitation du commerce extérieur)
En 2012, il a créé l'association des chefs d'entreprises publiques avant d'être chargé au ministère du Tourisme des dossiers de l'endettement public.
Alors qui mieux que ce diplômé des ponts et chaussées pourrait
nous éclairer sur l'origine du problème de ces dettes et les solutions préconisées ?Ecoutons- le
* Le secteur du tourisme semble être le principal secteur visé par la loi sur la sociéte de gestion des actifs. Quelles sont selon vous les origines de cet endettement.
Aujourd'hui, la conjoncture est la principale cause de l'aggravation de l'endettement du secteur hôtelier dont le total des dettes impayées dépasse désormais les 2000 millions de TND alors qu'il était de 900 millions il y a 3 ans.
En effet, ces dernières années, les menaces sécuritaires sur le plan national et régional, les troubles sociaux, l'instabilité politique et la dégradation de l'environnement ont fortement impacté l'image de la destination « Tunisie ». Il en découle une forte régression du nombre de visiteurs européens et notamment français et partant une chute relative du chiffre d'affaires des hôteliers, d'où l'incapacité de plusieurs d'entre eux à honorer leurs engagements vis-à-vis des banques.
Quant à l'origine du problème de l'endettement, il s'expliquerait :
* Par un choix du modèle de développement qui a très vite connu ses limites avec la venue sur le marché international d'une forte concurrence de pays méditerranéens. En effet, la Tunisie avait misé essentiellement sur le tourisme balnéaire de masse qui est dès le début handicapé par la forte saisonnalité.
* Ensuite, dans les années 90, il y a eu la ruée vers l'investissement dans les hôtels de petites capacités par les nouveaux promoteurs. Ces hôtels situés en deuxième et troisième positions se sont avérés non rentables du fait de leur faible capacité, de la structure de leur financement et de leur manque d'attractivité ,vu leur emplacement.
* Les pratiques bancaires, dénoncées par les hôteliers et qui auraient causé des frais financiers sans rapport avec la rentabilité de leurs projets et qui durant les périodes difficiles, aggravent la situation du fait des intérêts composés et de l'imputation prioritaire des remboursements aux règlements des intérêts plus tôt qu'aux règlements du principal du crédit.
* L'absence de maitrise des canaux de commercialisation :la plupart La plus part des hôteliers se contentent de traiter avec les TO traditionnels qui maitrisent parfaitement le marché et imposent leurs conditions, d'où le bradage des prix et le cercle infernal de l'endettement, de la non qualité et de la non rentabilité.
* Quelles ont été les solutions préconisées pour faire face à ce fléau ?
Les dettes impayées du secteur hôtelier représenteraient aujourd'hui près des 2/3 des crédits accordés au secteur (contre 1/3 trois ans plus tôt), et pèsent de ce fait lourdement sur le bilan des banques et freinent leur capacité à financer l'économie.
Par le passé, l'endettement du secteur hôtelier a fait l'objet de plusieurs tentatives de résolution y compris des solutions politiques (CMR) qui ont décidé des abandons des intérêts bancaires et aussi des consolidations des dettes. De même que plusieurs hôteliers ont eu recours à la loi 95 qui concerne les entreprises en difficulté pour tenter de parvenir à des solutions de règlement judiciaire pour le redressement des unités hôtelières, qui se traduit généralement par des signatures de conventions d'arrangement avec les banques. Toutefois, toutes ces mesures n'ont pas donné les résultats escomptés du fait, semble t il, du caractère statique de ces mesures qui n'ont pas été accompagnées par des mesures de relance et/ou de mise à niveau ni des unités concernées ni du secteur dans sa globalité.
Ceci étant, dans la conjoncture actuelle, les marges de manœuvre sont devenues limitées pour le système bancaire.
Dans ce contexte, la Banque mondiale a été sollicitée et, en retour ,elle a fait part de l'expérience réussie de par le monde des sociétés de gestion d'actifs (AMC).
En effet, d'après la Banque mondiale, dans les pays qui ont été confrontés à des problèmes similaires, la réponse a consisté le plus souvent à mettre en place soit une « bad bank » soit une « AMC ».
Selon la BM, les « bad banks » sont efficaces si le cadre légal (la loi sur les faillites) et institutionnel (les tribunaux) sont aussi efficaces. Les AMC sont, quant à elles, privilégiées lorsque la situation requiert une action rapide et lorsque l'environnement légal et institutionnel n'est pas adéquat.
Les AMC sont en effet dotées de pouvoirs et de moyens financiers spécifiques leur permettant d'accélérer le processus de redressement et/ou de sortie des entreprises en difficulté dans un souci d'équité et de justice économique tant pour les créanciers que pour les débiteurs.
En effet, il ressort ainsi qu'à travers le retour d'expériences à l'international, les AMC ont été utilisées au cours des deux dernières décennies comme principale réponse à des crises financières systémiques : Suède (SECRUM), Corée du sud (KAMCO), Malaisie (DANAHARTA), Indonésie (IBRA), Japon (RCC), Thaïlande(TAMC), Irlande (NAMA), Espagne(SAREB), Vietnam (VAMC).

Plusieurs leçons sont à tirer de ces expériences rapportées par la Banque mondiale, notamment au niveau des critères de performance et des facteurs clés de succès d'une AMC
La réussite des AMC se mesure en rapport avec le taux de recouvrement, la célérité de réalisation des actifs et la pérennisation de la solidité du secteur bancaire (baisse continue des NPL, accroissement des crédits à l'économie).
De même que les facteurs clés de succès d'une AMC sont la volonté politique et le soutien financier de la part de l'Etat, les Superpouvoirs qui permettent une résolution rapide, des objectifs clairs pour l'AMC et une durée de vie limitée, une Gouvernance renforcée et un management professionnel de haut niveau et enfin la cession des créances sur la base de la valeur de marché.
Par conséquent, sur la base de cette étude de la Banque mondiale ,la solution de l'AMC a été retenue avec pour objectifs pour l'AMC de :
* Revitaliser le secteur réel
* Valoriser les unités viables
* Les réintégrer dans le circuit productif
* Profiter d'un secteur financier en meilleure santé
* Renforcer la solidité financière du secteur bancaire
* Expurger les créances compromises
* Améliorer la qualité de l'actif
* Concentrer les efforts sur le développement du cœur de métier
Son activité sera ainsi concentrée sur (i) l'acquisition des créances compromises liées à des actifs peu performants et susceptibles d'être restructurés (ii) l'acquisition à la valeur économique (iii) la gestion des Contreparties : obligations zéro coupon garanties par l'Etat (conditions fixées par décret)
L'AMC sera une Société anonyme ayant une durée de vie limitée (12 ans), son Capital sera détenu par l'Etat à 100% et elle aura recours aux prestataires externes et aura des pouvoirs spécifiques.
* De quelle couleur sera l'avenir des hôtels en difficulté ?
La Banque mondiale avait répertorié près de 15% des hôtels (150 unités) en situation financière grave dont beaucoup seraient fermés.
Aussi, il est recommandé pour ceux qui disposent ou qui pourraient mobiliser (sicars ou autres investisseurs) des moyens financiers suffisants, de se rapprocher de leur banque pour s'entendre sur un plan de rééchelonnement et/ou d'abattement d'une partie des intérêts, en donnant des garanties suffisantes sur le paiement futur et le cas échéant sur les RBE prévisionnels. Une des garanties à donner serait que l'hôtelier accepte la possibilité de confier la gestion de son hôtel à une personne plus qualifiée, et plus expérimentée, pour garantir une meilleure rentabilité de l'hôtel.
Pour ceux qui ne disposent pas de moyens financiers, une collaboration active avec l'AMC est recommandée pour parvenir à une entente sur un plan de redressement qui privilégie le maintien du promoteur initial dans la gestion de l'hôtel moyennant une assistance technique complémentaire, si besoin. Il demeure entendu que le plan de redressement peut intégrer le changement de vocation au cas où l'étude de l'AMC conclut à la non viabilité de l'unité hôtelière.
Par ailleurs, le Ministère du Tourisme œuvre activement, dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie, en collaboration avec le Ministère de l'Economie et des Finances et de la Banque Centrale de Tunisie pour développer les mécanismes de financement du secteur, notamment à travers la révision de la circulaire de la BCT pour le financement des campagnes, la révisions des textes régissant la SOTUGAR pour lui permettre de garantir les crédits et les participations dans le secteur , la mobilisation d'une ligne de crédit à taux réduit pour le rééchelonnement des dettes et la création d'un fonds pour le soutien des PME du secteur et ce, nonobstant le renforcement du programme de mise à niveau dont les critères d'éligibilité vont être revus pour pouvoir en faire bénéficier les hôtels en situation fragile.


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