Les prix des viandes pratiqués par les bouchers installés dans des baraques peintes de rouge sur nos routes ne cessent de grimper. On a l'habitude de voir comme chaque Ramadhan les prix augmenter sans aucune explication, mais malgré tout nous les consommateurs, on est obligé de faire nos emplettes et satisfaire nos besoins. Pour comprendre cette hausse, nous avons interpellé certains bouchers, qui nous ont répondus «Ce n'est pas nous, les prix ont augmenté dans les marchés de gros. Nous ne sommes que des intermédiaires et on doit appliquer notre marge bénéficiaire», a répliqué un boucher d'Enfidha. Le coût de production a certes augmenté. Le prix du concentré n'a cessé d'augmenter depuis ces deux dernières années jusqu'à doubler ou plus pour les matières principales, maïs et soja entre autre, et sans oublier l'orge. Le prix de l'alimentation animale représente actuellement près de 70% du coût de la production d'un kilogramme de viande. C'est normal que les prix augmentent. Mais dans ces lieux, infestés par le commerce informel, l'engouement des consommateurs pour cette viande est très important, ces derniers jours. Pourtant les prix pratiqués sont exorbitants. Un kilo de viande ovine varie entre 20 et 23 dinars. A prendre ou à laisser ! Cette différence de prix fait que ce marché clandestin, de la viande est devenu un véritable phénomène qui prend des ascensions fulgurantes. En dépit du renforcement des contrôles par les services vétérinaires durant le mois sacré, le phénomène de l'abattage clandestin continue de prospérer. Des personnes s'autoproclamant bouchers, présentent leurs marchandises en toute quiétude et à l'air libre. «C'est une situation d'impuissance des services censés combattre ce phénomène», a déploré un boucher du centre-ville. Certains bouchers vendent du mouton à un prix moins élevé que le marché. Mais ces arnaques vous vendent de la chèvre, qui n'est pas au même prix. Dans d'autres cas, ils vous servent de la brebis, dont la chair est plus dure et moins savoureuse. Ils trompent son monde en plaçant une tête de jeune mouton sur la devanture, avec souvent un gigot portant les parties génitales de la bête pour compléter le tableau. Ces bouchers et commerçants tentés par le gain facile aux dépens de la santé du consommateur abusé et profitent de toutes les situations. Les conditions d'abattage et de vente sont loin de répondre aux normes. C'est une situation flagrante de non-respect des conditions d'hygiène. L'endroit est souvent souillé de bêtes abattues. Des carcasses de moutons entassées, des flaques de sang jonchent le sol, la viande découpée exposée sur des étals sales et laissée à l'air libre. Des moutons à peine égorgées traînent sur les tables. Bref, une gigantesque poubelle à ciel ouvert. Tout se fait au vu et au su de tout le monde !