L'université d'aujourd'hui est un univers d'une autre nature que ce qu'elle était il y a 20ans. Bien sûr, les fonctions classiques telles que la transmission de connaissances, le débat d'idées d'idées ou de théories établies, la recherche scientifique…perdurent. Mais alors quelle différence existe-il l'université d'hier et celle d'aujourd'hui? Comment apprécier l'université à sa juste valeur ? Et quels sont les défis à relever ? La révolution qu'a connue notre pays dernièrement permet d'élaborer quelques réflexions sur le devenir de la Tunisie et notamment le rôle de l'université d'aujourd'hui. Les protestations qui ont abouti au départ du président déchu entre autres contre la corruption, la répression policière…sont des manifestations menées en protestation contre le chômage qui touche une forte proportion de la jeunesse et plus particulièrement les jeunes diplômés. C'est justement cet aspect de la révolution qui suscite une attention particulière. J'aurais bien aimé qu'il y ait des études spécifiques à l'échelle nationale qui se prêtent à ce phénomène permettant d'en dégager les principales variables explicatives pour appuyer ma thèse ! Malheureusement je n'en ai aucune; mais je me permets tout de même d'apporter mes explications et de me prononcer à ce sujet. Ainsi, je ne vais pas m'attarder sur les facteurs d'ordre socio-économiques ou politiques, mais plutôt sur les prépondérants qui expliquent en grande partie le taux si élevé de chômage aussi bien à l'échelle nationale que mondiale. Je parle donc de la principale raison à savoir : l'incompétence Est-elle le produit d'exigences professionnelles? Ou victime d'un système universitaire souffrant de quelques anomalies ? Et si c'était le fruit de ces deux hypothèses? Le changement est devenu l'un des problèmes majeurs des dirigeants de l'entreprise : l'adaptabilité de l'entreprise, la flexibilité de sa structure sont mis partout en avant comme des facteurs essentiels de performance dans un environnement économique et technologique de plus en plus complexe et turbulent. Une succession dans le changement d'environnement, la volonté des dirigeants de développer une nouvelle stratégie… sont autant de raisons d'envisager une refonte, plus ou moins complète de l'organisation. Aujourd'hui, c'est bien toujours sur l'avantage compétitif que repose le succès des organisations. Dans le meilleur des cas, l'avantage va jusqu'à conférer à celui ou à celle qui le détient une position dominante du marché ; ce leadership procure une grande efficacité. Ainsi l'avantage compétitif peut créer une rente de situation qui résulte d'une compétence distinctive. Afin d'optimiser son présent et de préparer son avenir, une entreprise doit chercher à exploiter au mieux ses avantages compétitifs et à les développer durablement permettant par conséquent une différenciation de ses concurrents. L'université à ce titre doit pouvoir soutenir ces nouvelles donnes et les intégrer dans son processus. Entre la professionnalisation et la recherche, l'université doit pouvoir apporter la solution idoine pour ce dilemme : ce dernier me semble être insensé ! Il est évident de dire que la génération de connaissances, de raisonnements distinctifs, le développement d'aptitudes, d'actions renouvelables sont principalement l'oeuvre de l'université mais il est toujours nécessaire de les professionnaliser. L'idéal serait de conjuguer au sein de l'université l'ensemble de savoir, savoir-faire et savoir-être. Pourquoi parle-t-on de Master de Recherche ou de Master professionnel ou bien encore de licence fondamentale ou de licence appliquée dans le système universitaire actuel tunisien ? Si je me propose de poser cette question, voici la réponse qui me revient le plus souvent : « Master professionnel pour travailler et Master de recherche pour enseigner » Comme s'il s'agissait de deux concepts antagonistes ! Mon point de vue serait de dire que l'université est là pour permettre un débat de théories, d'inculcation de nouvelles connaissances, une redéfinition de modes de pensés, de nouvelles manières de faire, de voir les choses et notamment une mise à jour de ces aptitudes ; de surcroît, l'université doit tenir compte de la dimension professionnelle dans son processus académique. Professionnaliser l'université, équivaudrait donc à chercher et à conférer aux apprenants des capacités techniques précises leur permettant la connaissance des conditions d'exécution de la profession souhaitée. Tout cela nous renvoie à penser à la séparation des deux concepts précédemment cités à savoir : 1. « Master professionnel pour travailler 2. Master de recherche pour enseigner » La formation idéale revient donc à l'utilisation conjointe de ces deux approches et ce en vue d'obtenir dans un premier temps un bon cursus universitaire et dans un second temps la meilleure insertion professionnelle possible. Outre les disparités sociales et économiques qui expliquent à juste titre le phénomène du chômage, il existe également un autre problème de fond non moins important, à savoir la transmission des compétences, une certaine aisance relationnelle, une bonne connaissance du terrain précédée par une rigoureuse formation théorique. L'ensemble de ces éléments ne peut se faire qu'au sein de l'institution universitaire