La troupe du club Khemais Ternène ( maître de la musique tunisienne natif de la Médina de Bizerte) a ouvert le festival des nuits de la Médina de la capitale du Nord par un hommage à la mémoire de tous ceux qui ont milité durant de nombreuses décennies pour que la culture bizertine soit toujours à l'apogée. Le choix de l'espace pour le gala d'ouverture représente un symbole pour les nostalgiques, car la place 13 janvier 1952 est une page inoubliable dans l'histoire de la libération du pays. L'emplacement de la scène est situé à la croisée des chemins reliant le « vieux port » au centre de la Médina et rappelle les soirées organisées à bord de chalands en pleine mer et où défilent les stars en vogue de l'époque (Saliha, Fathia Khairi, Hassiba Rochdi, Ridha El Kalai, Salah El Khemissi et la diva égyptienne Laure Daccache). L'organisation était parfaite grâce à l'équipe dirigée par l'infatigable Ferid El Ouerghi. La troupe Khemais Tarnène au complet a réussi son gala avec un orchestre formé de quarante instrumentalistes dont le plus jeune est âgé de dix ans dirigé par le Maestro Béchir Jebalia. Tout le beau monde de l'art et de la culture reprenait à l'unisson les airs immortels hérités du passé et en les accompagnant d'applaudissements nourris. La troupe du club Khemais Ternène a repris les meilleurs tubes du cru de feu Khemais Ternène, ceux de Saliha, Jouini, Ali Riahi, Fathia Khairi entrecoupés par des intermèdes de l'astre d'orient Oum Kaltoum. Par ailleurs, cette troupe a présenté des chants soufis à la mémoire de nos saints disparus (Saida Manoubia, Sidi Mehrez, Sidi Ahmed Tijani, Sidi Mostari, Sidi Ali Hattab et Sidi Mansour…) Durant trois bonnes heures les présents étaient enthousiasmés, car ils oublient, le temps d'une soirée, les fatigues du mois de Ramadan.