Ô vent, que je ne te le cache Vent de promenades à l'arrache Ronde est la terre. Ici, chaque matin ne revient qu'en l'air Et presque pour s'y faire Il se fait peau lisse
Et comme un vieux commissaire se hisse Aux plus chauves des tours.
Ah ce vent qui s'arrange des rebours A chaque matin de rêve dressé et d'endurance.
Pas loin de mon petit coin de connivence La mer rebondit et telle un chansonnier murmure... Ombrée de ses dernières coutures Elle brode émue ses vagues.
'Gauche rendue, droite de blague Taisez-vous.'
Un palmier... Pour des rides en palmes sur yeux doux s'amusait du flou... Et comme pour danser au sage Il dansa en fou:
'Gauche promue droite Droite rangée partout Ah mais taisez-vous!'
Une femme studieuse, d'un certain âge s'investissait en plage Et étendait râvie ses quatre vérités...
La mer lui remplissait les yeux Le ciel, étouffant de bleu, Seul le sable le voyait.
La dame, ses brebis, les chèvres Ne perdaient de pattes Et son bâton d'olive Regorge de fierté...
Elle n'avait qu'en faire C'était juste pour marcher Et parfois le remuer heureuse Comme pour dire qu'elle existait... Aussi libre qu'un oiseau de mer Aussi claire Aussi pleine de belles pensées.
La gauche était ailleurs La droite, elle s'en foutait...
Ô vent, va où tu vas Car pour elle Elle t'a toujours portée La femme libre La femme aux pas comptés, Femme-enfant de liberté.
...Il dansait encore le palmier de plage Souriant au paysage Il savourait les lieux Le palmier fourré... De présence humaine.