Instaurer un «malus», «un carnet à points» et un travail d'utilité générale. En s'inscrivant ou en confirmant son inscription, chaque élève, du primaire, au secondaire, reçoit un document dans lequel figure le règlement intérieur de l'établissement. Le papier, en question, s'adresse beaucoup plus aux parents qui doivent le lire avec leur enfant et le signer. Ainsi, c'est un engagement de leur part à faire respecter les règles de conduite en vigueur. Chacun reconnaît, à travers la lecture du règlement intérieur, l'importance qu'il y a à tenir compte de certains paramètres et de certaines normes pour le bon déroulement de l'enseignement. La vie scolaire ne peut se faire sans la prise en compte des exigences de la vie en groupe. L'institution éducative visée Depuis plusieurs années et, en particulier, ces dernières années, ce respect des normes est remis en cause. L'indiscipline, les actes d'incivilité et les agressions sont devenus très manifestes et parfois violents. Les auteurs ne sont plus, uniquement, les élèves, mais leurs parents ou des intrus. Les cibles ne sont plus, seulement, les enseignants, mais les cadres et les ouvriers. En somme, c'est toute l'institution éducative qui est visée. Le dispositif dissuasif s'est avéré, dans la plupart des cas, inopérant ou insuffisant. Beaucoup considèrent qu'il est dépassé. Une vraie révision du système disciplinaire est à mettre en branle au plus tôt. L'appareil ne devrait pas être exclusivement répressif. Il devrait garantir des droits mais, en même temps, affirmer les devoirs de l'élève. On l'a très souvent répété : au cours de la dernière décennie, on a insisté surtout sur les droits des enfants. Cette politique avait délibérément occulté les devoirs. Cela a entraîné un déséquilibre flagrant entre les textes et la réalité. L'élève sentait qu'il n'avait que des droits. Par conséquent, il agissait comme s'il n'avait pas de comptes à rendre. L'éducateur s'est trouvé, du coup, pris entre l'impératif de dispenser des connaissances et l'impossibilité de faire respecter les voies qui mènent à ce savoir. Pis encore, c'est tout le système qui se trouve bloqué et incapable de remplir pleinement sa mission. L'impunité, la «mollesse» des sanctions, l'absence d'exemplarité dans ces sanctions ont grippé la machine «répressive». Les anciens se rappellent les décisions exemplaires et parfois dures et injustes qui ont été prises contre des élèves qui ont peut-être commis des actes de moindre gravité que ceux qui sont commis aujourd'hui. Les renvois définitifs étaient monnaie courante. Déjà, la détermination de renommer les «conseils de discipline» par les «conseils d'éducation» en dit long sur les intentions du concepteur de cette idée. Sensibiliser et sévir La conjoncture actuelle est très différente de celle qui prévalait il y a 15 ou 20 ans. Les mentalités des jeunes ont totalement changé. Leur perception de l'Autorité n'est plus la même. Le refus de tout pouvoir est devenu systématique. Mais, il y a toujours lieu de faire comprendre que toute collectivité ne peut vivre en harmonie sans un minimum de règles de conduite. Le manquement à ces règles conduit automatiquement au rejet et au refus du droit des autres. La solution consiste, donc, à imposer un strict respect, par chacun, des règles du jeu social. En plus des sanctions classiques, comme les renvois, il faudrait aussi impliquer l'élève et le sensibiliser à travers ses parents et la société civile. Un long travail est à réaliser dans ce sens. En outre, les mesures plus concrètes existent. Puisque les autorités accordent des mesures de rachat pour le passage ou le redoublement (ce sont des bonus), pourquoi ne pas instaurer un malus? Les dérogations dont bénéficient les élèves faibles ou qui ont des difficultés peuvent servir d'exemple pour concevoir des mesures dissuasives qui entreraient dans le calcul des moyennes. Ne voit-on pas avec quelle largesse on a octroyé la bonification des 25%? Cette dernière ne profite-t-elle pas aux médiocres. Le malus, sous forme de carnet à points par exemple, pourrait faire perdre le bénéfice des faveurs à tout élève sanctionné pour indiscipline ou manquement aux lois internes de l'établissement. Si l'élève incriminé a sa moyenne ou plus, la sanction porterait sur la privation des certificats de récompense (satisfécit, tableau d'honneur...). On peut même envisager un travail d'intérêt général à faire par le contrevenant.