L'initiative de l'UGTT pour débloquer la situation politique dans le pays a été dès le départ bien accueillie par tous les partis ainsi que par les représentants de la société civile et les personnalités indépendantes. Une initiative que l'on croyait enterrée. Mais voilà qu'à l'approche de la date fatidique du 23 octobre on s'y intéresse de nouveau, et on l'exhume pour en faire un sujet de débat et de négociations. Le secrétaire général de la Centrale syndicale a eu pour l'occasion des entretiens avec les dirigeants des partis, notamment ceux constituant le trio au pouvoir. De ces entretiens peu d'informations ont été fournies. Mais suffisamment pour comprendre que tout en étant favorable à l'initiative, il y a aussi des réserves voire des conditions ! Ce qui est contraire à l'esprit de dialogue. Un esprit qui exclut tout préalable à l'ouverture de négociations. D'après les déclarations de partis, certains parmis ces derniers refusent de s'asseoir à la même table avec des dirigeants de « Nida Tounès » ! Les plus farouches d'entre-eux sont bien sûr ceux de la Troïka, même si Mohamed Bennour, toujours prompt à tirer à boulets rouges sur « Nida Tounès » à mis un peu d'eau dans son vin en déclarant à un journal de la place que le « Forum » est disposé à discuter avec le parti de Béji Caïd Essebsi, mais sans les Rcédistes. Une brèche dans l'alliance ? Attendons pour voir. Car, aujourd'hui, on sent que le parti de Ben Jaâfar vit au rythme des divisions internes qui le secouent sérieusement. Les positions d'aujourd'hui pourront ainsi être contredites le lendemain. Donc, rien n'est moins sûr dans les tiraillements qui caractérisent la scène politique de nos jours et cette surenchère dans les discours des dirigeants des différents partis. Or, le pays a besoin d'un minimum de sérénité pour parvenir à un consensus qui le sortirait de l'état de crise réelle dans laquelle il se débat depuis des mois. De ce fait rien ne sert de chercher à envenimer encore le débat, qui a tout l'apparence d'une fuite en avant dont le perdant n'est autre que le peuple tunisien. Les accusations proférées par les uns et les autres à l'encontre de leurs adversaires politiques, nous renvoient à une sinistre époque pas très lointaine de notre histoire et dont le résultat est ce que nous voyons aujourd'hui avec les divisions qui ont gagné toute la société tunisienne. Il est grand temps pour que les dirigeants politiques prennent en compte l'intérêt du pays et rien d'autre pour débloquer une situation qui ne peut attendre. L'initiative de l'UGTT mérite d'être étudiée avec le sérieux et la responsabilité requis. Les déclarations d'intentions ne suffisent plus. La Tunisie a besoin actuellement d'hommes qui savent faire la part des choses et savent prendre les décisions qu'il faut, même si elles paraissent douloureuses pour certains. L'esprit partisan doit être impérativement relégué au second plan, car l'avenir du pays est aujourd'hui, menacé, à cause de querelles dont les conséquences sont prévisibles.